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Monsieur le Premier ministre, Karim Wade a été libéré par le Chef de l’Etat Macky Sall, à la faveur d’une grâce. Mais les commentaires vont bon train, malgré la sortie du ministre de la Justice. Que devons-nous retenir en définitive ?
Le Président Macky Sall a en effet pris un décret, le 24 juin dernier, portant grâce de trois condamnés, en l’occurrence, Karim Wade, Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé. Dans cette affaire, il faut d’abord rappeler que le droit de grâce demeure la prérogative exclusive du président de la République et c’est la Constitution, en son article 47, qui lui en donne le droit. Dans ce cas précis, il s’est agi d’une grâce collective, qu’il a bien voulu accorder, pour des raisons purement humanitaires, dans la perspective de la fête religieuse clôturant le mois béni de Ramadan. Il est également important de préciser que cette grâce n’est pas une décision d’oubli qui efface les infractions au plan judiciaire. Les graciés restent donc redevables des sommes dues au Trésor public et l’Etat va continuer ses efforts pour rendre à la nation toutes les sommes qui lui sont dues. Tout ceci pour dire que l’engagement du Président Macky Sall pour une gestion transparente et la reddition des comptes, est irréversible. Il y a à peine cinq jours, les magistrats de la Cour des comptes ont vu leurs pouvoirs renforcés, à travers l’adoption d’une loi organique portant statut de ces magistrats. Le même jour, en Conseil des ministres, le Chef de l’Etat m’a instruit de prendre toutes les dispositions nécessaires pour une meilleure gestion des dépenses courantes de l’administration publique.
Je voudrais saisir l’occasion qui m’est offerte pour exprimer au Chef de l’Etat toute notre admiration devant la constance de son engagement pour une gestion toujours plus rigoureuse de nos ressources. Je le félicite également pour cette décision de grâce, qui l’honore et à travers lui tout le Sénégal, car après le temps du droit, rendu au nom de la société, on peut aussi montrer à la société un visage plus humain. Sartre qualifiait l’humanisme de pratique qui prend l’homme comme fin et valeur supérieure. C’est au nom de cet humanisme que le Chef de l’Etat vient d’agir, après que tous les recours formulés par les condamnés ont été épuisés au plan strict du droit.
L’ex-Pm, Idrissa Seck, a fait une sortie pour parler d’un deal qui existerait et qui serait le lit de cette libération ?
Dans son livre intitulé «En attendant le vote des bêtes sauvages», Ahmadou Kourouma dit avec pertinence, qu’il existe deux sortes de cécité sur cette terre : les aveugles de la vue et les aveugles de la vie. Il est vrai que quand vous refusez de voir la vie telle qu’elle est et non telle que vous la désirez, vous naviguez forcément dans l’erreur. Dieu nous a créés dans la diversité, ce qui fait d’ailleurs le charme et la force de notre humanité. Il ne faut jamais penser que tous les hommes sont pareils et ont forcément les mêmes défauts. Non, l’homme Macky Sall n’est ni un homme de compromission ni un comploteur. Que l’on arrête de voir partout des complots, des «protocoles», ou que sais-je encore… Dans le cas de la grâce qu’il vient d’accorder, je l’ai dit tantôt et je le répète, c’est uniquement par mesure humanitaire, au nom de cette philosophie qui prend l’homme comme une valeur supérieure : le Chef de l’Etat a pris cette décision en toute responsabilité. Sans contrainte. Sans contrepartie. Sans compromission. Et il ne pouvait en être autrement. Maintenant, parce que cette décision ne cadre pas avec les petits calculs, elle peut déranger certains personnages. Depuis quelques jours, est venu pour certains le temps des hallucinations et des rêveries, photos d’une autre époque à l’appui, pour imprimer dans le subconscient de nos compatriotes, l’idée de manipulation. Mais le réveil sera dur car le peuple ne s’y trompe point. Du Qatar justement, parlons-en. L’Emir n’aura joué dans cette libération qu’un rôle unique : celui de demandeur d’une grâce présidentielle au profit de l’un des condamnés. Parlons également du Procureur Général du Qatar, du Docteur Ali Bin Fetais Al-Marri, dont les photos aux côtés du président de la République circulent sur l’Internet depuis quelques jours. En mars 2015, le Directeur Régional Afrique du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a été reçu, en ma présence, par le Chef de