Politique

Idrissa Seck prend date : Si je suis élu…


Mardi 15 Novembre 2011

S’il est élu le 26 février 2012, Idrissa Seck promet de remettre de l’ordre dans le pays.En clair, explique-t-il, ce qui importe pour les Sénégalais, c’est que tout ce qui les dégoûte dans la conduite actuelle des affaires de l’Etat soit combattu.Et c’est dans cette optique qu’il considère que beaucoup de gens devront rendre des comptes. Qu’ils s’appellent Karim Wade, Macky Sall ou d’autres qui ont tordu le coup à la loi. Quant à Wade, l’ancien Premier ministre l’invite à ne pas se présenter car les études établissent que trois Sénégalais sur quatre l’ont rejeté.Et que le candidat du Pds sait aussi qu’il n’a aucun moyen de rester au pouvoir autrement que par la violence.Et peut-être est-il en train de s’y préparer.


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Wal Fadjri : Au cours d’une rencontre avec la presse étrangère vous avez déclaré que la candidature du président Wade n’a pas de sens. En quoi est-elle insensée?
Idrissa SECK : Cette candidature n’a pas de sens, parce que d’abord elle viole la constitution que Wade lui-même et moi-même avons rédigée. C’est Wade lui-même qui a introduit dans cette Constitution la limitation du nombre de mandats à deux. En 2000, quand nous sommes arrivés au pouvoir, cette limitation n’y était pas. J’étais, rappelez-vous, ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, donc ayant un accès privilégié à l’ensemble des questions essentielles qui se géraient au niveau de l’Etat. Et parmi ces questions, notre premier gros chantier a été de réformer la Constitution, de rédiger une nouvelle Constitution. Et nous avons mobilisé des compétences exceptionnelles en la matière que nous avons ici au Sénégal : des professeurs de droit constitutionnel. Mais, nous leur avons indiqué notre volonté qui était de limiter le nombre de mandats du président de la République à deux et de ramener la durée du mandat à cinq ans. Ça, c’est Wade qui l’a fait et cela été adopté par referendum. Et Wade lui-même en a donné la meilleure interprétation en disant qu’il était impossible qu’il soit candidat parce que lui-même avait bloqué le nombre de mandats à deux.

Mais, il est revenu pour dire le contraire.

Je sais, vous avez raison: sa parole n’est pas stable. Et naturellement, vous l’avez tous entendu parjurer publiquement en disant ‘Ma wakhone wakhète’. Vous avez raison. Mais, que sa parole soit instable n’est pas le sujet, c’est la Constitution qui doit être stable. C’est la Constitution qui doit être respectée, c’est la Constitution qu’aucun citoyen ne doit permettre qu’on viole.

Comment lui faire respecter la Constitution, étant donné qu’il est décidé à aller jusqu’au bout ?

Tous les moyens légaux seront mobilisés. Les moyens politiques, la pression sociale, la pression internationale seront mobilisés.

Ce sera un rapport de force sur le terrain ?

Naturellement. Mais comment pensez-vous que Wade a reculé le 23 juin ? Il était parti pour réviser la Constitution pour pouvoir être élu avec 25% des suffrages exprimés, dès le premier tour. Cela veut dire supprimer de fait le second tour, parce qu’il a fait évaluer ses chances électorales et la réponse a été formelle : trois Sénégalais sur quatre sont contre Abdoulaye Wade. Sachant qu’il ne pouvait plus compter que sur un Sénégalais sur quatre, il a voulu réformer la Constitution. Mais, je vous ai dit que je fais partie de ceux qui le connaissent le mieux. C’est un combattant qui se battra de toutes ses forces pour atteindre ses objectifs. Mais, c’est un homme intelligent qui sait s’arrêter s’il sait qu’il ne peut pas passer. Il ne renonce peut-être pas à ses projets, mais il est suffisamment raisonnable en face d’une pression supérieure à ses capacités de résistance à laisser tomber. Il l’a prouvé le 23 juin. Il nous faut donc maintenir le même niveau de mobilisation. Et c’est pour cette raison que je suis allé adhérer au M23. Avec les quarante organisations qui sont dans cette organisation, nous utiliserons tous les moyens pour le conduire, comme je l’ai déjà déclaré, à honorer ses engagements et à respecter notre Constitution.

