En garde à vue au comissariat du Port, Le Dirpub de "La Tribune" risque la prison
Les dégâts collatéraux des informations publiées par certains organes de presse sur ce puissant virus qu’est Ebola commencent à se manifester. A preuve, depuis hier soir, le directeur de publication du journal "La Tribune", Félix N’Zalé est en garde à vue dans les locaux du commissariat du Port où il a passé la nuit. Il sera déféré au parquet ce matin.
Félix Nzalé a été convoqué à la Division des investigations criminelles (DIC), hier après-midi, sur instruction du procureur de la République, suite à l’info parue dans la livraison du lundi de son journal avec notamment le titre barrant la "Une" : "Alerte : 5 cas d’Ebola au Sénégal". Alors que deux cas suspectés d’Ebola étaient annoncés à Fann et à Matam, avec les résultats des analyses effectuées à l’Institut Pasteur qui se sont avérés négatifs, nos confrères évoquaient, même si c’est au conditionnel, 5 cas de la maladie qui auraient été signalés. Et apparemment, cette information "erronée" a mis les autorités dans tous leurs états. C’est ainsi que, pour justifier la convocation du Dirpub de "La Tribune", le ministère de la Justice a annoncé la couleur en sortant un communiqué dans l’après-midi pour non seulement démentir l’info en question mais aussi et surtout pour "attirer l’attention des gens sur les conséquences de telles informations". C’est ainsi que les services de Me Sidiki Kaba ont prévenu : "En ces temps où cette maladie suscite émoi et met en alerte la communauté internationale, il est important que les informations dans ce domaine soient diffusées avec responsabilité et sens de l’éthique. La fausse information diffusée par ‘La Tribune’, sans toute la rigueur professionnelle requise, peut avoir des répercussions gravissimes".
Le communiqué d’ajouter que cette info "peut mettre notre pays en quarantaine de la part de la communauté internationale et porter d’énormes préjudices aux Sénégalais qui veulent voyager, notamment à ceux qui, en cette période, se préparent pour effectuer le pèlerinage aux lieux saints de l’islam. La publication de fausses informations est passible de sanctions pénales. Par conséquent, le procureur de la République décide de donner une suite judiciaire à cette affaire". Voilà ce que dit le communiqué. Et, effectivement, selon Le Populaire, les autorités qui ont reçu de chaudes alertes durant la journée craignent que cette info n’ait non seulement des conséquences sur le pèlerinage des Sénégalais aux lieux saints de la chrétienté et de l’islam mais aussi qu’elle ne fasse fuir les touristes, les hommes d’affaires et mêmes les missionnaires des institutions internationales. Pis, elles pensent qu'elle peut même avoir des conséquences sur la tenue du sommet de la Francophonie. Pour dire qu'on est complètement braqué là-haut.
LERAL
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