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El Hadj Diouf : « Y avait de quoi être arrogant, j'étais le meilleur de ma génération !»


Samedi 26 Décembre 2015

Délires ou magie de Noël, El Hadj Ousseynou Diouf , s’est prêté aux questions de So Foot. Et ce dernier croit dur comme fer être le meilleur de la génération du début des années 2000, raison de son arrogance...


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Tu as grandi en famille, mais sans ton papa. Comment ça se passait Noël chez vous ? 
D’abord, à l’époque, on était juste contents de se retrouver. On savait que c’était un jour pas comme les autres. Ce n’était pas les cadeaux qui comptaient. C’était juste de sortir en soirée dansante, organisée par nos grands frères et les gens que l'on connaissait. Il n'y avait que ça. On savait qu’on allait faire la fête, bien manger. C’était plus l’ambiance et les amis, tout ça, que les cadeaux. 
  
Aujourd’hui, tu as deux enfants. Tu es plutôt papa poule ou pas du tout ? 
Papa poule. Carrément. C’est normal. À la limite du possible. Tout ce que je n'ai pas eu dans ma vie quand j’étais jeune, j’essaye de l’offrir à mes enfants. Avec la meilleure éducation possible. 
  
Tu leur offres quoi cette année ? 
Je leur ai offert plein de choses comme d’hab. Mais comme je leur dit à chaque fois, c’est tous les jours Noël chez moi tant qu’ils me donnent satisfaction avec les études. 
  
Quel est le plus beau cadeau que tu as reçu ? 
Mes enfants. 
  
Et le pire ? 
Je n'aime pas le mot pire. Pour moi, ce sont des choses qui arrivent et il faut les affronter. Dans mon vocabulaire, y a pas le mot pire ou regret. La vie c’est un problème, il faut la dompter tous les jours. C’est pour ça que je suis différent des autres. Pour moi, dans la vie, y a deux choses : soit t’es acteur, soit t’es spectateur. Et je me mettrai toujours dans la peau d’un acteur. 
  
Le plus beau cadeau que tu as offert ? 
Notre participation à la Coupe du monde. C’est quelque chose que personne n’attendait. Faire plaisir à tout un peuple. Il n'y avait pas une seule personne aujourd’hui dans ce pays qui n’était pas contente de voir le Sénégal à la Coupe du monde. Ce qu’on leur a offert avec mes amis, c’est le plus beau cadeau que le Sénégal a eu. Une fois, y a une personne qui m’a interpellé dans la circulation, plus âgée que moi, et qui m’a dit : «  J’étais là pendant l’indépendance, mais le plaisir que vous nous avez donné, personne d’autre ne me l’a donné.  » C’est magnifique. C’est pour ça que j’ai toujours dit à mes jeunes frères et à la jeunesse sénégalaise, dans n’importe quel boulot, tu es l’ambassadeur de ton pays. Quand le Bon Dieu te donne du talent, il faut s’en servir pour faire du bien. Aujourd’hui, grâce au football, c’est la première fois qu’on voit des sportifs au Sénégal être des ambassadeurs itinérants et conseillers de la présidence. 
  
  
  
  
C’est une reconnaissance ? 
C’est une reconnaissance extraordinaire. Le père de la nation, c’est le président de la République. Aujourd’hui, pour que les choses changent, il faut qu’on soit dans le système et qu’on fasse bouger les choses. Comme son Excellence m’a dit, et Abdoulaye Wade me l’a aussi dit, il n’y a plus eu un plus grand ambassadeur qu'El-Hadji Diouf ou la génération 2002. Dans le sport ou bien même dans tout. Qui a le mieux vendu le Sénégal ? C’est la génération 2002 et El-Hadji Diouf, qu’on le veuille ou non. Avant 2002, t’allais en Angleterre, tu disais le Sénégal, on te demandait «  C’est où ?  » T’étais obligé de préciser à côté de la Gambie, parce que les Anglophones ne connaissaient que la Gambie à l’époque. Après 2002, tout le monde connaissait le Sénégal. En fait, le plus important, et le truc qui a fait le plus de buzz, c’était d’avoir joué le match d’ouverture. Le match d’ouverture d’une Coupe du monde est plus regardé que la finale. 
  
Quel est le pire cadeau que tu as offert ? 
Mes dribbles que j’ai toujours faits au défenseur. Le fait de savoir que tu joues contre El-Hadji Diouf, il faut que tu te concentres et que tu sois à 100%. 
  