Justement, le M23 lui avait fixé un ultimatum qui a expiré et le président est là et rien ne s’est passé…

Je n’étais pas là-bas lorsqu’on fixait l’ultimatum et je ne suis pas pour les ultimatums. Je suis pour des réponses appropriées aux problèmes lorsqu’ils se posent. La situation en Côte d’ivoire est née d’une décision du Conseil constitutionnel ivoirien. Le président Gbagbo a résisté et a conduit son pays à la catastrophe en s’appuyant sur une décision du Conseil constitutionnel ivoirien. Après plusieurs morts, après plusieurs destructions, le même Conseil constitutionnel revient dire le droit. Nous ne voulons pas de cela. Nous sommes pour la paix et la stabilité du Sénégal. Le pays a d’autres chats à fouetter qu’à être brûlé et cassé. Le président de la République -et je lui lance un appel solennel- a la responsabilité de préserver cette stabilité qu’il a héritée de Senghor et de Diouf. Il a la responsabilité première de garantir la paix, mais tout le monde sait que la paix ne peut être sous-tendue que par la vérité et la justice. S’il est prêt à tout pour violer la Constitution nous serons prêts à tout pour lui imposer de la respecter.

‘Nous ne laisserons pas le Conseil constitutionnel dire autre chose que le droit pour préserver la paix et la stabilité du Sénégal’

Avez-vous personnellement confiance au Conseil constitutionnel ?

Ce n’est pas une question de confiance. Vous vous en souvenez, j’ai consulté les meilleurs constitutionnalistes du Sénégal et de la France, y compris le professeur Serigne Diop qui est l’un des doyens dans le secteur au Sénégal.

Qu’est-ce qu’il en pense ?

Il a dit que sa position à la tête de la Médiature lui interdit de communiquer son point de vue en public par respect pour une autre institution sœur. Mais, il m’a dit que si le président de la République l’invitait dans son bureau et lui posait dans le secret de son bureau la question, il lui apporterait une réponse. La même sans doute que celle qu’il m’a communiquée. Tous les constitutionnalistes que j’ai consultés ont eu une conclusion unanime. D’ailleurs, au comité directeur j’ai dit, en face du président de la République, qu’il ne pouvait pas être candidat. Lui-même a dit qu’il avait reçu des rapports d’autres professeurs, mais il ne m’a ni montré les rapports, ni cité les noms des professeurs qu’il a consultés à ce jour. Donc, la question est tranchée. Comme l’a dit un constitutionaliste, ce n’est même pas une question de droit, c’est une question de français. L’article de la constitution est clair. Le mandat du président de la République est de cinq ans. Il n’est renouvelable qu’une seule fois. Le président de la République peut terminer son mandat qui, à l’époque, était de sept ans, mais toutes les dispositions de la Constitution lui sont applicables, donc, y compris la disposition qui limite le nombre de mandats à deux. La question est claire. Le Conseil constitutionnel n’a pas d’autres choix que de dire le droit. Nous ne le laisserons pas dire autre chose que le droit pour préserver la paix et la stabilité du Sénégal.

Justement, pour préserver la paix et la stabilité du Sénégal, certains politiques et des observateurs suggèrent un referendum pour trancher ce débat. Qu’en pensez-vous ?

Cette Constitution dont je viens de parler a été adoptée par le peuple sénégalais presque à l’unanimité par referendum. Vous voulez qu’on dépense encore des deniers pour demander aux Sénégalais ce qu’ils ont déjà dit qu’ils voulaient ? Les Sénégalais ont adopté cette Constitution très claire et, sur ce point, elle n’a pas été modifiée. La seule modification introduite c’est le retour au septennat. Et lorsqu’on défendait l’idée du quinquennat, c’était pour donner à notre démocratie un rythme de changement à la tête de l’Etat compatible avec le rythme des grandes démocraties du monde. C’est deux fois quatre ans aux Etats-Unis et cinq ans en France. C’est ce rythme qu’il faut dans une démocratie moderne. Il permettra à des présidents d’aller à la retraite suffisamment jeunes et de rendre d’autres services à leur peuple et à l’humanité. Sur ce sujet, j’ai déjà déclaré que c’est en 2022 que je quitterai la scène politique sénégalaise. Il faut qu’on revienne à des rythmes et à une accélération du renouvellement de la classe politique. Le monde dans lequel nous vivons s’accélère ; on ne va plus avoir des présidents qui vont rester en poste pendant trente, cinquante ans. Il faut que l’Afrique sorte de cela. Là où, aux Etats-Unis vous avez des dizaines d’anciens présidents, vous avez au Sénégal un président que tous les autres appellent grand-père.

