Politique

GARDE A VUE DE BARTHELEMY DANS L’AFFAIRE DE LA MORT DE NDIAGA DIOP: Dias menace de « faire exploser l’Etat en plein vol »


Mardi 27 Décembre 2011

Jean Paul Dias, leader du Bloc Centriste Gaïndé (Bcg) menace de lâcher la bombe des révélations qui fera « exploser l’Etat en plein vol », si son fils Barthélémy Dias, le maire de Mermoz-Sacré Cœur, en garde à vue depuis avant-hier dimanche, n’est pas libéré dans les délais normaux. C’est ce qu’il a déclaré hier, lundi 26 décembre, lors d’un point de presse tenu à son domicile, pour se prononcer sur l’affaire de la mort du nervi Ndiaga Diouf et la garde à vue de Barthélémy Dias.


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« Si dans quelques heures, dans des délais  normaux, ils ne libèrent pas Barthélémy Dias, je passerais à une autre étape. Je vous assure que dans ce cas, c’est l’Etat qui va exploser en plein vol ». C’est la menace proférée hier, lundi 26 décembre, Jean Paul Dias, le numéro un du Bloc des centristes Gaïndé (Bcg) à l’endroit des autorités étatiques et libérales, lors d’un point de presse, sur l’affaire Ndiaga Diouf (le nervi décédé à la suite de l’attaque de la mairie Mermoz-Sacré Cœur), pour laquelle son fils, le maire Barthélémy Dias,  a été placé en garde à vue, depuis avant-hier, dimanche. Le leader du Bcg qui, de toute évidence, est prêt à lâcher la bombe des révélations, se dit très déterminé à aller jusqu’au bout. Car, il trouve injuste et inacceptable que les quarante (40) nervis entendus par la Police, dans l’affaire de la mort de Ndiaga Diop, soient tous libérés et que le maire Barthélémy Dias demeure toujours dans les liens de la détention.

                    Barthélémy Dias en légitime défense privilégiée

C’est pourquoi Jean Paul Dias exige la libération de son fils qui était, selon lui, en position de légitime défense : «La légitime défense – je cite de mémoire – suppose que vous réagissiez immédiatement, ce que Bartéhélémy Dias a fait. Elle suppose que l’on soit agressé, le maire l’a été. La légitime défense suppose que vous soyez en danger, il l’a été. Barthémy Dias est dans le cas de la légitime défense privilégiée qui suppose deux situations : celle d’un voleur qui escalade le mur  pour s’enfuir, dans ce cas si vous le tirez dans le dos, vous êtes en situation de légitime défense. L’autre cas de figure, c’est lorsque vous faites face à une bande armée - même s’il n’y a qu’une seule personne armée, à fortiori dans le cas qui nous intéresse, il y a des gens qui avaient des armes à feu – vous vous défendez, c’est ce qu’a fait Barthélémy Dias », explique le leader du Bcg.

 
 Ndéné et Ousmane Ngom « Fermez-la !» 

Jean Paul Dias demande au Premier ministre, Souleymane Ndiaye et au ministre Me Ousmane Ngom qui ont fait des commentaires pour dire que Barthélémy Dias n’était pas en position de légitime défense de « la fermer » : «  Je demande à Ndéné Ndiaye de la fermer, il ne connaît rien. Il a passé dix ans en faculté de droit. Il ne connait rien à la légitime défense. Par affection pour lui, il la ferme, d’autant qu’il ne fait pas partie du complot. Je lui demande, d’ailleurs, de faire beaucoup attention à Me Ousmane Ngom. Il a vu que c’est ce dernier qui a parlé récemment à sa place quand il a eu la voix cassée. Alors, qu’il fasse beaucoup attention à Me Ousmane Ngom ». Et d’ajouter : «  Quant à Me Ousmane Ngom, c’est un traître, un DEM DIKK, perçu comme tel et qui doit toujours donner des gages ; c’est pourquoi il en fait toujours trop. Je l’ai entendu dire que ce sont les forces de sécurité qui doivent protéger les citoyens et que Barthélémy Dias n’avait pas le droit de se faire justice soi- même. Où était alors la Police lorsque ces bandes armées sont venues attaquer la mairie de Mermoz-Sacrée Cœur ? L’on doit, d’ailleurs, mettre des policiers en permanence au niveau des mairies. Au moment où ces institutions manquent de sécurité, quatre policiers sont postés devant le domicile de la mère de Me Ousmane Ngom, à Saint-Louis. Ce n’est pas normal, c’est un détournement. Lui qui est impliqué dans l’affaire de l’assassinat de Me Sèye, ferait mieux de se taire », avertit le patron du Bcg.