l’Etat au Palais. Le responsable du Pnud pour l’Afrique avait proposé au Président Macky Sall la tenue à Dakar d’une conférence ministérielle sur l’Etat de droit et la lutte contre la corruption en Afrique. Ce que le Président avait immédiatement accepté, en m’instruisant aussitôt de mettre tout le gouvernement en marche afin d’assurer le succès de cet important événement international. En trois mois, ce fut fait et la veille de la tenue de la conférence à Dakar, le 1er juin 2015, il y a donc un an, le Président a reçu à nouveau le Directeur Régional Afrique du PNUD, en présence cette fois du Garde des Sceaux, Me Kaba, et de l’invité de marque du Pnud à cette conférence, le Docteur Ali Bin Fetais Al-Marri, expert international en lutte contre la corruption. Ce sont les photos «tronquées» de cette audience du 1er juin 2015 qui circulent aujourd’hui sur Internet. Il faut le dire, cette conférence, qui aura vu la participation de dix-sept ministres africains de la Justice, a été un grand succès pour notre diplomatie. D’ailleurs, la décision majeure de la rencontre fut de retenir Dakar comme siège du futur Centre sur l’Etat de droit en Afrique, une infrastructure devant bénéficier pour sa réalisation, de l’appui technique et financier conjoint du Pnud et du Qatar. Un appui plutôt symbolique car ne dépassant pas cent mille (100.000) dollars de concours par an sur une durée totale de cinq ans. Par la suite, le dimanche 21 février 2016, le Garde des Sceaux et un représentant du Pnud se sont rendus ensemble à Doha pour finaliser l’accord d’assistance conjoint Pnud/État du Qatar, à apporter au Centre sur l’Etat de droit en Afrique. Voilà les faits. Il n’y a pas eu d’autres déplacements d’officiels sénégalais au Qatar au cours de la période. Les rares contacts entre le Sénégal et le Qatar ne l’ont été en définitive que dans un cadre purement multilatéral. Au total, sauf à vouloir entretenir volontairement la confusion, il n’y a pas de raison de spéculer sur la portée de la décision du Chef de l’Etat.
Où en êtes-vous avec le Pôle urbain Diamniadio ?
Les bâtiments que vous voyez éclore à Diamniadio ne sont en réalité qu’une partie visible de la dynamique de croissance durable et inclusive engagée par le Chef de l’Etat à travers la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent (Pse). Au delà de Diamniadio, avec son futur train express régional, le TER, dont les travaux vont démarrer cette année, le marché d’intérêt national et sa gare des gros porteurs, dont les travaux ont effectivement démarré, Diamniadio, son nouveau parc des expositions et son hôtel venu compléter l’infrastructure du Centre international de conférences Abdou Diouf, Cicad. Il y a aussi le Dakar Arena, déjà en chantier, ce complexe sportif multifonctionnel aux normes et standards internationaux, l’Université Amadou Moctar Mbow, en construction et les deux cités administratives devant héberger les sièges de ministères. En plus des complexes résidentiels, qui symbolisent la mixité sociale et dont les premiers appartements sont en cours de livraison, le Pse, c’est aussi d’autres projets structurants qui nous conduisent assurément sur la voie de l’émergence. Ce sont aussi les corridors céréaliers, qui se forment chaque jour davantage sur l’étendue du territoire national en vue de la réalisation de l’objectif d’autosuffisance en riz fixé par le Chef de l’Etat. Pour cette année, nous allons vers de nouveaux records de production agricole, avec des prévisions de production dans le secteur rizicole, contre-saison et saison hivernale confondues, qui dépasseront 1.1 million de tonnes de paddy, si la pluviométrie est au rendez-vous. J’aurais pu évoquer ici d’autres secteurs qui sont dans la même dynamique de croissance et de progrès économique et social. Les chiffres publiés par le ministère de l’Economie et des Finances l’expriment si bien. Déjà au mois d’avril 2016, si l’on consulte l’indice général de l’activité, on constate que le secteur secondaire est en net progrès. Sur un an, à la fin du mois d’avril, c’est une progression de 9,2% de l’activité du secondaire qui est enregistrée. Elle a été essentiellement portée par les activités extractives (+34,3%), la production d’énergie (+14,6%), la fabrication de matériaux de construction (+12,5%) et la construction (+5%). On a coutume de dire que quand le bâtiment va, tout va, même si notre économie a encore des marges importantes de progression.
