L’attaquant de l’équipe de France, mis en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs" dans l’affaire de la "sextape" de Mathieu Valbuena, sera fixé sur son sort en bleu la semaine prochaine, jeudi précisément. A la mi-journée, il devrait y avoir foule au siège de la FFF. Après avoir annoncé sa décision au comité exécutif de la Fédération dans la matinée, Noël Le Graët l’annoncera lors d’une conférence de presse.
Suivra t-il les Français qui dans un sondage Elabe BFMTV publié hier sont une très forte majorité, 82 %, à estimer que Karim Benzema ne peut plus jouer en Equipe de France ? Le président de la FFF etDidier Deschamps céderont-ils à la pression médiatique et politique d’un Premier Ministre Manuel Valls expliquant sur les ondes en début de semaine "qu’un sportif pas exemplaire n’a pas sa place en équipe de France" ? Ce ne sont que "des leçons de moralité" lui répondra l’ex-président Nicolas Sarkozy qui poursuivra avec un bon tacle appuyé : "Tout le monde parle de choses qu'il ne connaît pas, qui théoriquement sont couvertes par le secret de l'instruction. On accuse, on dénonce, on démolit, on reproche. Ce n'est pas l'état de droit, pour moi." Là est toute la question !
La fédération peut-elle s’offrir le luxe de condamner un joueur, dont tout le monde s’accorde à dire qu’il peut nous faire gagner l’Euro 2016, avant que la justice ne soit rendue ? Imaginons une seule seconde que Karim Benzema soit privé d’équipe de France jeudi prochain par la Fédération et ensuite blanchi par la justice d’ici le début de l’Euro. La FFF devrait logiquement s’appuyer sur la nouvelle charte de bonne conduite signée en 2013 par les joueurs de l’équipe de France pour suspendre provisoirement ou définitivement Karim Benzema de l’équipe de France. Une charte déjà bafouée en 2010 lorsque mis en examen dans l’affaire Zahia, Benzema était revenu chez les bleus.
Et puis il y a la pression économique, celle des sponsors de l’Equipe de France. Conscients des conséquences de cette sale affaire sur l’image des Bleus mais sans doute davantage préoccupés par les pertes que pourraient engendrer une élimination prématurée de l’Equipe de France dans son Euro.
En résumé, évincer Karim Benzema de l’équipe de France, c’est augmenter nos chances d’être ridicules lors d’un Euro à la maison. C’est évidemment prendre le risque d’être contredit par une décision de justice. C’est enfin, en cas d’échec cinglant à l’euro, condamner Mathieu Valbuena à devenir jusqu’à la fin de sa carrière celui qui nous aura indirectement privé de notre meilleur attaquant.
Karim Benzema et Mathieu Valbuena méritent-ils vraiment cela ?
YAHOO
