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L’accident survenu sur l’autoroute à péage le 5 août 2015, occasionnant la mort du commerçant Gora Thiam, est à l’origine de la procédure judiciaire déclenché contre le patron d’Eiffage Sénégal. Gérad Sénac a comparu, hier, à la barre du Tribunal correctionnel pour homicide involontaire. De retour de Thiès à bord de son scooter, Gora Thiam a violemment heurté, dans la pénombre de la nuit, une vache en divagation sur l’autoroute à péage à hauteur de Keur Ndiaye Lo. Le corps supplicié sur la chaussée a reçu la charge supplémentaire de quatre autres véhicules, avant d’être découvert dans cette partie non électrifiée de l’autoroute à péage. Cependant devant le juge, Gérard Senac a dégagé en touche toute défaillance mettant en cause la responsabilité de l’entreprise Eiffage.
A l’en croire, le tronçon effectué par Eiffage a respecté le contrat, tant sur le plan sécuritaire que technique. A cet effet, il rappelle que le long de l’autoroute à péage a été clôturé, avec des bretelles ouvertes au niveau des intersections. C’est le cas à Keur Ndiaye Lo où s’est produit l’accident. «C’est un système de péage qui était retenu dans le contrat avec l’Etat du Sénégal», explique M. Senac qui rappelle dans la foulée que la gendarmerie effectue des rondes pour veiller à la sécurité des usagers.
Revenant sur l’absence de l’électricité dans cette partie de l’autoroute à péage, le prévenu a révélé que c’est l’option de l’Etat du Sénégal de mettre de l’électricité sur certaines zones afin d’alléger le paiement pour les usagers. Autant d’éléments à sa décharge égrenés pour contester les faits. «Je ne peux que regretter ce qui s’est passé, mais je ne suis pas responsable de la mort de la victime», a martelé le patron d’Eiffage. Pour autant, son avocat rappelle qu’il s’est présenté dans la maison mortuaire pour présenter ses condoléances.
LA PARTIE CIVILE RECLAME CINQ MILLIARDS
Dans sa plaidoirie, le conseil de la partie civile, Me Khoureichi Ba est par contre convaincu de la culpabilité du prévenu. L’avocat regrette la banalisation du délit d’homicide involontaire et révèle que le prévenu devait être placé sous mandat de dépôt, ne serait-ce pour le principe, dit-il. Poursuivant, l’avocat a fustigé l’enquête menée par la gendarmerie, ainsi que le retard accusé par le parquet pour disposer de cette affaire qui, regrette-til, visait l’homicide involontaire et le délit de fuite. A l’en croire, tout a été organisé de telle sorte que le dossier soit classé aux oubliettes. Ce qui représente, à ses yeux, une conspiration du silence» qui, relève-t-il, n’honore personne.
Revenant sur les faits, Me Ba estime que la responsabilité d’Eiffage est établie d’autant que si les usagers empruntent l’autoroute à péage, c’est à cause de la rapidité et de la sécurité. Ce qui n’est le cas avec cette vache en divagation à l’origine de l’accident mortel. Ainsi, en guise de dommages et intérêts, l’avocat a réclamé cinq milliards francs Cfa au patron d’Eiffage.
LA DEFENSE ACCUSE LA VICTIME
Contrairement à la partie civile, la défense a indiqué que les éléments constitutifs de l’homicide involontaire (l’imprudence, la maladresse..) ne sont pas constitués. Ce qui fait dire à l’avocat que son
client est injustement accusé. «Il n’existe pas de responsabilité pénale es-qualité. On est responsable que de son propre fait», a indiqué le conseil de Gérard Senac qui rappelle que l’autoroute à péage appartient à l’Etat du Sénégal et son client le concessionnaire. C’est pourquoi, il impute l’absence d’électricité à l’Etat du Sénégal. Par ailleurs, la robe noire a indiqué que l’accident aurait pu être évité. A l’en croire, le défunt aurait pu éviter l’animal en roulant à vitesse règlementaire. Poursuivant, il déplore le fait qu’il n’avait pas porté de casque pour sa sécurité. C’est ainsi que l’avocat a invité le Tribunal à débouter le plaignant de sa demande réparation, avant de plaider la relaxe de son client. Auparavant, l’avocat a soulevé une exception de nullité indiquant que la procédure est irrégulière en ce sens qu’elle n’a pas été mise en branle par les héritiers du défunt. Une exception jointe au fond en attendant le délibéré le 10 mars prochain. Le parquet s’est rapporté à la décision du juge.
LAS