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Fin de grâce et début d'une nouvelle ère de contestations: quelle attitude pour Macky ?


Vendredi 31 Mars 2017

Et subitement, les contestations fusent de toutes parts. Cette lapalissade peut résumer l’humeur devenue subitement très amère de nombre de Sénégalais. Y’en a marre a repris du service et de quelle manière. La presse qui elle, parle de tout le monde, fait aujourd’hui parler d’elle. Ces nouveaux contestataires rejoignent les magistrats, les enseignants et bien d’autres qui n’arrivent pas à voir satisfaction dans les politiques mises en place.

Ces organisations vivent des mutations liées à de nombreux facteurs préjudiciables à leur bonne marche. Mais, ce n’est pas nouveau. Qu’il s’agisse de la presse ou des autres secteurs sociaux, le malvivre est palpable. C’est pourquoi, on peut se demander, pourquoi maintenant ? Bien sûr, il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais nous pensons que Y’en a marre, les organisations de presse, etc. ont mis trop de temps à réagir.

Et on peut légitimement se dire qu’ils ont laissé une période de grâce de 5 ans au Président Sall, la durée de son mandat s’il avait respecté sa promesse de réduire son mandat. Cette coïncidence avec le début de l’exaspération notée un peu partout, s’explique par le fait que ces différents acteurs semblent être dans la dynamique de reprocher au président Sall d’être encore là alors que l’on devrait être en pleine campagne électorale ou pour le reconduire ou pour l’éconduire. Les deux ans qui nous séparent de 2019 semblent être de trop pour nombre de citoyens.

Il s’y ajoute des initiatives jugées malheureuses pour certains, comme l’emprisonnement de Socialistes pour divers motifs, la montée de prix de denrées de première nécessité, et j’en passe. C’est dire que les deux années qui nous séparent de la Présidentielle seront celles de vives contestations. Le Président est en train de vivre la véritable fin de la période de grâce. Les choses sérieuses vont commencer en termes de mobilisation politique ou populaire, selon les organisateurs.

Le Président Sall va vivre dans ces deux années qui restent de son mandat, ce que son prédécesseur Wade n’a connu que lors de son second mandat. Mais comme les contextes ne sont pas les mêmes, l’intensité des revendications peuvent être moindres. Mais, ce qu’il faut retenir, c’est que c’est dans de pareils cas qu’un leadeur fait montre de sa capacité à travailler dans la pression en y résistant. Il faudra qu’il trouve le temps de travailler, ce qui sera très difficile.

Il devra davantage soigner sa communication qui ne doit pas être de réponse systématique aux critiques et autres. Il doit être moins frileux, contrôler les déclarations de son camp, éviter de verser dans la politique-politicienne. S’agissant des revendications sérieuses de secteurs sociaux-professionnels, le Gouvernement a intérêt à jouer carte sur table en participant à toutes les réflexions de sortie de crise et en tenant des engagements qu’il peut respecter.

Il faut que la République reste debout tout en évitant le chaos et en tenant compte des intérêts légitimes des corporations et des citoyens. L’Exécutif doit se mettre en tête qu’il est là pour tout le monde. Le Président ne saurait réfléchir ou réagir en chef de clan en dégageant des réflexes d’auto-défense et d’attaque.

Il doit rester Président jusqu’au bout, oubliant le second mandat et œuvrer dans l’intérêt exclusif du Sénégal qui est son seul vrai parti. Dans cette période de trouble qui s’annonce, il était important de rappeler que l’essence même de la fonction présidentielle, c’est d’être au-dessus de la mêlée, même si, de temps en temps, elle est au milieu des huées.

Assane Samb



Abdoul Aziz Diop