Edito : « Aliou, tu permets* ? » Par Mamoudou Ibra Kane, DG du GFM
« Arrête ! Arrête donc ! Ce n’est pas un ordre, mais un petit conseil d’ami. Quelle prétention de ma part ! Monsieur le Maire-président ou Monsieur le Président-maire, avec ta permission de te tutoyer, fais attention à la part flagorneuse à souhait de l’homo senegalasensis qui te dit et te répète, te répète encore et qui finit par te convaincre, que tu es le plus beau, que tu es le plus gentil. Souviens-toi de la tragédie de la fourmi qui voulait ressembler à l’éléphant. Certains de nos compatriotes, amis de la dernière heure, sont, en effet, passés maîtres dans l’art de la flatterie qui a perdu plus d’un. Si un jeune Sénégalais de ta génération nommé Karim Wade, fils de Me Abdoulaye Wade, connaît aujourd’hui le sort que l’on sait, c’est sans doute à cause de la dérive monarchique qui a caractérisé le régime de son père de président d’alors. Si le célèbre pensionnaire de Rebeuss qu’il est devenu est considéré comme un bourreau, il n’en est pas moins une victime et de lui-même et du pater familias et de ses soi-disant amis.
Aliou, ce que les Sénégalais ont refusé au fils d’un Président, ils ne l’accepteront pas du frère d’un autre Président. Retiens-le comme une leçon de vie. Un proverbe bien de chez nous nous enseigne : « Duniu la may leppë nga jël leppë » ; traduit littéralement : « Ne prends pas tout même quand on te donne tout ». Ton grand frère de président ne te le dira peut-être pas par pudeur, mais, on le suppose, cette boulimie le gêne. De quoi je me mêle ? Oh que si ! Dans une République, comme c’est le cas au Sénégal, la loyauté du fils vis-à-vis de son père et du petit frère à l’endroit de son grand frère se mesure à l’aune de sa capacité à résister à ses propres envies, à étouffer ses bas instincts de gourmandise face aux mets ô combien et fort appétissants du pouvoir. Ne jamais oublier qu’il y a une vie avant le pouvoir et une vie après le pouvoir. Tu as bien fait, cher ami, de démissionner pour te soustraire à la clameur publique à juste raison indignée. Pourvu que la leçon de vie soit définitivement sue ! Heureusement que je te connais pour les vertus et vices que nous partageons !
Au-delà de la personne du maire de Guédiawaye, fonction à laquelle Aliou Sall a été élu avec brio et bravoure, les allusions répétées voire intempestives, à tort parfois ou à raison quelque autre fois, faites à l’envahissement de l’espace public par la famille présidentielle, ne doivent pas être mal prises. Elles doivent être comprises par le président de la République au premier chef comme une alerte à une certaine dérive qui a causé aux Sénégalais un traumatisme crânien mal guéri parce que mal soigné. Un président Macky Sall qui a fort à faire avec une opposition tant désireuse de reprendre du poils de la bête, mais surtout avec certains de ses alliés. Les socialistes l’ont fait savoir à qui veut bien les entendre : ils veulent reconquérir le pouvoir lors de la prochaine élection présidentielle. Et le plus tôt serait le mieux pour un PS qui presse le chef de l’Etat d’organiser le référendum sur la réduction de son mandat avant fin 2015 au-lieu de mai 2016. Les socialistes se sentent-ils humiliés par la casse, par les bulldozers du président Sall, du « pont Sénégal 92 », symbole de leur peu de vision, selon leurs détracteurs ? Image saisissante. Le président Macky Sall qui démolit une infrastructure « vert Diouf » mais qui inaugure des infrastructures « bleu Wade ». Quel pied de nez à l’histoire ! Moralité : en plus d’un bilan en partage avec l’actuel Président, la reconquête du pouvoir par « les verts » passera forcément par leur capacité d’audace, de nouvelle offre politique et surtout de faire rêver. Tout un programme. »
MAMOUDOU IBRA KANE
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