‘Wade a une grande qualité, c’est que parfois il est comique’

Vous n’avez jamais caché votre ambition de devenir le quatrième président de la République. Au cas où vous ne seriez pas au second tour, prenez-vous l’engagement de soutenir le candidat de l’opposition le mieux placé au second tour ?

Je l’ai déjà dit de façon extrêmement claire et sans équivoque à Thiès, à l’occasion du meeting du M23. D’ailleurs, je n’ai encore entendu aucun autre candidat être aussi clair que moi sur cette question. La question est simple. J’ai déjà écrit le 1e juin que la présence de Me Abdoulaye Wade, pour qui j’ai beaucoup d’affection, à la tête du Sénégal est un danger et une calamité. Le président Senghor a quitté le pouvoir à l’âge de 74 ans, l’âge auquel Wade est arrivé au pouvoir. Et il disait ne plus être sûr de pouvoir se concentrer douze à quatorze heures par jour sur les dossiers de l’Etat, ce qui est un minimum qu’exigeait la charge présidentielle. Donc, c’est un danger de le maintenir à la tête du Sénégal. C’est pour cela que je travaille de toutes mes forces à le faire partir. Cela n’a rien à voir avec une hostilité quelconque à son endroit. C’est pour le bien du Sénégal. C’est pour la stabilité du Sénégal. C’est pour une prise en charge correcte et efficace de la charge présidentielle qui exige une énergie physique, mentale, morale et psychologique d’exception qu’on ne peut pas garantir à 86 ans hors Tva comme disait Ousmane Tanor Dieng. Donc, je dis très clairement que, pour moi, n’importe quel candidat qui est présent au deuxième tour, si ce n’est pas moi -ce qui est naturellement très invraisemblable… (Il ne termine pas la phrase).

Pourquoi pensez-vous qu’un second tour ne peut se faire sans vous ?

Toutes les études le prouvent. Mais, si le candidat de l’opposition était en face d’un candidat du pouvoir autre que Wade -puisque la première question pour que Wade soit au second tour, il faut d’abord qu’il passe la barrière du Conseil constitutionnel, qu’il passe la barrière de notre détermination à empêcher qu’il soit candidat, avec tous les troubles que cela génère pour être candidat-il aura mon soutien.

Comment analysez-vous la difficulté que connaît Bennoo à s’accorder sur un candidat ?

Vous savez ce débat dans Bennoo de candidat unique est une perte de temps. Ce n’est pas nécessaire, parce qu’il y a des gens qui ne voteront que pour Moustapha Niasse, il y a des gens qui ne voteront que pour Tanor Dieng, il y a des gens qui ne voteront que pour Macky Sall. Donc, maintenant qu’on a l’absolue certitude que le régime actuel est rejeté par trois Sénégalais sur quatre, il y a une très forte probabilité de second tour. Organisons le premier tour comme des primaires pour nous tous et entendons nous sur le fait que celui que les Sénégalais auront classé devant les autres ait le soutien de tous les autres et que personne d’entre nous n’aille soutenir le candidat adverse. Une fois que cela est garanti, vous savez l’unité dans cette classe politique est facile, je l’ai déjà dit. Un chef d’Etat africain m’a dit, il y a une semaine, que nous avions au Sénégal la chance d’avoir une très bonne distribution géographique des hommes politiques. Moustapha Niasse est à Nioro, Tanor est à Mbour, Macky Sall à Fatick, Landing Savané à Bignona, Bathily à Bakel, je suis à Thiès, etc. Et si chacun d’entre nous fait pour son département ce que j’ai fait à Thiès, le Sénégal se développe. Alors, entendons-nous !

Vous parlez de l’hypothèse d’un second tour alors que Wade pense pouvoir passer au premier tour. Il est sûr de gagner au premier tour.