Qui a pris le plus cher ? 
Y en a eu beaucoup... (Il coupe) Attends ! Le pire cadeau que j’ai offert, c’est au Sénégal, le fait d’avoir perdu la Coupe d’Afrique. C’est ce qui m’attriste le plus. Je préfère ne pas participer à une Coupe du monde que de ne pas amener la Coupe d’Afrique. 
  
Dans ta lettre au père Noël, il y a quoi cette année ? 
J’en n’écris pas. 
  
Si tu devais en écrire une ? 
Que la paix règne, dans le monde et surtout au Sénégal. 
Le cadeau que tu ne voudrais pas qu’on t’offre ? 
L’injustice. Je déteste ça. J’aime pas l’injustice, c’est pour ça qu’on m’appelle le «  Bad Boy  » . 
Le Noël le plus fou que tu aies passé ? 
Tous ceux avec mes enfants. Je suis content de voir mes enfants heureux, ouvrir leur cadeau. C’est pour eux qu’on le fête. 
  
La personne avec qui tu ne passeras jamais Noël ? 
Jamie Carragher. Je le déteste. 
  
La personne avec qui tu rêves de passer Noël ? 
Je sais pas, je demanderai à mes enfants. Moi, perso, mes amis ça me suffit. 
  
La plus grosse dinde sur le terrain ? 
Jimmy Carragher. Je le trouvais très nul. 
  
Quel coach qui t’a le plus enguirlandé ? 
Wahou, tous mes coachs ! La plus marquante… ? Y en a pas une de plus marquante. Je suis quelqu’un qui oublie vite. Je ne garde pas. Je reviens sur le plus beau cadeau offert à quelqu’un. C’est le livre du Coran que j’ai offert à quelqu’un. 
  
Aujourd’hui, tu n’es plus un bad boy, mais tu es le père Noël. Un compliment et un cadeau pour... Steven Gerrard ? 
Un très grand joueur de club et un égoïste. Il s’en foutait que Liverpool gagne, tout ce qui comptait, c’est qu’il marque. Et je lui offrirais un séjour au Sénégal pour qu’il voit à quel point je suis roi chez moi. 
  
Tes dirigeants en Malaisie ? 
Ça va, le football commence à prendre de belles proportions là-bas. Et ils ont déjà eu un cadeau, c’est moi. 
  
Anton Ferdinand ? 
Un compliment ? J’ai jamais vu quelqu’un avec deux pieds gauches comme lui. Et il n'est pas gaucher. Il a toujours cru qu’il était meilleur que son frère. En cadeau, je dirais un peu de mon talent. Il a toujours voulu être reconnu. 
  
Arjen de Zeuw ? 
C’est quelqu’un qui m’en a voulu quand je lui ai craché dessus. Est-ce qu’il m’en veut toujours ? En tout cas, je m’excuse. J’étais un gamin, fougueux et voilà. Je lui offrirais mon pardon du coup. 
  
Neil Lennon ? 
Franchement, je ne le connais pas. Mais j’ai vu sa tête et je l’ai toujours détesté. Il était au Celtic, moi aux Rangers, c’était la guerre des clubs. Et il a une tête de con et je ne l’ai jamais aimé. 
  
Pas de compliment donc ? 
Je me souviens, après le match Liverpool – Celtic en Coupe de l’UEFA, il m’a demandé mon maillot et je lui ai jamais donné. 
  
Tu ne lui offrirais pas ton maillot du coup aujourd’hui ? 
Non, toujours pas. 
  
Faruk Hadžibegić ? 
Le fait de m’avoir dit que je ne réussirais pas, je me souviens quand j’étais jeune, au centre de formation de Sochaux, il ne voulait pas de moi parce qu’il trouvait que j’étais arrogant. Mais j’étais le meilleur de ma génération, y avait de quoi. Il avait promis que je ne jouerais jamais en pro avec lui. Et aujourd’hui, je lui dirais merci parce que grâce à ses merdes, je me suis toujours concentré pour être le meilleur. Et comme cadeau, un de mes maillots pour qu’il se souvienne toujours de moi. 
  
La Fédération sénégalaise ? 
J’ai toujours eu raison face à eux. Vouloir me faire passer pour un con, avec toute la bataille psychologique et tout, ils voulaient montrer que j’étais indiscipliné, que je ne voulais rien faire pour mon pays. Merci de m’avoir donné raison. Aujourd’hui, ce sont eux qui sont venus me chercher. En cadeau, j’espère qu’ils auront un joueur comme El-Hadji Diouf. Le même talent. Ça sera dur, mais j’espère pour eux.

DAKARACTU

Abdoul Aziz Diop