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Au XIVe siècle, Ibn Khaldoun établit le lien entre civilisation et "sciences et technologie ". Il note que la civilisation est le résultat de l’application des "secrets " de Dieu inscrits dans Sa Création en
vue de l’obtention de la technologie dont l’être humain a besoin pour gérer les affaires courantes de son temps. L’historien Bertrand Gille décrit la technique comme suit : " à une période donnée, dans une certaine aire géographique, la technique constitue un système global où tout est interdépendant ". Actuellement, la civilisation occidentale pilote cette
phase vers la mondialisation grâce à son aptitude à traduire et à transformer les lois de la Création en techniques performantes au profit des différents champs de l’activité humaine. Elle vit son âge d’or sur la base d’une prodigieuse organisation de moyens technologiques combinant à la fois toutes les potentialités de l’être humain dont en particulier son imagination créatrice et les ressources terrestres. Elle est de loin la plus puissante que l’histoire a connue par le niveau brillant de son organisation et de ses sciences et technologies. Elle a aboli d’un seul coup les distances en rapprochant soudainement
les cultures, les civilisations, les systèmes philosophiques et politiques . L’Internet représente
une véritable révolution technique : du téléphone à la radio, de la télévision à l’ordinateur, de la communication localisée au mobile portable et à l’Internet : les techniques n’ont cessé de s’améliorer. Le satellite relayant la télévision rend le monde présent à chaque instant et en chaque point du globe.
Pourtant toutes les communautés terrestres n’en sont pas au même niveau de l’évolution n’ayant pas vécu la même histoire. A l’échelle planétaire, il manque aux pays en développement quelque 80 milliards de dollars par an pour assurer à tous les services de base. Les pays pauvres ont besoin d’une croissance plus rapide afin de générer les ressources qui leur permettront de financer l’éradication de la pauvreté. Nombre des pays
les moins avancés n’ont pas accès aux opportunités croissantes offertes par la mondialisation. Alors que les exportations mondiales ont plus que doublé, la part des pays les moins avancés est passée de 0,6% en 1980 à 0,5% en 1990 et à 0,4% en 1997. Et ces pays ont attiré moins de 3 milliards de dollars d’investissements directs étrangers. La communauté mondiale des abonnés à Internet connaît une croissance exponentielle : elle représente actuellement 46% de la population aux Etats-Unis, mais moins de 3% de celle
de l’ensemble des pays en développement. Négliger les droits économiques et sociaux risque de porter atteinte aux droits humains. Les communautés pauvres suivent nécessairement un courant incontournable contribuant aussi à la remise en cause de leur
identité. La mondialisation inquiète donc par la rapidité de son rythme, sa tendance à l’élitisme, à la globalisation et à l’uniformisation des modes de vie. En réaction, chaque communauté est en quête d’identité liée à sa foi, à sa mémoire, à son espace, sans mimétisme et source de son ressourcement pour affronter les bouleversements. Le risque peut entraîner encore plus la réduction de l’universel au profit d’une globalisation dominée par la technique et l’économie excluant les démunis. La véritable communication requiert une vision universelle et du temps pour assimiler la quantité considérable d’informations et de connaissances, la diversité de cultures et de langues. L’un des principaux enjeux de la mondialisation réside dans la mise en œuvre d’un projet planétaire juste s’articulant autour de l’équité, la justice et le respect de l’identité de chaque communauté. La pensée
des Lumières au XVIIIe siècle rêvait d’un universalisme incarnant l’aspiration pour l’individu
de s’arracher aux préjugés de la tradition, du particularisme pour atteindre des valeurs
universelles. Le XXIe siècle sera peut être celui de la réalisation de ce rêve partagé entre tous. En revanche, l’uniformisation des modes de vie à travers une vision unique et hégémonique est en parfaite contradiction avec les lois divines : " A chacun de vous Nous avons établi une législation et une voie bien claire. Si Dieu avait voulu, Il aurait fait de vous une nation unique, mais (Il veut) vous éprouver dans ce qu’Il vous a apporté. Courez à
qui mieux mieux après les bonnes choses ! C’est vers Dieu qu’est votre retour à tous. Il vous informera alors de ce qui était l’objet de votre désaccord. "(Coran(5,48 ). Le monde musulman connaît les mêmes bouleversements. L’adaptation évolutive de ses structures devient une nécessité pour se hisser aux valeurs universelles requises pour occuper une place de choix. La solidarité avec ses composantes et avec les autres communautés est désormais dictée par la conjoncture pour relever les défis à venir. Il aura à éviter le
statu quo de l’esprit de traditions et du tribalisme empêchant la réactivité appropriée. Comme l’exemple des guêpes maçonnes construisant leur ruche qui ont l’habitude de faire machinalement les mêmes opérations conduisant aux mêmes échecs. Quand une suite de
brèches apparaissent et s’accumulent continuellement, elles poursuivent en dehors du temps les mêmes opérations sans jamais faire de réparations. Et les opérations deviennent caduques à la fin : le cycle des mêmes causes entraînent les mêmes effets quel que soit
l’espace et le temps ! Les principaux enjeux qui le guettent dans ce processus tournent autour des déchirements identitaires dont il demeure le théâtre et de l’adaptation au niveau sans précèdent atteint par la révolution technologique.