(Rires) Avant de gagner, il faut être sûr d’être candidat. Vous savez. Wade a une grande qualité : c’est que parfois, il est comique. Parce que toutes les études établissent que trois Sénégalais sur quatre l’ont rejeté. Lui-même l’a reconnu, sinon, il ne serait pas tenté de réviser la Constitution pour se faire élire au premier tour avec moins de 25%. Donc, il sait qu’il a perdu. Il le sait et il sait aussi qu’il n’a aucun moyen de rester au pouvoir autrement que par la violence. Et peut-être est-il en train de s’y préparer ? C’est cela le véritable enjeu. Mais nous ne laisserons pas instaurer au Sénégal le désordre et l’instabilité, parce que le Sénégal a deux avantages comparatifs pour son développement : sa stabilité politique d’abord. Nous sommes l’un des rares pays à ne jamais avoir connu de coup d’Etat, à avoir eu des alternances pacifiques. Il nous faut préserver cela. Le deuxième avantage comparatif, c’est l’Etat de droit, le respect de la loi. Cela, non plus, il ne faut pas l’altérer. C’est pour cela d’ailleurs que l’affaire Segura (l’ancien représentant–résident du Fmi à Dakar, Ndlr) a eu ce retentissement planétaire parce que les gens étaient choqués de voir cela arriver au Sénégal. L’opinion internationale a été habituée à de la classe, à de la vertu, à de la distinction dans la prise en charge des affaires sénégalaises. Mais tout cela est train d’être altéré. D’ailleurs, le Wade que j’ai connu, je pense, n’est plus en possession de ses moyens, sinon toutes ces dérives n’arriveraient pas.

Vous voulez dire qu’ils sont sans classe ?

Absolument, ça manque singulièrement de classe. Vous voyez ce qui se passe.

Qu’est-ce qui se passe ?

C’est grave l’affaire Segura, le népotisme c’est grave.

‘On ne peut pas se permettre n’importe quoi au Sénégal en tout cas pas sous ma direction’.

Quel sort allez-vous réserver à Wade et à son fils en cas de victoire ?

Ce qui importe pour les Sénégalais c’est que tout ce qui les dégoûte dans la conduite actuelle des affaires de l’Etat soit combattu. Et rien ne pourra plus se passer comme cela désormais. Parce que ce qui s’est passé le 23 juin, c’est un message très clair que le peuple envoie à tous les dirigeants et pas seulement ceux qui sont actuellement au pouvoir. Ces jeunes de Y en a marre ne sont pas des farfelus, ce sont des gens diplômés qui véhiculent un message extrêmement clair en direction de tout leader futur : ‘Nous n’accepterons plus n’importe quoi.’

Maintenant, pour ce qui concerne le chef de l’Etat, un grand diplomate américain m’a dit tout l’effort qu’ils avaient fait pour permettre à Gbagbo une sortie honorable. On lui avait même offert un poste de professeur aux Etats-Unis dans une université de Boston ; ils lui avaient même offert de recruter des étudiants à son service pour l’aider à écrire des livres, il a refusé et vous voyez ce qui lui est arrivé.

Il faut savoir qu’il y a une vie après celle de chef d’Etat. Aujourd’hui il y a des chefs d’Etat qui parcourent le monde, qui font des missions, qui sont reçus à la Maison Blanche, qui rendent des services à la communauté internationale. Le Président Diouf, à la tête de la Francophonie rend de grands services. Il y a une vie post-vie de chef d’Etat. Les anciens schémas de chef d’Etat qui devaient nécessairement mourir au pouvoir parce qu’ils ne s’imaginaient pas pouvoir prendre une retraite comme Houphouët-Boigny, Eyadema, Bongo, c’est fini en Afrique. Les nouveaux modèles, ce sont Thabo Mbéki, Konaré, Diouf, qui, après avoir été chefs d’Etat rendent d’autres services à la communauté internationale dans d’autres positions. Moi-même, si je me projette au-delà de 2022 dans une vie de leadership au service de l’Afrique, c’est bien dans cette perspective. Il ne faudrait pas qu’on impose à Wade de rester au pouvoir.

On le lui impose ou c’est sa volonté ?

Je sais qu’il n’a aucune envie de rester au pouvoir. Mais, je pense que des gens qui ont envie d’être protégés à vie -ce qui de toutes les façons n’est pas possible- l’obligent à rester pour leur servir de bouclier. Mais ces gens doivent savoir que des comptes seront rendus au peuple sénégalais. Cela, je l’ai dit il y a très longtemps. Lors de ma déclaration de politique générale lorsque j’étais Premier ministre, vous m’avez tous entendu dire que je combattrai Ndioublang et soutiendrai Goorgolou. Donc, là-dessus il n’y a pas de transaction possible : ce qui est dû au peuple sera rendu au peuple.

