Etats Unis: Trois jeunes musulmans froidement abattus, les médias silencieux….

Mercredi 11 Février 2015

Trois jeunes musulmans ont été froidement abattus mardi 10 février aux abords de l’université de Caroline du Nord. Un homme de 46 ans s’est rendu de lui-même à la police après la fusillade. Plusieurs hashtags ont été lancés sur Twitter pour dénoncer le silence des médias sur cet assassinat.

Les réseaux sociaux s’enflamment après l’assassinat de trois jeunes musulmans en Caroline du Nord. Deah Shaddy Barakat, 23 ans, sa femme Yusor Mohammad de 21 ans et sa soeur Razan Mohammad Abu-Sallah, 19 ans, ont été retrouvés morts dans leur maison, mardi 10 février. A 17h, des coups de feu on retentit dans un quartier universitaire de Chapel Hill. La police a retrouvé les trois corps, mortellement touchés par les balles, une dizaine de minutes plus tard. Un homme de 46 ans, Craig Stephen Hicks, serait à l’origine du meurtre qui reste pour le moment inexpliqué. Il s’est rendu de lui-même à la police.

Un groupe Facebook de soutien a été créé, et les adeptes de Twitter ont lancé le hashtag #MuslimLivesMatter, en réaction à au silence des médias sur cette affaire. Certains comparent cette attaque à l’attentat au journal Charlie Hebdo et appellent Barack Obama à condamner cet acte.

Le jeune Shaddy Barakat était étudiant en odotonlogie (filière dentiste en médecine) à l’université de Caroline du Nord. Il était également bénévole dans une association fournissant des soins dentaires aux enfants palestiniens. Il s’exprimait régulièrement sur Twitter sur le conflit israélo-palestinien. «C’est vraiment triste d’entendre des gens dire que nous devrions “tuer les juifs” ou “tuer les Palestiniens”. Comme si cela allait changer quelque chose», se désolait-il dernièrement.

Les trois victimes avaient récemment été prises en photo ensemble pour la remise de diplôme de Razan. La jeune femme de 19 ans,passionnée d’art et de photo, étudiait l’architecture et le design urbain dans la même université que son frère, Deah Shaddy Barakat.

Les habitants du quartier sont choqués par la nouvelle, d’autant que les autorités distillent les informations au compte-goutte. «C’est un quartier vraiment calme, avec beaucoup d’étudiants, de jeunes professionnels et des familles. Je pensais être en sécurité ici», témoigne une habitante auprès du journal étudiant Daily Tarheel. L’université de Caroline du Nord a envoyé un message à ses étudiants hier pour les informer de la mise en place d’une aide psychologique. «Nous savons que beaucoup d’entre vous se sentent perturbés par cette nouvelle», ajoute le message.

SENEGO


Abdoul Aziz Diop