Frais de clôture de compte: LES USAGERS CONTRE LE TAUX USURAIRE
Mardi 18 Aout 2015
Des lois et des mesures pour empêcher les banques et institutions financières d'arnaquer leurs clients. C'est ce qu'exigent les membres de l'Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif). Face à la presse hier, ils ont attiré l'attention sur l'augmentation des frais de clôture des comptes bancaires.
L'Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif), veut que des décisions soient prises au plus haut niveau de l'Etat pour que les banques et les institutions de microfinance arrêtent de s'enrichir sur le dos de leurs clients.
En conférence de presse hier, le président de ladite association a attiré l'attention sur l'augmentation du coût de la facture à payer par le client qui veut changer de banque. D'après Famara Ibrahima Cissé, il s'agit d'une attestation d'engagement et de non-engagement. Selon lui, cette somme s'élève à 175 mille francs Cfa au niveau de la Société générale des banques du Sénégal (Sgbs) et de 117 mille francs Cfa pour les autres banques.
L'obligation pour l'usager de payer ce service est jugée grave par les membres de cette association parce que portant atteinte à la mobilité bancaire dont doivent bénéficier les clients. "Les banques et les institutions de microfinance, après la libéralisation pour que la concurrence puisse profiter à la clientèle, cherchent aujourd'hui à éteindre cette concurrence", a fustigé le président de ladite association.
Selon M. Cissé, "certains clients sont pris en otage, ligotés dans les banques et ne peuvent plus quitter une banque parce qu'ils se voient imposer une somme de 175 mille francs Cfa qui désigne l'attestation d'engagement et 87 mille 750 pour l'attestation de non-engagement". A en croire Famara Ibrahima Cissé, ce service qui permettait à la clientèle de bénéficier de la mobilité bancaire n'était pas payant.
"C'est par la suite que les banques ont commencé à facturer ce service à hauteur de 20 mille francs, ensuite 30 mille et maintenant 58 mille 500 et 87 mille 750", a-t-il expliqué. Le président de cette association soutient avoir rencontré l'administrateur général de la Sgbs pour l'interpeler sur cette question. D'après M. Cissé, ce dernier soutient que "la facturation des attestations d'engagement et de non-engagement n'est pas réglementée par la Banque centrale, elle est laissée à la discrétion totale des institutions financières".
L'Acsif dénonce ainsi le silence suspect de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) qui, selon lui, doit réglementer tous les services bancaires. "Attendons-nous si cette mesure passe à voir une banque qui exigera à un client qui veut quitter la somme de 500 mille francs", ont-ils averti. Les membres de cette association ont également interpellé les autorités étatiques pour la mise en place le plus rapidement "d'une commission qui veille à ce que le client ne soit pas le seul perdant de la mobilité bancaire".
Au-delà de ce problème, Famara Ibrahima Cissé demande la mise en place d'une "loi sur le délai de rétractation". "Les banques refusent catégoriquement de nous laisser avec les conventions de prêt, ne serait-ce que pour 24h. L'association a fait le tour des banques et des institutions financières pour que ces conventions de prêt lui soient montrées pour des informations, mais aucune banque n'a accepté. Ce qui veut dire que les banques sont réfractaires à la transparence", a-t-il dénoncé.
D'après lui, cette loi, lorsqu'elle sera votée, "permettra au client après avoir signé dans certaines circonstances de pouvoir avoir un temps de réflexion au cas où il voudrait se rétracter". "Ça existe dans les pays qui se respectent", a-t-il souligné. De même, il demande un délai de grâce pour les clients à qui on a octroyé un prêt et qui ont subi une catastrophe. D'après le président de l'Acsif, "il est inconcevable qu'un client qui a subi une catastrophe" se voit réclamer de l'argent par la banque. Il plaide ainsi pour un délai de grâce pour que ce client ne soit pas acculé par la banque durant cette période.
Abdoul Aziz Diop
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