"A un mois de la manifestation, si on en est dans cette situation, il est normal de s’inquiéter (…) Nous pensons reporter la partie internationale et nous occuper de la partie locale. On ne sait pas ce que l’OIF nous dira, mais on ne veut pas prendre de risque. L’OIF a validé nos rapports techniques et financiers, mais avant d’accorder sa subvention, elle demande s’il y a d’autres partenaires qui s’engagent à soutenir le festival", a affirmé la musicien.
Il s’est demandé si ce sont ses prises de position politiques, comme membre du mouvement citoyen "Y’en-a-marre", qui sont "un prétexte pour ne pas subventionner" Guédiawaye By Rap.
Malal Talla affirme que les "réactions positives" des mairies et du ministère sont nécessaires à un renouvellement du soutien de l’OIF (13.000 euros l’année dernière pour la deuxième édition). Les lettres d’engagement qu’ils donneraient peuvent faciliter, entre autres, l’hébergement des invités étrangers.
"Un festival de cette dimension doit être soutenu", a souligné l’artiste, ajoutant : "Il se passe en banlieue, offre des opportunités aux jeunes, en termes de rencontres et de cadre d’expression de leur talent. Nous pensons que ce sont des activités qui peuvent les éloigner de la délinquance, d’activités délictueuses source d’instabilité sociale".
Malal Talla a rappelé que pour la deuxième édition de Guédiawaye By Rap, organisée en 2015, l’association Guédiawaye hip hop avait répondu à un appel à candidature de l’OIF, dans le cadre de son programme "contrat de confiance". "Notre candidature a été acceptée et la première année (2015), nous avons reçu 13.000 euros (10.000 euros pour des billets d’avion, pour favoriser la circulation des artistes, et 3.000 euros pour le renforcement de l’équipement du studio et de la bibliothèque Guédiawaye Hip-Hop)", a-t-il expliqué.
Il a relevé que pour la première édition (2014), le ministère de la Culture avait accordé une aide de 500 mille francs, mais n’a pas respecté son engagement d’assurer la sonorisation pour la deuxième édition (2015).
"Le ministère de la Formation professionnelle avait produit une lettre d’engagement, mais il nous avait dit à la fin que notre association n’avait pas d’agrément pour justifier son refus de nous soutenir, alors que nous avions déjà exécuté avec eux un programme de formation au profit des jeunes", a-t-il déploré.
Quant à la mairie de Guédiawaye, poursuit Malal Talla, "elle nous a accordé 1,5 million de francs CFA lors de la deuxième édition, mais cette année (2016), elle n’a pas encore réagi à notre lettre envoyée il y a sept mois".
"La mairie de Wakhinane Nimzatt n’a réagi ni à nos lettres d’engagement pour la deuxième édition ni à celle de cette année", a-t-il dit.
"Nous sommes une association apolitique qui n’a rien à avoir avec Y’en a marre (mouvement citoyen créé en 2011, dans lequel il milite)", s’est-il défendu, estimant qu’il "souffre" de ses prises de position politiques.
"Il appartient aux autorités de faire la part des choses en revoyant leur attitude et en reconnaissant l’utilité de Guédiawaye By Rap", a estimé Malal Talla.
Outre les résidences d’artistes et les concerts auxquelles devraient participer les Banlieuz’Art de Guinée, Ami Yèrèwolo du Mali, Natacha (Côte d’Ivoire) et Dimension flexible (Bénin), le programme de la troisième édition de Guédiawaye By Rap prévoit des projections de films sur la citoyenneté, une exposition sur les produits dérivés du hip-hop.
ADC/OID/PON