 Ils ont achevé Ndiaga Diop

Revenant sur la mort de Ndiaga Diouf, le nervi qui a perdu la vie, à la suite de l’attaque de la mairie Mermoz-Sacré Cœur, Jean Paul Dias révèle que ce sont les autres éléments des bandes armées qui l’ont achevé, après sa blessure « pour qu’il se taise à jamais ». Il affirme « qu’un des nervis qui a tenté de tirer sur Barthémy Dias, s’est faufilé, en rasant les murs, pour se retrouver dans le camp du maire, faisant ainsi face à ses propres camarades ».






         Complot, préméditation, agression, embuscade…
 
Analysant les évènements, Jean Paul Dias parle de « complot, préméditation, agression, embuscade et attaque caractérisée contre une institution de l’Etat ». Et face à pareille situation, quelle devrait être la réaction appropriée ?, s’interroge-t-il. Tout en faisant remarquer : « Ils parlent de réactions disproportionnées ! 200 personnes qui attaquent une personne, où est la réaction disproportionnée ? C’est dans le camp des 200 personnes qu’il y a réaction disproportionnée. Dans ce cas (200 personnes qui attaquent un individu) quelle doit être l’attitude à adopter ? La première : fuir comme un lâche. La seconde : défendre sa mairie, son personnel et les usages et de se défendre soi- même. Barthélémy Dias a adopté l’attitude d’un responsable, d’un homme. Il a adopté la posture d’un héros », souligne le leader du Bcg. Il a rapporte les propos des commanditaires qui expliquent que « les nervis étaient devant la mairie pour intimider Barthélémy Dias. Mais ils n’ont pas ce droit. Les gens du pouvoir, nous les connaissons. Nous avons vu ce qui s’est passé avec Me Sèye. Vous vous souvenez de cette voiture brûlée à la Permanence du Pds – Abdoulaye Faye, l’administrateur du parti était sur les lieux et le jour de l’attaque de la mairie Mermoz-Sacrée, le jeudi dernier, c’est son fils qui était là (nous avons appris qu’il a quitté le territoire national)  – et qu’on a voulu imputer à Barthélémy Dias », explique Jean Paul Dias.






Le silence d’Aliou Sow relevé

Ce dernier s’étonne du silence du Ministre des Collectivité locales depuis le début de cette affaire. Et répond à sa propre interrogation : « Parce qu’il (le Ministre des Collectivités locales, Ndlr) est dans le camp des comploteurs ». Jean Paul Dias explique que « les commanditaires voulaient faire peur à l’opposition, en perpétuant cette attaque. Leur calcul est de tuer ou d’humilier Barthélémy Dias pour aplatir toute l’opposition. Nous avons affaire à des tueurs professionnels ». Il se dit « scandalisé par l’attitude du Pds qui a fait observer une minute de silence pour le repos de l’âme du défunt dont je regrette profondément la mort, pendant ce temps le pouvoir s’est tu sur la mort des soldats en Casamance ; alors qu’on aurait dû mettre en berne les drapeaux. C’est bien là la preuve du complot contre Barthémémy Dias », déclare le patron du Bcg.






Un pool d’avocats pour défendre Barthélémy
Jean Paul Dias est revenu, en introduction, sur le déroulement des évènements pour expliquer que « ce sont des bandes armées, venues à bord de 6 à 7 Pic Up qui ont attaqué la mairie. Je rappelle que la mairie est une institution de l’Etat comme la Préfecture, la gouvernance. Ce n’est pas Barthélémy Dias qu’on a attaqué, mais bien la mairie et beaucoup d’entre à eux avaient des armes à feu. Ils se sont regardés en chiens de faïence pendant plusieurs minutes, Barthélémy Dias a tiré des coups de sommation, ils ont refusé de partir, malgré les injonctions de la Police. Ils ont commencé à jeter des pierres et à tirer. La Police a confirmé qu’il y a eu échanges de tir pendant une bonne vingtaine de minutes. La vidéo montre qu’un des nervis qui a tenté de tirer sur Barthémy Dias, s’est faufilé, en rasant les murs, pour se retrouver dans le camp du maire, faisant ainsi face à ses propres camarades », raconte le leader du Bcg. Jean Paul Dias a révélé que sa famille a loué les services d’un pool d’avocats dont Me Khaly Niang, ancien de la Police, expert international en criminologie, avocat au barreau de Paris, pour défendre Barthélémy Dias.


Abdoul Aziz Diop