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Au sortir de la dernière réunion sur la crise gambienne, tenue lundi à Abuja, au Nigeria, la Cedeao a décidé d’envoyer une mission en Gambie. Objectif : tenter, une nouvelle fois, de convaincre Jammeh de quitter le pouvoir à la fin de son mandat, officiellement le 18 janvier. « Nous restons sur la même ligne, c’est-à-dire mettre tout en œuvre pour trouver une issue diplomatique à la crise », confie un diplomate.
La mission sera composée de la Présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, du Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, et de l’ex-chef de l’État ghanéen John Dramani. Il y a aura également les représentants du secrétaire général de l’ONU et de l’Union africaine.
La rencontre de vendredi sonne comme celle de la dernière chance pour trouver une issue diplomatique à la crise gambienne. Le 13 décembre dernier, la même mission de la Cedeao était rentrée bredouille de Banjul. Par la suite le fossé s’est creusé entre Jammeh et l’organisation régionale.
La Cedeao haussera le ton en brandissant l’éventualité de recourir à la force pour installer Adama Barrow, déclaré vainqueur de la présidentielle et reconnu par la communauté internationale. Pour le président sortant de la Gambie, cette menace constitue « une déclaration de guerre » à laquelle il est prêt à faire face.
C'est dans cette atmosphère tendue que Jammeh a tenté de reconstituer la Cour suprême en nommant 5 nouveaux juges (des Sierra-Léonais et des Nigérians) pour statuer sur le recours qu’il a déposé pour contester le résultat du scrutin. Les magistrats nouvellement nommés ne se rendront finalement pas à Banjul, comme prévu. Ils se déclareront indisponibles. Certaines sources affirment qu'ils ont subi des pressions de la Cedeao.
Dans tous les cas, le verdict de la Cour suprême, qui était attendu ce mardi 10 janvier, a été renvoyé au mois de mai prochain. Soit quatre mois après la fin officielle du mandat de Jammeh.
SENEWEB