Sport

Equipe nationale du Sénégal-ISSA CISSOKHO SE REVOLTE: «LES CHOIX DE GIRESSE SONT TRES DISCUTABLES»


Mercredi 5 Novembre 2014

Ignoré par Alain Giresse pour les deux prochaines sorties du Sénégal, Issa Cissokho juge discutables les choix du sélectionneur national. Le Nantais qui a eu des échanges de propos avec le technicien français émet des réserves sur la méthode Giresse et avertit.

Entretien

Issa, il semble que vous ne faites pas partie de la liste des joueurs retenus pour les matchs contre l’Égypte et le Botswana ?

Non, je ne suis pas retenu pour ces deux rencontres. Le coach ne m’a jamais fait jouer. Il ne me fait pas confiance du tout et cela me gène énormément.

Qu’est-ce qui explique cela, selon vous ?

Contre la tunisie alors que je m’attendais à jouer, il m’a complètement ignoré. Il m’a dit que Zargo Touré avait plus d’aptitudes que moi, que les attaquants tunisiens étaient plus grands. Des arguments bidons…

Et comment avez-vous réagi après cela ?

J’étais vachement déçu et dégoûté. Je devais jouer ce match-là, parce que tout le monde m’a vu me défoncer aux entraînements. Je n’ai rien contre Zargo Touré, mais il est défenseur central et non défenseur latéral.

Mais Zargo Touré a tiré son épingle du jeu, non ?

Il (Giresse) ne m’a pas donné ma chance et cela m’a beaucoup irrité. Là, il se permet de m’appeler au téléphone pour me dire que même s’il me convoquait, la même chose allait se reproduire. C’est bizarre, parce qu’un entraîneur ne parle pas comme ça. Il dit qu’il ne voulait pas que je l’apprenne par la presse… Donc, il veut que je sois là pour boucher les trous aux entraînements ? Je lui ai dit que si c’est le cas qu’il me laisse à la disposition de mon club. Là, je pourrai travailler et progresser.

On a l’impression que vous avez terriblement mal…

C’est vraiment dommage que je sorte du groupe. tout le monde sait que je ne suis pas un élément perturbateur. Aujourd’hui, Giresse n’a aucune raison de se comporter de la sorte avec moi. Il dit qu’il a constaté que je suis malheureux en sélection. C’est vrai, mais c’est lui qui me rend malheureux avec ces choix. Je suis complètement déboussolé. Contre la tunisie, j’étais le seul latéral droit du groupe. S’il fait appel à un défenseur central pour me reléguer sur le banc, ça veut dire quil s’en fout pas mal de moi.

A l’issue du match contre la Tunisie, avez-vous discuté avec le sélectionneur ?

J’étais trop énervé sur le coup. C’est dommage d’en arriver là. Mais après, j’ai digéré, j’ai compris que le dernier mot lui revenait. Vraiment je ne veux pas venir pour seulement compléter l’effectif. Il oublie que je n’ai pas de concurrent direct dans ce groupe. L’équipe joue avec quatre défenseurs. Donc, j’étais habilité à prendre part à la rencontre.

Est-ce que les joueurs sont au courant de vos échanges ?

La plupart des joueurs sont souvent étonnés des décisions du coach. Il a des choix très discutables et je crains que ça ne dégénère un jour ou l’autre. A son arrivée à la tête de l’équipe, il m’a appelé pour me dire qu’il cherchait un arrière droit. Au début, j’étais là avec Lamine Gassama, mais depuis quelque temps, ce dernier ne vient plus. Du coup, je suis le seul latéral droit de métier. Je ne vais jamais accepter qu’on me piétine.

Pourtant, le coach semble bien s’entendre avec les joueurs…

Franchement, ce n’est pas ce que j’ai personnellement constaté. Ce que j’ai remarqué, c’est que la communication ne passe pas très bien entre Giresse et le groupe. Moi par exemple, il ne me parle pas, il ne s’adresse à moi que rarement. Pendant tout le temps que je suis en sélection, on n’a parlé que deux fois. Et encore, c’est moi qui lui ai demandé pourquoi je ne jouais pas.

STADES



Abdoul Aziz Diop