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Au premier niveau d’information, le communiqué du MFDC est clair et net. Le mouvement irrédentiste depuis 35 ans ne serait en rien mêlé à la sauvage tuerie de la forêt de Bayotte, à Boffa 15 km de Ziguinchor. Cette déclaration officielle du quartier général des rebelles ne lève pas, pour autant, les suspicions qui pèsent sur les guérilléros. Loin s’en faut.
En insistant sur la qualité et la sophistication des armes fusils automatiques) utilisées pour les auteurs de ces assassinats barbares, la DIRPA avait implicitement donné des indications sur le statut des probables tueurs. On avait compris par là que de petits bandits véreux, n’auraient pas pu décimer aussi froidement de pauvres coupeurs de bois.
Au-delà de sa barbarie, cet acte revêt un cachet éminemment politique. Il ne survient pas au hasard du contexte politique en cours. Il serait naïf de croire le contraire.
Qui plus est, d’autres personnalités plus impliquées dans le processus de paix, prises à partie dans le communiqué du MFDC (Saliou Sambou et Robert Sagna du GRPC) ont très tôt indexé des combattants liés de près ou de loin au mouvement.
Sans doute, leur connaissance du milieu, des hommes et des pratiques leur confère-t-elles une autorité morale et une compétence technique, pour détecter les moindres signes et les interpréter objectivement. Toute tentation au parti-pris pouvant discréditer leur rôle d’interface pacifique, voire être préjudiciable à leur intégrité physique.
Trop longtemps accusé de complicité avec les rebelles, Robert Sagna ne prendrait jamais le risque d’une déclaration à l’emporte-pièce, susceptible de remettre en cause ce précieux statut de bâtisseur de paix Casamance. Et pourtant, il faut bien s’en convaincre, les attaques verbales du MFDC contre M. Sagna, le gouverneur, les services de défenses et de sécurités, de justice et la presse sont gravissimes.
Mais quel crédit peut-on accorder aux "révélations" du MFDC, mettant en cause toute l’administration régionale et locale ? S’agit-il d’un contre-feu allumé pour détourner l’attention de l’opinion sur cette atrocité sans nom ? S’agit-il d’une manœuvre de diversion de la part de maquisards hors de portée de la justice, sans aucun risque de citation directe ou d’attrait à la barre pour des explications sur leurs accusations d’une ampleur inouïe ?
Ces accusations sont d’une telle amplitude qu’elles méritent une attention soutenue et un traitement politique voire judiciaire conséquent. Il serait hasardeux de les ranger au tiroir des balivernes et de l’intox. Simple principe de précaution dans un contexte chargé théâtre de toutes les dérives. Et des plus invraisemblables tant cet écheveau semble inextricable.
Une enquête au moins administrative ne serait pas superflue, en espérant que cette branche du MFDC, en apparence si coopérative, fournirait des précieux éléments d’appréciation. Ce n’est pas la première fois que les rebelles accusent l’armée de mettre sur leur compte des exactions commises par des coupeurs de route. Notamment sur l’axe nord. Cela fait plusieurs années que de graves révélations de rebelles pointaient des éléments de l’armée régulière, coupables à leurs yeux de faits de banditisme, généralement imputés aux maquisards.
La loyauté de l’administration et de ses différentes composantes n’est nullement sujette à caution. Bien au contraire, face à la récurrence des horreurs d’un conflit trentenaire, les forces de sécurité et les secteurs de l’administration ont payé un si lourd tribut, que le moindre soupçon de dérive organisée serait intolérable.
Cependant, des actions isolées résultat d’un incroyable incivisme restent dans le domaine du plausible. Ces accusations sont d’une telle ampleur qu’elles méritent au moins une attention soutenue et un traitement politique voire judiciaire conséquent. Il serait hasardeux de ranger au tiroir des balivernes et de l’intox.
Une enquête au moins administrative ne serait pas superflue, en espérant que cette branche du MFDC, en apparence si coopérative, fournirait de précieux éléments d’appréciation. Ce n’est pas la première fois que des rebelles accusent l’armée de mettre sur leur compte des exactions commises par des coupeurs de route. Notamment sur l’axe nord. Cela fait plusieurs années que de graves révélations de rebelles pointaient des éléments de l’armée régulière, coupables à leurs yeux de faits de banditisme, généralement imputés aux maquisards.
La promptitude avec laquelle, la cellule de communication du MFDC a réagi, laisse croire qu’elle a accroché une nouvelle corde à son arc. Le mouvement a souvent alternativement usé de ruse et de force. C’est son art de guerre asymétrique et lâche. Il n’est pas exclu qu’il cherche encore à endormir le gouvernement en prônant la paix sur le front nord et activant ses factions irréductibles du front sud. Ayant perdu le soutien de Yahya Jammeh leur mentor contraint à l’exil, le front de Salif Sadio, pourrait tenter en dépit des divergences avec les éléments du sud, d’animer un foyer de tension au sud en encouragement des factions incontrôlées, mais prêtes aux sales et funestes besognes. Entre ruse et force, le mouvement a su exister, maintenir la tension et l’économie de guerre tout en tirant des largesses du pouvoir. L’histoire a démontré que les longues accalmies en Casamance sont suivies d’actions particulièrement meurtrières. Entre ruse et force, hélas l’angélisme des différents régimes de Diouf à Macky risque de nourrir encore longtemps ces terroristes.
Le MFDC doit poser un acte symbolique, déclarer officiellement son renoncement définitif à "l’indépendance" de la Casamance. Autrement, sa parole sera synonyme d’atroce duplicité. L’exigence de négocier pour un retour à la paix ne devrait pas confiner à la naïveté.