Karim Wade va-t-il rendre compte ?

Naturellement. Pas seulement lui. J’ai vu Macky Sall Premier ministre aller à la télévision dire que l’argent qui venait soi-disant d’un ami du Président que c’est lui le Premier ministre qui l’avait distribué. Il faudra qu’il rende compte de cela. Qu’il nous dise de quel compte est venu cet argent, dans quel compte il est allé, à qui il est allé. On ne peut pas se permettre n’importe quoi au Sénégal. En tout cas, pas sous ma direction.

La presse a fait état ces derniers temps de l’acquisition d’une vingtaine de véhicules de luxe pour votre campagne électorale. N’est-ce pas trop fort pour un opposant ?

Cette question m’offre l’occasion de préciser que Madame Léna Sène, ma directrice de campagne ici présente, n’a jamais évoqué cette question ni à une réunion interne, au niveau de son directoire, ni au plan public. Donc, l’information n’est pas de nous. Ce que je sais en revanche, c’est qu’elle travaille jour et nuit, en relation avec les trente trois (33) membres du directoire de campagne électorale que nous avons mis en place, et avec les plus de quarante (40) organisations qui composent notre coalition, à rassembler tous les moyens humains, matériels, logistiques et financiers à la hauteur des enjeux de cette élection de 2012 qui doit consacrer le départ de Abdoulaye Wade de la tête du Sénégal et le démarrage d’une vraie alternance et d’un vrai changement. Je sais donc qu’elle y travaille d’arrache-pied, mais nous n’avons fourni aucune information. Il s’y ajoute que Madame Léna Sène est une grande professionnelle qui veillera à ce que la conduite de notre campagne électorale soit une occasion de mise en application des idées que nous portons pour le Sénégal. Et naturellement cela exclut d’immobiliser l’argent correspondant à l’achat de quarante (40) véhicules ou de trente (30) véhicules.

Ce qu’elle a fait, c’est que chaque dépense de campagne électorale sera l’occasion de promouvoir pour nous un opérateur économique sénégalais du secteur privé. Donc, elle s’est rapprochée d’un opérateur économique sénégalais dont c’est le métier d’acheter et de louer de véhicules, et naturellement notre commande de service pour les cinq mois ou six de campagne électorale est une opportunité pour cet opérateur d’étendre son parc. Mais, nous n’avons pas acheté les véhicules et, de toutes les façons, toutes les dépenses que nous ferons, seront l’occasion de promouvoir le secteur privé sénégalais.

Est-ce vrai que le budget de votre campagne électorale s’élève à sept (7) milliards ?

Je viens de vous dire que cette information n’est pas de Léna Sène et elle n’est pas de moi. Et naturellement, je ne vous révélerai pas le montant de notre budget de campagne électorale. Ce que je me limiterai à vous répéter c’est que Madame Léna Sène et les trente-trois (33) membres du directoire de campagne et les quarante (40) organisations qui constituent notre coalition travaillent jour et nuit à rassembler tous les moyens nécessaires correspondant aux enjeux de cette élection qui est une élection capitale. Ce que je peux également vous dire c’est que des compatriotes de tous les niveaux contribuent à cet effort parce que désireux de voir le vrai changement s’instaurer au Sénégal. Je dois d’ailleurs vous dire que avant-hier ou la veille, elle m’a amené un courrier qui m’a beaucoup ému d’un retraité sénégalais, je pense qu’il habite le quartier de Sacré-Cœur, qui m’a écrit avec 25 mille francs Cfa dans l’enveloppe disant que c’est sa contribution. Connaissant le niveau des pensions de retraite au Sénégal, cette contribution de ce compatriote, simplement par désir de me voir accéder à la présidence de la République pour servir le Sénégal véritablement et non servir les intérêts d’un clan ou d’une famille, m’est allée droit au cœur.

Vous semblez insinuer que les moyens avec lesquels vous irez en campagne ne proviendront pas seulement d’Idrissa Seck…

Idrissa Seck sera un des contributeurs, c’est clair. Mais d’autres compatriotes, tous aussi concernés par la mission que j’entends conduire à la tête du Sénégal, contribueront puissamment. (A suivre)
 Dakaractu.com

Abdoul Aziz Diop