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Politique

El Hadji Malick Mbaye, directeur général de l’agence nationale de la maison de l’outil :« L’Anamo va contribuer à hauteur de 20 000 emplois sur les 500 000 promis par le chef de l’Etat »


Jeudi 4 Octobre 2012

El Hadji Malick Mbaye, leader du mouvement conscience citoyenne « Geum Sa Bop », directeur général de l’agence nationale de la maison de l’outil (Anamo), dans une interview qu’il a accordée à Direct Info annonce que sa structure va contribuer jusqu’à 20 000 emplois sur les 500 000 emplois promis par le chef de l’Etat durant son mandat. Il a entre autre évoqué les maux qui gangrènent le secteur informel. Le directeur général de l’Anamo souligne la contribution de sa structure dans le cadre de la lutte contre la pauvreté avec la mise en place d’un programme d’insertion durable permettant aux jeunes à l’accès aux jeunes à un emploi décent et durable.


Direct-Info : Gérer le secteur informel est une lourde tâche. Est-ce votre structure dispose de statistiques fiables pour vous aider à mieux cibler vos actions?

El Hadji Malick Mbaye : Il me faut préciser que la mission de l’ANAMO n’est pas de gérer le secteur informel mais de mettre en œuvre des centres de ressources dénommées maisons de l’outil afin que les hommes de métier dépourvus de cadre d’exercice et d’équipements puissent y trouver les possibilités d’accomplir leurs prestations de service. Afin de mener à bien cette mission, nous nous appuyons aussi bien sur les statistiques fournies par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie(ANSD) que celles publiées, entre autres, par la Banque Mondiale.

Selon vous, quels sont les maux qui gangrènent le secteur informel. Et quelles sont les stratégies que vous comptez mettre en œuvre pour pousser le secteur vers la modernisation?

Le secteur informel est aussi appelé secteur non structuré. Il s’agit d’une économie en marge de la production classique de biens et services. Il souffre généralement des maux suivants : précarité des conditions d’activité : moins de 22% des unités de production informelle(UPI) disposent d’un local spécifique d’activité ; Insuffisance des équipements ; Manque de qualifications ; Difficultés d’accès au financement ; Mauvaises conditions d’hygiène et de sécurité et Absence de protection sociale.

Avez-vous un plan d'action, si quelles sont vos priorités?

Plus qu’un plan d’actions, nous avons élaboré un Document de Planification Stratégique qui couvre la période 2011-2014 qui indique clairement nos priorités que sont : Le développement de l’offre d’accompagnement du bénéficiaire de nos services à générer l’acquisition de la compétence technique et l’accès à la technologie et au cadre d’exercice ; Le renforcement institutionnel et le développement du partenariat.

Quels sont les rapports entre la direction de l'artisanat et la structure que vous dirigez?

Il y a une étroite collaboration entre la Direction de l’Artisanat et l’ANAMO. Il faut cependant préciser que leurs missions autant que leurs cibles respectives sont nettement distinctes. La Direction de l’Artisanat est membre de notre Conseil de Surveillance.

L'Etat a-t-il mis à la disposition de votre structure des moyens suffisants pour mener à bien votre mission?

Les moyens sont insuffisants. Mais l’ANAMO est en train de démontrer la pertinence et l’originalité de ce projet de création et de consolidation d’emplois. Je suis certain qu’aussi bien l’Etat que les Partenaires mettront assez de moyens.

D'aucuns souhaitent la suppression de la maison de l'outil car estimant l'inutilité d'une telle structure. Comment réagissez-vous face à une telle opinion?

« D’aucuns », c’est qui ? Je n’en ai jamais entendu parler. Au contraire. L’ANAMO propose aux hommes de métiers, aux déscolarisés, aux sortants des « Daaras », aux apprentis du secteur informel, entre autres, une insertion durable en s’appuyant sur les paramètres de la compétence technique et de l’accès à la technologie. Qui fait ou dit mieux? Je sais qu’il faut mener une vaste campagne de sensibilisation et communication en direction des cibles. Nous ciblons dans les zones urbaines et péri-urbaines, les professionnels des différents corps de métiers, les apprentis du secteur informel, les déscolarisés sont nos cibles prioritaires. En milieu rural, nous ciblons les jeunes analphabètes et les talibés sortis des « Daara » sans qualification. Ces derniers pourront en plus d’une initiation professionnelle, bénéficier de programmes d’alphabétisation fonctionnelle.

Quels sont le objectifs que se fixe l'ANAMO? Et quel est le nombre de maisons d'outil réalisées?

L’ANAMO se fixe pour objectifs, entre autres, de mettre à la disposition des hommes de métiers, surtout les jeunes des équipements et des outils leur permettant d’exécuter des prestations de services capables de générer des ressources. Nous comptons ainsi consolider ou créer au moins 10 000 emplois d’ici à 2015. L’Anamo va contribuer à hauteur de 20 000 emplois sur les 500 000 emplois promis par le chef de l’Etat dans le cadre de son programme de « Yonou Yokouté ». Nous avons, à ce jour, mis en œuvre 3 maisons de l’outil : 1 à Dakar, 2 à Touba.

