Euro 2016: le Portugal enfin sacré face à une France dépitée

Lundi 11 Juillet 2016

L’équipe du Portugal de football a décroché le premier grand trophée de son histoire, ce 10 juillet à Saint-Denis. Les Portugais ont battu les Français en finale de l’Euro 2016, après avoir été longtemps dominés, hésitants et privés de leur star, Cristiano Ronaldo, sorti sur blessure en première période.


Quelle soirée incroyable et étrange pour le football portugais ! Après bien des années de frustration et d’échecs, son équipe nationale a enfin décroché le trophée majeur qui manquait tant à son palmarès : un titre de champion d’Europe.

Un dénouement étonnant de la part d’une sélection décevante au premier tour, avec trois matches nuls. Des Portugais qui ont d'ailleurs attaqué cette finale de l’Euro 2016  face à la France, hôte du tournoi, comme s’ils l’avaient déjà perdue.

La sortie sur blessure de Cristiano Ronaldo

 
 

La première période est ainsi surtout marquée par la sortie sur blessure de Cristiano Ronaldo. Celui qu’on considère comme l’un des deux meilleurs footballeurs au monde avec l’Argentin Lionel Messi quitte le terrain en larmes, à la 25e minute. L’attaquant, blessé au genou gauche suite à un choc avec Dimitri Payet (8e), a bien tenté de résister à la douleur en se faisant bander la jambe notamment (18e). Mais rien n’y fait. La superstar de la sélection portugaise laisse donc ses coéquipiers résister du mieux qu’ils peuvent face à la France.

Les Bleus ont en effet posé leur empreinte sur ce match, avec la possession du ballon et un pressing assez efficace. Après des tentatives ratées de Moussa Sissoko (6e) et d’Antoine Griezmann (10e), le milieu de terrain et l’attaquant forcent Rui Patricio, le gardien de but adverse, à deux bonnes parades. A la 10e minute, sur un ballon en cloche, Griezmann se détend et reprend le ballon de la tête. Rui Patricio bondit et claque la balle en corner. Dans la foulée, le portier s’interpose cette fois sur un coup de « boule » d’Olivier Giroud. A la 33e minute, grâce à une feinte de corps dans la surface, Sissoko parvient à effacer Adrien Silva, avant de tirer sur Rui Patricio.

Des Portugais longtemps timorés

Hormis le défenseur Pepe et le milieu de terrain Renato Sanches, aucun joueur portugais ne donne alors l’impression d’avoir pris la mesure de l’événement. Les Français paraissent même en mesure de marquer à tout moment, sans se montrer toutefois grandement dangereux.

Cet étrange ballet se poursuit jusqu’au dernier quart d’heure du temps réglementaire, malgré les nombreuses tentatives d’Antoine Griezmann – frappe à la 58e, coup de tête à la 66e, duel perdu à la 75e – et de Sissoko – frappes puissantes aux 81e et 83e minutes.

André-Pierre Gignac tire sur le poteau

Les deux sélectionneurs tentent alors de faire bouger les choses. Didier Deschamps a fait rentrer Kingsley Coman (58e) et surtout André-Pierre Gignac (78e) qui tire sur le poteau droit adverse durant les arrêts de jeu (90e+1).

Fernando Santos, lui, lance le meneur de jeu Joao Moutinho (66e) et l’attaquant Eder (79e), afin que son équipe subisse un peu moins la pression française. Un choix judicieux puisque la sélection du Portugal s’enhardit et se montre dangereuse sur un centre-tir de Nani et un retourné acrobatique de Joao Mario (80e). Elle l’est encore sur un coup de tête d’Eder durant la prolongation, mais Lloris était vigilant sur ce corner (104e).

Eder trouve la faille

La confiance a clairement changé de camp désormais, malgré le soutien du public du Stade de France. A la 107e minute, Raphael Guerreiro adresse un premier avertissement en expédiant un coup franc sur la barre transversale. Deux minutes plus tard, c’est la sentence : Eder parvient à se retourner face au but et à loger le ballon au fond des filets (109e).

Le clan portugais explose de joie, Cristiano Ronaldo en tête. Les Français, eux, ne s’en remettront pas. Cette troisième victoire à l’Euro, après celles de 1984 et 2000, leur a longtemps tendu les bras.

EURO 2016 : LES DECLARATIONS APRES PORTUGAL - FRANCE

Pepe, défenseur de l’équipe du Portugal :

« Je pense que nous avons fait preuve de beaucoup d’humilité et que nous avons bien représenté le Portugal. Ce sont les qualités des Portugais que nous avons affiché, notamment l’humilité. Malgré toutes les critiques dont nous avons fait l’objet, nous avions pour ambition clairement définie de remporter ce tournoi. C’était un objectif important pour tous les Portugais de la planète et nous l’avons atteint. »

Dimitri Payet, attaquant de l’équipe de France :

« On est forcément très déçus. On a l’impression d’avoir eu le ballon, d’avoir eu les occasions, mais qu’il manquait ce petit but pour débloquer cette situation. Les Portugais, sur une de leurs rares occasions, ont su le faire. [Concernant la blessure de Ronaldo] Je suis allé du duel, point barre. J’ai tenté de récupérer le ballon. Si je l’ai blessé, ce n’était pas volontaire. Ce n’est pas dans ma nature d’être méchant sur le terrain. […] On est arrivé jusqu’en finale et on a créé une belle communion avec notre public mais il manque la cerise sur le gâteau. »

RFI

Abdoul Aziz Diop