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Les attentats envisagés, soupçonnent les enquêteurs, étaient des attaques de type «simultané», et elles visaient, selon les informations du journal, Paris et Marseille – mais pas Strasbourg. Sept personnes au total ont été interpellées dans le cadre de cette vaste opération conduite par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Parmi elles, aucune n’était fichée pour «radicalisation», mais trois avaient des casiers judiciaires pour des affaires de droit commun (deux à Strasbourg, une à Marseille), et deux sont des «retournées », soit des jeunes gens dont il a été établi qu’ils avaient effectué un séjour en Syrie. Mais ces derniers n’auraient pas été repérés dans leurs allers et retours par les services de renseignement.
La particularité de l’enquête, estime «Le Monde» tient à sa difficulté, sa durée et au recours assumé au Service interministériel d’assistance technique (SIAT) qui gère les agents infiltrés. C’est notamment grâce à des agents en contact avec les individus qui étaient prêts à passer à l’acte que le projet d’attaques multiples a en partie pu être mis à mal. Un «piège» leur a été tendu, en essayant de les attirer vers une fausse cache d’armes. Les quatre hommes interpellés à Strasbourg sont deux Français, un Franco-Tunisien et un Franco- Marocain. Les trois individus de Marseille sont un Afghan de 29 ans, un Marocain de 36 ans qui n’avait pas de lieu de résidence en France, et un troisième homme dont l’âge et la nationalité n’ont pas été dévoilés. Parmi les interpellés de Strasbourg, il y avait un employé d’une école primaire de la ville. C’est chez lui qu’ont été retrouvés deux pistolets automatiques. Lors des perquisitions menées à Strasbourg, de la documentation très explicite, «prônant le martyr et l’appel à commettre des actes terroristes » a été retrouvée, a précisé une source proche de l’enquête.…
Deux enquêtes préliminaires distinctes ont en tout cas été ouvertes pour ces interpellations. Celle concernant Strasbourg a été ouverte le 14 novembre, celle pour Marseille, trois jours plus tard, le 17 novembre. L’ensemble de ces arrestations est le fruit d’investigations qui ont démarré au mois de février et avaient conduit à une première série de cinq arrestations en juin, quelques jours après le début de l’Euro de football et au lendemain de l’assassinat d’un policier et de sa compagne à Magnanville (Yvelines). A l’époque, on avait seulement pu établir que les individus visés réalisaient de nombreux prêts à la consommation troubles et qu’ils étaient en lien avec un commanditaire installé en Syrie. Ces cinq hommes étaient originaires de Seine-Saint-Denis, du Val-de- Marne et de Paris. Trois ont été relâchés sans poursuites, mais deux d’entre eux ont été mis en examen et placés en détention provisoire : un homme de 38 ans originaire de Moselle, et un autre de 40 ans, un Franco-Malien né à Paris. Des investigations sont encore en cours, mais cette première vague correspondrait au volet «financier» du projet d’attentat finalement «déjoué» ce week-end. Les interpellations menées, durant ce weekend de novembre, concernaient, en revanche, selon les derniers développements de l’enquête, plutôt la partie «opérationnelle» et les hommes qui auraient pu passer à l’acte. Le démantèlement présumé, en juin, d’une partie du réseau n’avait pas entravé leur détermination. Tous sont actuellement en garde à vue dans les locaux de la DGSI à Nanterre (Hauts-de- Seine). Malgré l’essor d’un djihad «low cost», comme cela a été le cas, le 26 juillet, avec l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine- Maritime), ces arrestations montrent que des réseaux très structurés sont toujours dormants en France. D’ailleurs, selon les informations du «Parisien», certains parmi ces mis en cause qui avaient séjourné en Syrie, ont été en lien avec les tueurs du Bataclan, mais on ne sait pas encore précisément quelles relations ils entretenaient. Il faut noter en outre que cette série d’arrestations annoncées en personne par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve s’ajoute à la vingtaine d’attentats «déjoués» depuis le début de l’année 2016, selon la Place Beauvau.