La campagne agricole de cette année semble connaître un retard. Qu’est-ce qui peut l’expliquer ?
La situation réelle sur le terrain est bien différente de celle que vous présentez. Tout ce qui devait être fait par le gouvernement en amont de la campagne, l’a été à bonne date. Je voudrais d’ailleurs féliciter le Docteur Papa Abdoulaye Seck, ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, pour la diligence avec laquelle il a exécuté les instructions du Chef de l’Etat depuis la tenue du Conseil interministériel sur la préparation de la campagne agricole, le mardi 18 mai 2016, et la validation des mesures arrêtées par le Président. Cette année, pour éviter les déperditions dans la distribution des intrants et promouvoir une meilleure gouvernance du secteur, le ministre a lancé le concept de gros producteurs, accordant ainsi la priorité aux vrais agriculteurs. Aujourd’hui, avec cette nouvelle stratégie, ce sont 75.000 tonnes de semences d’arachides qui sont disponibles, dont 50.000 tonnes de semences certifiées et 25.000 tonnes de semences écrémées. Les prix de cession aux producteurs ont été fixés par le Chef de l’Etat à 140 FCfa le kilogramme pour les semences écrémées et à 150 FCfa pour les semences certifiées. Par contre, en ce qui concerne les prix d’acquisition, ils ont été fixés à 350 FCfa/kg pour les semences certifiées et les semences écrémées de la variété 55, et 325 FCfa/kg pour les variétés 73 et 69. L’incidence financière d’une telle décision du Chef de l’Etat a été de 15 milliards de francs Cfa, entièrement supportée par le budget, au titre des subventions à la filière arachidière. 98% du volume global des semences d’arachides sont à présent mis en place à l’échelle du pays. Pour ce qui est des régions de Sédhiou, Kolda, Kédougou et Ziguinchor, le taux de mise en place dépasse ces 98%. Pour le riz, 65% du volume des semences sont mis en place et enfin, pour les semences d’espèces diverses tels que le maïs, le sorgho, le niébé et le sésame, nous avons atteint aujourd’hui 40% de mise en place. En ce qui concerne l’engrais, le volume global disponible est de 94.000 tonnes. Le prix de cession de l’année dernière a été maintenu. Donc au total, je peux dire que nous sommes confiants et sommes prêts pour une bonne campagne agricole cette année. Nous prions Dieu qu’Il nous accorde une bonne pluviométrie.
La mise en place d’une nouvelle compagnie aérienne est sur les tablettes de l’Etat. Que peut-on en retenir pour le moment ?
Tous les Sénégalais sont d’accord avec le gouvernement que la défunte compagnie, Sénégal Airlines, n’était pas viable ; tellement elle avait été mal montée. A l’heure du bilan, sept ans après sa création, la compagnie n’a pas un seul aéronef à sa disposition, elle n’a aucun patrimoine et croule sous le poids d’une dette de plus de soixante (60) milliards de francs Cfa. Son maintien artificiel n’avait plus aucun sens économique. Une page est donc tournée et une nouvelle est en train de s’écrire pour réaliser l’ambition portée par le PSE de faire du Sénégal un Hub sous régional en matière de tourisme, de transport aérien et de logistique. Le Chef de l’Etat nous a en effet instruit, avec le ministre Maïmouna Ndoye Seck chargée des Transports aériens et la nouvelle équipe de Air Sénégal, de travailler avec les meilleurs spécialistes en création et mise en service de compagnies aériennes, pour disposer, à court terme, d’une stratégie conquérante et réaliste. C’est ce que nous sommes en train de faire, avant de sélectionner un partenaire stratégique d’envergure pour la nouvelle compagnie Air Sénégal. Déjà de nombreuses offres de partenariat nous sont faites par les compagnies aériennes de pays partenaires et amis. Mais nous attendons de finaliser cette étude stratégique, qui place au cœur du processus de mise en service de la compagnie, les intérêts économiques et financiers de notre pays. La compagnie Air Sénégal que nous souhaitons bâtir, devrait à terme, jouer dans la région ouest-africaine le même rôle que certaines success stories régionales dans le ciel est-africain. Notre situation géographique le permet. Nos ressources nouvelles qui s’annoncent en matière d’hydrocarbures : pétrole et gaz, l’autorisent. C’est cela l’ambition du Président Macky Sall. En principe, tout devrait être bouclé et opérationnel avant la fin de l’année, ou au plus tard en début 2017, avec les premiers avions aux couleurs d’Air Sénégal.