Le manque de formation, est le grand problème du secteur informel. Est-ce que l'Anamo envisage de former et encadrer les jeunes qui constituent le grand nombre du secteur informel?

Dans l’axe «Offre » l’ANAMO met en place un programme de renforcement de capacités de ses bénéficiaires, pour dire que la formation y est présente.

Comment l'Anamo contribue à la lutte contre la pauvreté?

En proposant un programme d’insertion durable en vue de permettre l’accès à un emploi décent et durable.

Durant votre prise de fonction, vous aviez dit que les préoccupations des femmes, des jeunes et du monde rural seront prises en compte. Comment comptez-vous s'y prendre?


Il s’agit d’abord de communiquer avec toutes ces cibles, ensuite de recenser les besoins en accompagnement et enfin, de concocter des programmes adaptés.

Quelle est votre appréciation face la situation actuelle du pays, notamment la supression du Senat, vice présidence, conseil économique et social ?

Je pense que la suppression du Sénat, la vice présidence, le conseil économique et social, en tout cas en ce qui concerne le Senat sans avoir un barométre exact, on peut dire quand même le Senat dans sa composition, le mode de désignation de ses membres, sous l’ére Wade, était politiquement, moralement indéfendable. Donc je crois que s’y ajoute également que son impopularité, dans une situation où le Président de la République, a noté qu’il y avait énormément de colére navec les inondations. Je crois que c’est une décision qui a été bien pensée et prise au moment opportun. Par contre, moi je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que le Sénat est inutile. Le Sénat est utile dans la mesure où, il régle la prise en charge, la prise en compte des préoccupations des élus issus des collectivités locales, des sénégalais de l’extérieur dans l’agencement institutionnel de notre pays. Une démocratie a un coût qu’il faut savoir supporter. Le Senat représente pour moi le parachevement de notre systéme de décentralisation, en ce sens que le Sénat est une structure, une institution aujourd’hui qui est présente dans toutes les démocraties. Maintenant qui est membre ? Comment le vote se passe ? A quel niveau ? Quel est le critére d’accession, d’accessibilité des membres du Sénat ? Je crois que c’est une grande question. Pour moi je crois que la suppression du Sénat n’est pas faite en tout cas de maniére définitive mais au moment où nos ressources sont extrêmement faibles,il est grand temps que nous pensons à rationaliser en supprimant le Sénat. Maintenant par rapport au conseil économique et social et à la vice présidence, je pense qu’un poste de cette envergure, le voter et qui a été toujours utilisé comme un epée de Damoclese sur la tête de certains mais également comme un appât pour les autres par l’origine des fonds, c’est normal qu’on la supprime. Le conseil économique et social, c’est un conseil consultatif. Quand le président dit qu’il faut le renforcer en le dotant le volet environnement, je crois qu’il répond à une question de l’heure parce que tout le monde sait que ce qui se passe dans les inondations, n’est rien d’autre qu’une question environnementale. Je crois qu’aujourd’hui, l’environnement doit ressortir. Aujourd’hui, nos villes sont sales, nos quartiers sont sales. Les sénégalais n’ont pas une culture environnementale.

Aujourd’hui le président de la République passe tout son temps à nommer. Quelle est votre lecture de ces nominations ?

Depuis un certain temps, on parle des nominations du Président. Les gens disent qu’il devrait nommer tel ou ne pas nommer tel mais il faut qu’on soit sérieux. Le président de la république est dépositaire de la confiance de la totalité des sénégalais. Quand on dit de la totalité des sénégalais, 65%. La loi de la démocratie, c’est la loi du nombre et 65% lui ont fait confiance. Donc , c’est lui qui nomme à tous les emplois civiles et militaires. Donc il pouvait former un gouvernement de 10 ministres comme il peut former un gouvernement de 100 ministres. L’enssentiel, c’est que demain qu’il puisse en rendre compte. Et si le président de la république, heureusement qu’il a tapé sur la table pour dire que je suis président de la république, je nomme qui je veux mais si des lobbies tapies à l’ombre, veulent lui faire croire que pour chaque nomination, il doit réferer à une quelconque opinion publique, je crois que c’est de ne pas lui rendre service. En tout cas nous croyons aujourd’hui, c’est lui, c’est à lui seul, revient le droit de décreter et demain qu’il répondra de ses décrets et de sa signature. On est dans une phase où nous devons mobiliser les énergies dormantes comme je l’ai dit rassembler les énergies dispersées autour de lui pour donner à son mandat tout le sens que les sénégalais attendent.
Propos recueillis par Massaër DIA.





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