Forum des jeunes francophones: LE CHÔMAGE DES JEUNES PRÉOCCUPE L’AFRIQUE
La lancinante question de l’emploi a été abordée en profondeur par Ibrahima Hathie de l’Ipar et El Hadj Hamidou Kassé, président du Comité scientifique du 15ème Sommet de la Francophonie, hier, lors du Forum des jeunes francophones. Selon eux, cette équation doit être résolue de manière holistique.
« Si la croissance démographique pose problème, c’est parce que la structure économique n’a pas de solution. Il y a intérêt à aller à la professionnalisation de la formation ; il faut que l’entreprise soit au cœur de la formation », a soutenu, hier, Ibrahima Hathie, directeur de recherche de l’Initiative participative agricole et rural (Ipar).
M. Hathie, abordant le thème du forum axé sur « Emploi des jeunes et développement en Francophonie : l’avenir en face », demande une prise en charge plus globale de la question.
Citant une déclaration des ministres de l’Uemoa reprise par une dépêche de l’Afp datée de juillet dernier, le directeur de la Recherche de l’Ipar note que le chômage très élevé des jeunes menace l’avenir de l’Afrique. « Il y a 17 millions qui arrivent sur le marché du travail en Afrique subsaharienne. Ce problème doit être pris au sérieux », a-t-il affirmé.
Pour lui, la faible productivité agricole est une équation, ajoutant que même si ce secteur est très actif, sa contribution au niveau du Pib est de 10 à 20 % dans certains pays. « Les jeunes et les femme sont les victimes du chômage », a-t-il laissé entendre.
Ibrahima Hathie est d’avis qu’il faut écouter la voix des jeunes avant de préciser que l’Université de Dakar, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, ne permet pas aux jeunes de s’insérer dans le secteur de l’emploi.
Pour sa part, le président du Co- mité scientifique du 15ème Sommet de la Francophonie, El hadj Hamidou Kassé, a indiqué que la question de l’emploi est devenue universelle. « Elle se pose dans tous les pays, en particulier dans l’espace francophone. Elle est évidente. Cette question est devenue une bombe à retardement », a affirmé M. Kassé,
soutenant que l’emploi pose la dignité de l’être humain. « Les affres du chômage maintiennent l’individu dans la dépendance ; on peut tomber dans les tentations des groupes les plus extrémistes. Cette question est au centre des préoccupations », a indiqué l’ancien directeur général du quotidien national « Le Soleil ».
LESOLEIL