L’actualité ces derniers jours est aussi dominée par l’extension du réseau de la Sonatel avec la 4G. Que prévoyez-vous pour réduire la fracture numérique entre les localités du pays?
Le facteur critique de succès pour réduire la fracture numérique, demeure l’intensification de l’aménagement numérique de notre territoire. C’est cela qui nous permettra de promouvoir efficacement l’accès des populations à des services administratifs, médicaux, sociaux et éducatifs de qualité, tout en contribuant à améliorer l’attractivité économique sur le territoire national. Nous faisons donc du déploiement des réseaux fixes et mobiles à très haut débit, particulièrement en milieu rural, une priorité absolue. L’objectif que le président de la République a fixé comme repère au gouvernement, dans le cadre du Pse numérique, c’est d’atteindre à l’horizon 2025, le ratio de cinq (5) ménages sur dix (10) disposant d’un accès Internet à domicile et de porter le taux d’accès au haut débit mobile à 90%. Grâce à un financement de Eximbank Chine d’un montant de 50,8 milliards de francs Cfa, disponible depuis novembre 2015, nous sommes en train de bâtir au Sénégal une véritable autoroute numérique comprenant 2565 kilomètres additionnels de fibre optique et un Data center. Cette autoroute permettra de connecter les régions de Matam et de Kédougou, ainsi que 21 capitales départementales. Au surplus, avec cette nouvelle capacité de transmission de 400 Gigabits par seconde (Gbps), ce sont 240 structures administratives, y compris les universités et les hôpitaux publics, qui seront connectées par fibre optique grâce à l’extension de la capacité de transmission du réseau à 400 Gbps. Voilà l’infrastructure que nous sommes en train de mettre en service pour supporter l’ambition portée par le Pse numérique. Déjà, des réseaux Wifi sont installés dans les lycées de Fatick, Mbao et Limamoulaye, pour un accès Internet gratuit. Cette phase pilote sera étendue à 20 autres lycées. Nous sommes également en train d’acquérir des équipements pour 100 salles multimédia pour les lycées et collèges, et d’équiper 100 cases des Tout-petits. Des tablettes Ebook coraniques pour les talibés et des ordinateurs pour les maîtres coraniques, ont été mis à la disposition de 50 «Daaras» modernes. Et nous ferons davantage pour renforcer notre capital humain et l’aligner sur les exigences du XXIème siècle.
Nous avons pu finaliser nos discussions avec l’opérateur Sonatel en ce qui concerne le réseau mobile 4G, dans des conditions encore plus favorables pour l’Etat et l’économie nationale. Les deux autres opérateurs que sont Tigo et Expresso, suivront dans les prochaines semaines. Nous nous en félicitons. Nous sommes assurément sur la bonne voie pour réaliser les objectifs stratégiques du Pse numérique.
L’électrification rurale est aussi une préoccupation des populations. Pouvez-vous donner des assurances sur la connexion d’un maximum de villages au réseau de la Senelec ?
L’énergie reste dans notre pays un des éléments essentiels de la fracture sociale entre les zones urbaines et rurales. L’accès des populations rurales à l’électricité procède à la fois du souci de rétablir la justice sociale, mais également de créer dans ces zones les conditions d’un meilleur épanouissement des populations au plan économique. Notre ambition est d’atteindre un taux d’électrification rurale de 60% en 2017. Je dois indiquer que nous sommes passés de 1.648 villages électrifiés en 2012, à 2.840 villages à la fin de 2015, soit une progression de 72%. Cette importante progression résulte de la mise en œuvre concomitante de six concessions d’électrification rurale d’un montant de 62,7 milliards, dont 49% mobilisés par les opérateurs privés, de projets d’électrification rurale d’initiative locale (Eril) et du Programme d’urgence d’électrification rurale. Nous sommes aujourd’hui en train de travailler à renforcer davantage le nombre de ménages connectés, à travers des mécanismes de tarification encore plus adaptés aux capacités financières des populations et un préfinancement des branchements et installations à l’intérieur des foyers par les opérateurs. Nous sommes en phase avec l’atteinte des objectifs que nous a fixés le Chef de l’Etat, grâce à de nouveaux investissements de 110 milliards FCfa, qui nous permettront d’ajouter au réseau 1.400 villages entre 2016 et 2017. Ces investissements seront réalisés dans le cadre du Programme d’Urgence d’Electrification Rurale, du Pudc, des programmes de l’Aser et des conventions suivies par la Senelec.
