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GAMBIE: Le président Yahya Jammeh veut exécuter tout les condamnés à mort d’ici septembre


Mardi 21 Aout 2012

Le président gambien, Yahya Jammeh, a déclaré, hier, lundi 20 août, que tous les détenus condamnés à mort dans son pays seront exécutés d’ici septembre 2012. Selon un décompte effectué par l’Agence France Presse depuis le mois de juillet, cela concernerait au moins 47 personnes, dont d’anciens responsables sécuritaires. Cette déclaration musclée ne surprend pas les observateurs de ce pays, qui traîne une mauvaise réputation en matière de défense des droits de l’homme.
« Vers le milieu du mois prochain, toutes les condamnations à mort seront exécutées à la lettre. Il n’est pas question que mon gouvernement permette que 99% de la population soit prise en otage par des criminels ». Ce message du président gambien Yahya Jammeh est passé en boucle à la télévision en guise de discours à la nation, célébrant la fin du ramadan.

Prononcés un jour de fête, ces propos peuvent choquer mais c’est une constante du président gambien, habitué à des discours musclés. Ce n’est en effet pas la première fois que Yahya Jammeh se montre aussi ferme. Ces dernières années, il s’est régulièrement montré sévère dans sa lutte contre le banditisme, le trafic de drogue, l’homosexualité et même la coupe du bois, autant de faits considérés comme des crimes sanctionnés par de lourdes peines de prison.

Il y a un an, par exemple, huit personnes impliquées dans une affaire de trafic de drogue avaient été condamnées à cinquante ans de prison et à une amende de plus d’un million d’euros.

Plusieurs observateurs joints par RFI estiment cependant que cette déclaration ne sera pas suivie des faits. Les conditions économiques et sociales ne lui permettent pas d’appliquer cette mesure, explique l’une de ces sources, pour qui la pauvreté et le chômage constituent des ferments de contestation du régime en place.
RFI.FR



Abdoul Aziz Diop