L'éventuel "First Gentleman" est venu à la tribune de la convention d'investiture, devant des milliers de délégués et d'invités démocrates dans la salle de basket de Philadelphie, pour témoigner de son admiration pour celle qu'il épousa en 1975. "Au printemps 1971, j'ai rencontré une fille", a lancé l'ex-Président en introduction d'un discours-fleuve de trois quarts d'heure retraçant leur rencontre sur le campus de Yale, la naissance de leur fille Chelsea, les engagements de la première heure d'Hillary ou encore leurs campagnes électorales.
"La vie dans le monde réel est complexe, mais le vrai changement est une chose difficile à accomplir", a poursuivi Bill Clinton, qui n'a critiquéDonald Trump que par quelques allusions indirectes. "Cette femme n'a jamais été satisfaite du statu quo, dans quoi que ce soit. Elle a toujours voulu faire progresser les choses. Elle est comme ça".
Intervenant en fin de soirée par vidéo depuis New York, la candidate fraîchement désignée a salué les délégués, et conclu par un clin d'oeil féministe: "Si des petites filles sont restées debout ce soir pour regarder, je voudrais leur dire que je deviendrais peut-être la première femme présidente, mais que l'une d'entre vous sera la prochaine", a-t-elle déclaré, entourée d'enfants.
La grand-messe démocrate a retrouvé un semblant d'unité mardi, après une première journée chahutée par la démonstration de force etles huées de partisans de Bernie Sanders. Ces délégués n'ont pas perturbé le vote formel de désignation d'Hillary Clinton.
Respectant le folklore des conventions, chacune des 57 délégations a annoncé au micro le résultat de leurs primaires, une procédure conclue symboliquement par le sénateur du Vermont. "Je demande que la convention suspende la procédure, que le décompte des voix soit enregistré et qu'Hillary Clinton soit désignée candidate du parti démocrate pour la présidence des Etats-Unis", a conclu le sénateur.
"Je n'ai pas encore pris la pleine mesure de l'événement"
Une poignée de délégués pro-Sanders ont manifesté leur désaccord mais ont été noyés dans le rugissement qui a suivi ce vote par acclamation. "Hillary Clinton sera une présidente exceptionnelle et je suis fier d'être à ses côtés ce soir", avait dit Bernie Sanders la veille, se faisant huer par certains de ses partisans. "C'est historique", a confié, très émue, Tammy Baldwin, sénatrice du Wisconsin, qu fut elle-même pionnière en devant la première femme ouvertement lesbienne à être élue au Sénat en 2012. "Je n'ai pas encore pris la pleine mesure de l'événement".
Hillary Clinton acceptera formellement cette investiture jeudi soir en clôture de la convention, avant de repartir en campagne le lendemain avec son colistier Tim Kaine.
Ce mercredi, Barack Obama apportera son soutien en personne à Philadelphie.
LEXPRESS