Monsieur le Pm, le problème de l’emploi est préoccupant dans notre pays. Il y a eu beaucoup de chiffres avancés. Mais le chômage est toujours une réalité. Quelle garantie pouvez-vous donner aux Sénégalais pour la satisfaction de cette doléance ?
Nous sommes bien conscients que la meilleure manière de favoriser l’inclusion sociale c’est de créer des revenus pérennes pour les ménages. Si nous revenons sur les chiffres, il faut noter que le taux de chômage au Sénégal, au sens du Bureau international du Travail, est estimé à 13,4% en 2015, assorti d’un faible niveau d’occupation des jeunes, soit 44,1%. Les mêmes chiffres de l’enquête nationale sur la pauvreté indiquent que près de 63 % des actifs occupés, de plus de 15 ans, n’ont aucun niveau de scolarité, 21% ont le niveau primaire, 9% le niveau moyen, 4,3% le niveau secondaire et environ 3% le niveau supérieur. Se pose ainsi la question de l’employabilité des jeunes. Il y a donc nécessité d’opérer des ajustements dans les filières de formation, promouvoir les secteurs à fort potentiel, favoriser l’entreprenariat et l’auto-emploi. En ce qui concerne l’employabilité des ressources humaines, vous pouvez constater que nous sommes en train de développer à tous les niveaux des profils de formation dans des filières techniques et scientifiques correspondant aux besoins du marché de l’emploi. Nous avons également engagé la réalisation de centres sectoriels en machinisme agricole à Diama, en mécanique poids lourds et en maîtrise énergétique à Diamniadio. Il y a aussi la réalisation de nouveaux lycées professionnels à Fatick et Sandiara, quatre nouveaux instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep) et deux nouvelles Universités : Amadou Moctar Mbow de Diamniadio et Cheikh Ibrahima Niass du Sine-Saloum, qui offrent des formations spécialisées dans des métiers. Vous avez noté récemment le lancement d’un important projet de 34 milliards de francs Cfa, cofinancé par l’Etat du Sénégal et la Banque mondiale, qui vise le développement d’enseignements dans cinq filières : le Bâtiment-Travaux Publics, la Mécanique automobile, l’Aviculture, l’Horticulture et le Tourisme. Ce projet va aider à mettre en place des formations de professionnalisation courtes, de 6 mois, pour les jeunes qui pourront ainsi mieux s’insérer dans 20 filières de notre économie. Bien entendu, après ces cycles de qualification professionnelle, les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’entreprenariat pourront toujours bénéficier de l’appui des dispositifs d’accompagnement mis en place à travers l’Agence Nationale pour l’emploi de jeunes (Anpej), le Fongip, le Fonsis et la Bnde. De plus, avec notre option de renforcer les capacités productives pour accélérer la transformation structurelle de l’économie, nous avons misé sur les secteurs à fort potentiel de création d’emplois, comme l’agriculture, au sens large, l’Economie numérique, le BTP, le Tourisme, l’Artisanat et l’Industrie. C’est là tout le sens qu’il faut donner à la création des Domaines Agricoles Communautaires, des Fermes «Natangué», des programmes dans la Riziculture, l’Horticulture, du soutien aux acteurs de la Pêche, qui bénéficient d’une subvention pour 5.000 moteurs de pirogue, du soutien aux activités pastorales, à travers le Fonds de stabulation. C’est aussi là le sens qu’il faut donner à la création du Parc industriel de Diamniadio, qui va démarrer dans les prochaines semaines, avec la délocalisation au Sénégal des premières entreprises chinoises.
La crise scolaire semble être derrière nous. Qu’envisagez-vous pour consolider la paix des braves ?