ABASSE DIOP
vue de l’obtention de la technologie dont l’être humain a besoin pour gérer les affaires courantes de son temps. L’historien Bertrand Gille décrit la technique comme suit : " à une période donnée, dans une certaine aire géographique, la technique constitue un système global où tout est interdépendant ". Actuellement, la civilisation occidentale pilote cette
phase vers la mondialisation grâce à son aptitude à traduire et à transformer les lois de la Création en techniques performantes au profit des différents champs de l’activité humaine. Elle vit son âge d’or sur la base d’une prodigieuse organisation de moyens technologiques combinant à la fois toutes les potentialités de l’être humain dont en particulier son imagination créatrice et les ressources terrestres. Elle est de loin la plus puissante que l’histoire a connue par le niveau brillant de son organisation et de ses sciences et technologies. Elle a aboli d’un seul coup les distances en rapprochant soudainement
les cultures, les civilisations, les systèmes philosophiques et politiques . L’Internet représente
une véritable révolution technique : du téléphone à la radio, de la télévision à l’ordinateur, de la communication localisée au mobile portable et à l’Internet : les techniques n’ont cessé de s’améliorer. Le satellite relayant la télévision rend le monde présent à chaque instant et en chaque point du globe.
Pourtant toutes les communautés terrestres n’en sont pas au même niveau de l’évolution n’ayant pas vécu la même histoire. A l’échelle planétaire, il manque aux pays en développement quelque 80 milliards de dollars par an pour assurer à tous les services de base. Les pays pauvres ont besoin d’une croissance plus rapide afin de générer les ressources qui leur permettront de financer l’éradication de la pauvreté. Nombre des pays
les moins avancés n’ont pas accès aux opportunités croissantes offertes par la mondialisation. Alors que les exportations mondiales ont plus que doublé, la part des pays les moins avancés est passée de 0,6% en 1980 à 0,5% en 1990 et à 0,4% en 1997. Et ces pays ont attiré moins de 3 milliards de dollars d’investissements directs étrangers. La communauté mondiale des abonnés à Internet connaît une croissance exponentielle : elle représente actuellement 46% de la population aux Etats-Unis, mais moins de 3% de celle
de l’ensemble des pays en développement. Négliger les droits économiques et sociaux risque de porter atteinte aux droits humains. Les communautés pauvres suivent nécessairement un courant incontournable contribuant aussi à la remise en cause de leur
identité. La mondialisation inquiète donc par la rapidité de son rythme, sa tendance à l’élitisme, à la globalisation et à l’uniformisation des modes de vie. En réaction, chaque communauté est en quête d’identité liée à sa foi, à sa mémoire, à son espace, sans mimétisme et source de son ressourcement pour affronter les bouleversements. Le risque peut entraîner encore plus la réduction de l’universel au profit d’une globalisation dominée par la technique et l’économie excluant les démunis. La véritable communication requiert une vision universelle et du temps pour assimiler la quantité considérable d’informations et de connaissances, la diversité de cultures et de langues. L’un des principaux enjeux de la mondialisation réside dans la mise en œuvre d’un projet planétaire juste s’articulant autour de l’équité, la justice et le respect de l’identité de chaque communauté. La pensée
des Lumières au XVIIIe siècle rêvait d’un universalisme incarnant l’aspiration pour l’individu
de s’arracher aux préjugés de la tradition, du particularisme pour atteindre des valeurs
universelles. Le XXIe siècle sera peut être celui de la réalisation de ce rêve partagé entre tous. En revanche, l’uniformisation des modes de vie à travers une vision unique et hégémonique est en parfaite contradiction avec les lois divines : " A chacun de vous Nous avons établi une législation et une voie bien claire. Si Dieu avait voulu, Il aurait fait de vous une nation unique, mais (Il veut) vous éprouver dans ce qu’Il vous a apporté. Courez à
qui mieux mieux après les bonnes choses ! C’est vers Dieu qu’est votre retour à tous. Il vous informera alors de ce qui était l’objet de votre désaccord. "(Coran(5,48 ). Le monde musulman connaît les mêmes bouleversements. L’adaptation évolutive de ses structures devient une nécessité pour se hisser aux valeurs universelles requises pour occuper une place de choix. La solidarité avec ses composantes et avec les autres communautés est désormais dictée par la conjoncture pour relever les défis à venir. Il aura à éviter le
statu quo de l’esprit de traditions et du tribalisme empêchant la réactivité appropriée. Comme l’exemple des guêpes maçonnes construisant leur ruche qui ont l’habitude de faire machinalement les mêmes opérations conduisant aux mêmes échecs. Quand une suite de
brèches apparaissent et s’accumulent continuellement, elles poursuivent en dehors du temps les mêmes opérations sans jamais faire de réparations. Et les opérations deviennent caduques à la fin : le cycle des mêmes causes entraînent les mêmes effets quel que soit
l’espace et le temps ! Les principaux enjeux qui le guettent dans ce processus tournent autour des déchirements identitaires dont il demeure le théâtre et de l’adaptation au niveau sans précèdent atteint par la révolution technologique.
ABASSE DIOP