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Cheikhou Kouyaté, vous aviez sans doute imaginé un meilleur scénario face au Cameroun. Que s’est-il passé ?
On a fait ce qu’il fallait, travaillant dur pour en arriver là. On était très soudé. Pendant deux ans, on a tablé sur un seul objectif : prendre cette Coupe-là. Le Bon Dieu en a décidé autrement. Je ne puis vous dire combien on est déçu pour le peuple sénégalais. Hier (samedi), on a pleuré, on voulait même mourir (Sic), tellement ça fait mal.
Sur le match, on a l’impression que vous n’arriviez pas à résoudre l’équation tactique du coach des Lions Indomptables, Hugo Broos…
(Catégorique) Non, ce n’est pas ça. Je préfère parler de malchance. Ils ont aligné un onze sans attaquant, en mettant 4 défenseurs, 5 milieux et un milieu offensif devant. On savait bien qu’ils voulaient garder leur cage inviolée. On pouvait parler de problème tactique si on n’avait pas eu des occasions de but. Or, tel n’a pas été le cas. Je pense plutôt que les dieux du foot n’étaient pas avec nous, le ballon ne voulait pas rentrer.
Après l’élimination, dans les vestiaires notamment, sur quoi le coach s’est appesanti en faisant son discours ?
Il a remercié le Bon Dieu. Non seulement, il était déçu mais il avait mal pour nous, les joueurs, pour le peuple sénégalais qui était derrière nous. Il a parlé, le président (de la Fédération, Augustin Senghor) aussi. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu pareil engouement. Ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu le peuple prier autant pour cette équipe. C’est ce qui fait mal, en fait. Maintenant, il nous reste les qualifications à la Coupe du monde (2018), il faut penser à ça. Mais d’abord rentrer dans nos clubs et revenir plus fort.
En conférence d’après-match, Aliou Cissé a entretenu le flou sur son avenir. Voulez-vous poursuivre l’aventure avec lui ?
Ça c’est sûr. Si on est là, c’est en grande partie grâce à lui. Si le groupe veut aller loin, il faut le faire pour lui vu qu’il a fait changer pleins de trucs en sélection.
Pour les qualifications de la Coupe du monde dont vous parlez, entre août et septembre prochains, vous devez rencontrer deux fois le Burkina Faso, qui est présent dans le dernier carré de la Can. Comment remobiliser la troupe d’ici là ?
C’est normal de prendre confiance quand on enchaine les résultats. Nous aussi, on était dans la même dynamique. De toute façon, on a encore le temps. On va rentrer dans nos clubs respectifs, bien se préparer. Maintenant, on connaît l’objectif du Sénégal, c’est la Coupe du monde. On a échoué (dans cette CAN). Il faut se relever et ne pas baisser les bras sous prétexte qu’on est abattu. Il faudra travailler dur pour que tout le monde nous respecte. On a reçu des messages de nos clubs, West Ham notamment, de pleins de gens qui nous ont dit que le Sénégal méritait d’aller en finale, que la Coupe était pour nous. Ce travail là, on doit le continuer, en se disant que rien n’est encore joué. Tant qu’on n’aura rien gagné pour le Sénégal, on continuera de tenter le coup. Notre génération a envie d’y arriver. Et tant qu’on est là, ce sera peut-être le cas dans les deux à trois prochaines années, on fera tout pour gagner.
N’avez-vous pas l’impression que l’histoire se répète ?
C’est ce qui est difficile, en fait. On a cravaché pendant deux ans, on a tout vécu. Mais bon, c’est la vie. Si on aime le Sénégal, on peut dire : voilà, on va recommencer. C’est cet état d’esprit qui m’anime. Mes coéquipiers et moi sommes amoureux du Sénégal et c’est ce qui fait notre force. Conscients des attentes du peuple, nous allons continuer à travailler pour leur faire plaisir.
Et quels sont les objectifs pour le restant de la saison avec West Ham (Angleterre) ?
Il y a quelques semaines, on était avant-dernier au classement général. Là, on est revenu à la 10e place (28pts, les Hammers sont sur une série de 5 victoires sur les 7 derniers matchs, toutes compétitions confondues, Ndlr).On n’est pas loin des septième et huitième places. Maintenant, il faut prendre match par match.
Mentalement, êtes-vous prêts à retrouver le haut niveau après une telle déception ?
J’aurais une semaine pour me reposer. Effectivement, mentalement, c’est vraiment dur. On voulait encore rester, aller jusqu’au bout pour faire plaisir à nos familles, au peuple sénégalais. Maintenant, ce qui est fait est fait. Dieu en a décidé autrement, il faut se relever comme tout bon musulman. Et peut-être que le Bon Dieu nous réserve quelque chose de meilleur.