L’école, c’est le lieu de formation de nos élites, ceux qui sont appelés à tenir demain les rênes du pays et à assurer sa stabilité, sa prospérité et son rayonnement dans le monde. C’est pourquoi nous saluons les efforts des éminents guides religieux, des personnalités de tous bords, des parents d’élèves, mais aussi de la majorité des enseignants, qui œuvrent chaque jour pour une école apaisée. Je dois dire que s’il y a un gagnant aujourd’hui, c’est bien l’école sénégalaise, donc la nation. Il faut se féliciter de l’esprit de dépassement de tous les acteurs. Pour notre part, sur instruction du Président, le gouvernement a consenti des efforts importants pour satisfaire les doléances des enseignants et il est en train de veiller au respect de tous ses engagements. Une enveloppe de 28,2 milliards FCfa a bien été inscrite dans la Loi de Finances Rectificatives qui vient d’être votée. Et tous les engagements pris par le Gouvernement pour fin juin 2016 ont été respectés. Maintenant, après les examens, nous mettrons à profit la période de pause pour promouvoir davantage le dialogue social au sein de l’espace scolaire. C’est cela l’instruction que nous avons reçue du Chef de l’Etat et nous nous y attelons.
La mise en œuvre des nouvelles réformes institutionnelles est fustigée par une partie de la classe politique depuis qu’une autorité a annoncé l’augmentation prochaine du nombre des députés à l’Assemblée.
Je pense qu’il nous faut maintenir le climat de sérénité qui existe au sein de l’espace public depuis le lancement du dialogue national par le Président. Depuis un moment, les formations politiques, pouvoir comme opposition, ont renoué le fil du dialogue politique autour du ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo et celui-ci a engagé les concertations, avec le meilleur esprit d’ouverture et de synthèse. Il est vrai que la Constitution du 20 mars 2016 prévoit que nos compatriotes de l’extérieur élisent dorénavant leurs propres représentants. Cette question de la création de circonscriptions électorales dédiées à la diaspora est donc mise sur la table du ministre de l’Intérieur, dans le cadre du dialogue politique qu’il préside au nom du Chef de l’Etat. Il appartient au Président d’initier les textes légaux et réglementaires pour adapter les changements induits par le vote des Sénégalais du 20 mars 2016, à notre cadre institutionnel.
La mise en place du Haut conseil des collectivités territoriales suscite déjà des frustrations et des commentaires malheureux, notamment en ce qui concerne les quotas (nomination et élection).
Le Haut Conseil des Collectivités territoriales est l’expression de la volonté du Chef de l’Etat de renforcer l’architecture de gouvernance territoriale par une institution qui permet de renforcer les échanges entre l’Exécutif et les acteurs territoriaux sur les politiques publiques, notamment sur les questions de décentralisation et d’aménagement du territoire. A la suite du référendum du 20 mars et du vote de la Loi organique portant création du Haut Conseil, il nous faut maintenant procéder à la désignation des haut-conseillers. Certains d’entre eux seront élus par un collège défini par la loi. Ils seront au nombre de 80 sur les 150. Les 70 autres seront nommés. En 2007, dans sa volonté de restaurer le bicaméralisme au Sénégal, le Président avait fait le choix de nommer 65% des membres de la Chambre haute du Parlement. C’était son choix. Dans d’autres pays comme le Royaume-Uni, la majorité des membres de la Chambre des Lords, qui joue le rôle de Chambre haute du Parlement, sont nommés, parfois à vie, par la Reine, sur proposition du Premier ministre britannique. En ce qui concerne le HCCT, le choix du Président Macky Sall est donc à saluer, car il s’inscrit dans sa volonté de toujours renforcer la démocratie participative.
Sur le plan politique, comment voyez-vous l’avenir de «Benno Bokk Yaakaar», avec les remous au sein de certaines formations alliées comme le Ps ?
Pendant sa marche vers la présidence de la République, le candidat Macky Sall avait dit à Thiès : «Je ne trahirai jamais la confiance placée en moi. Je vais gagner et gouverner avec les leaders qui me soutiennent». C’est ce qu’il est en train de faire depuis son accession à la tête de l’Etat. Jamais dans notre pays, une coalition électorale n’a pu se transformer en coalition exécutive de gouvernance politique et administrative sur une si longue période. Aujourd’hui, il n’y a pas de doute, c’est avec Benno Bokk Yaakaar que le Chef de l’Etat compte bénéficier, à nouveau, d’une majorité parlementaire en 2017 et d’une réélection en 2019, afin de réaliser notre ambition collective de placer notre pays, le Sénégal, sur la voie de l’émergence et du développement. Pour le reste, chaque parti membre de la coalition a ses propres contraintes, liées à la vie démocratique, mais l’épiphénomène n’est pas le phénomène.