OTSI, plutôt que DAESH !
Alors par pitié pour les vivants, vous les politiques et vous les médias qui vous accrochez souvent à leurs basques, ne les comptez pas parmi nos semblables, comme le font ceux qui, contre toute évidence, et malgré les récriminations de la Umma islamique et ses deuils, s’acharnent à les traiter de musulmans, peut-être un peu périphériques, mais musulmans quand même. Les appeler « islamistes » ou « jihadistes »,prétendre que c’est au nom d’une religion qu’ils perpètrent leurs crimes, c’est les rattacher à une communauté qui les renie et qui est leur principale cible. On ne le dira jamais assez : 99% de ceux qu’ils tuent ou torturent habitent des régions où l’Islam est prépondérant ! La vraie différence c’est que leurs crimes ont plus de résonnance quand ils sont commis à Paris que quand ils sont perpétrés à Beyrouth !
Ne leur faisons pas ce plaisir de désigner le territoire qu’ils ont conquis par le feu et la barbarie par le nom usurpé qu’ils ont choisi , celui « d’Etat islamique en Irak et en Syrie » alors que ce n’est pas un état et qu’il est loin d’incarner les valeurs de l’Islam.Appelons-les plutôt d’un terme plus approprié, celui « d’OTIS » ,par exemple (« organisation terroriste en Irak et en Syrie »), ou mieux encore, pour ne pas souiller la mémoire d’un grand chanteur arraché trop tôt à notre admiration, celui de « OTSI » .
Attraper la foi comme on attrape une maladie !
Boutons- les hors de la communauté des croyants, parce que leur objectif n’est pas de servir Dieu, mais de se mettre à la place de Dieu, un dieu de leur imagination, ce qui en soi est faire œuvre d’impiété.
Boutons-les ,pour commencer, hors de la communauté des musulmans .
Les bouter parce que ce serait leur rendre service que de les conforter dans leur entreprise d’instrumentalisation d’un label porté par plus d’un milliard d’hommes et de femmes.
Les bouter parce qu’au cours de leur brève existence aucun de ces jeunes gens n’a été un modèle consommé du musulman, respectueux des recommandations divines, et qu’il s’agissait pour la plupart de jeunes désaxés , perdus de leurs familles ou de leurs racines , d’anciens délinquants qui ont attrapé la religion comme on attrape la varicelle, mais eux en sont morts. La jeune kamikaze de Saint-Denis est passée en six mois des bars mal famés à la burqa et c’est peut-être dans cette communauté de destins qui unit tous ces jeunes dévoyés qu’il faut chercher les origines de leur folie, car il vaut toujours mieux prévenir que guérir…
Les bouter parce que le Coran met en garde contre « ceux qui spéculent sur les versets de Dieu » (XL,35) et c’est à ce travail de sape que se livrent ceux dont les élucubrations enflammées cherchent à étouffer les vraies paroles du Livre :
-« Il n’ya pas de contrainte en religion » (I,256)
-« Que celui qui veut croire croie, que celui qui ne veut pas croire reste incroyant » (XVIII,29)
-« Ne traitez pas en infidèle celui qui vous dit : Paix ! »(IV,84)
-« Celui qui a tué un innocent est considéré comme avoir tué tous les hommes »(IV,82)
-« Ne tuez aucun être humain : c’est là chose sacrée » (VI,151)
Etc.…
Les bouter enfin parce que s’il y a une dérive que l’Islam condamne sans rémission, c’est celle qui consiste à trouver des associés à Dieu (IV, 48,116), à faire croire que quelqu’un peut détenir une parcelle de Son pouvoir.
Boutons-les tout simplement hors de la communauté des hommes.
Cela signifie notamment qu’il faut cesser de considérer les musulmans comme potentiellement coupables de leurs crimes et d’exiger d’eux une contrition spécifique . A ce compte là il faudrait porter en justice toutes les horreurs de l’Histoire.
N’exprimons pas notre colère en ordre dispersé, en factions, en communautés, mais tous ensemble, pour dire que nous ne sommes sans doute pas d’accord sur tout, mais que nous reconnaissons à chacun d’entre nous le droit d’exprimer sa différence dans le respect de l’autre .Mais surtout que nous sommes tous d’accord contre ceux qui sèment la mort et la violence, pour construire un monde de raison, de liberté et d’amour.
Un monde sans eux.
SUD QUOTIDIEN