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Culture

Eclairage:Chers acteurs de la Culture au Sénégal


Jeudi 9 Février 2017

Vous avez sûrement eu écho de l’affaire judiciaire qui oppose Scènégal Ethic en les personnes de Samba Diaité et moi-même, à l’artiste Marema. Je me permets aujourd’hui de venir vers vous afin d’apporter un éclairage sur cette affaire. En effet, un jugement a été rendu ce jeudi 2 février au Tribunal de Dakar condamnant Scènégal Ethic à payer la somme 10 millions FCFA accompagné d’une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis à l’encontre de Samba Diaité et moi-même.


Eclairage:Chers acteurs de la Culture au Sénégal

Afin de vous permettre de mieux saisir ma démarche actuelle, je retrace ci-après quelques éléments importants de l’histoire.

En 2013, après des études en production musicale et management d’artistes à l’Institut des Arts de Diffusion en Belgique, je crée la structure Sénégal Ethic et accompagne exclusivement des artistes sénégalais de la nouvelle génération au développement de leur carrière.

J’avais fais un constat à l’époque : il y a deux courants musicaux principaux au Sénégal qui occupent l’espace médiatique, le Mbalax et le Hip hop. Il reste donc peu de place à la diversité musicale et à l’émergence d’artistes aux influences telles que l’afro-jazz, l’acoustique, l’électro, la pop,…

Je me suis donc lancée avec ces objectifs : offrir à ces artistes, dite nouvelle génération, une opportunité de travailler dans des conditions professionnelles et de façon pérenne. En atteste, le catalogue actuel des artistes que Scènégal Ethic accompagne : Ibaaku, Sahad & the Nataal Patchwork, Njaaya, Alibeta.

J’ai choisi de me spécialiser sur un pays (Le Sénégal) et non dans un genre musical pour lancer la structure et ses activités. Il me semble essentiel de mieux connaître le pays, ses réalités, son potentiel et l’environnement dans lequel évolue les artistes avec qui je travaille. Encadrer l’artiste localement, c’est pérenniser les carrières artistiques. Mais pas seulement, c’est aussi : générer des filières, créer des emplois locaux, contribuer au développement de l’industrie musicale africaine, lutter contre l’exil des artistes par leur ancrage dans leur pays d’origine sur le continent et favoriser le rayonnement international.

Ma passion du métier et mon amour pour la musique sénégalaise ont été le moteur premier de ma démarche. J’ai de l’ambition et une volonté de travailler main dans la main avec une équipe locale qui se constituerait petit à petit. C’est ainsi que j’ai approché Samba Diaité en février 2014. Je lui ai proposé de travailler en tant que représentant légal et local de ma structure. Ensemble, nous avons travaillé d’arrache-pied au développement de la carrière de l’artiste Marema. Nous avons investi énormément de temps et j’ai consacré une grande part de mes économies personnelles pour offrir à l’artiste toutes les chances de réussite. C’est ainsi que le titre « femme d’affaires » est présenté au grand public en avril 2014 et que nous décidons, Marema et Sénégal Ethic, d’un commun accord et dans la plus transparente des communications, de signer un contrat.

Alors que Marema poursuit l’enregistrement de son album avec son producteur, je lui propose de signer un contrat avec lui et de l’aider à mettre en place sa propre boite de production.Très vite, un frein nous empêche, Samba et moi, de mener à bien notre mission première de management (la défense des intérêts de l’artiste). Le producteur se pose en bouclier, défenseur des intérêts de Marema et des siens bien évidemment. Il refuse la négociation d’un contrat de co-production qui doit poser les termes de collaboration avec l’artiste et de répartition des revenus. Nous ne pouvons pas avoir un droit de regard sur les sommes que Marema lui reverse et nous ne pouvons plus nous entretenir avec l’artiste sans sa présence. Et une fois le succès au rendez-vous, la victoire du Prix Découvertes RFI, après des mois et des mois de travail acharné afin de mener à bien la carrière de l’artiste, le producteur refuse de nous verser notre commission sur les premiers revenus importants. Il nous impose une tierce personne pour reprendre les commandes du projet. Bref, il a voulu nous écarter à coup de chantage, menaces et manipulations.

En février 2015, je découvre que le titre femme d’affaires a été déposé à la Sacem par le producteur et qu’il s’est déclaré seul ayant droit. Je l’ai donc interpellé par mail à ce sujet ainsi que Marema. Il m’a répondu, sans mettre l’artiste en copie, qu’il avait autre chose à faire que de s’occuper de cela. (Voir preuve ci-jointe) Aujourd’hui, nous pouvons constater qu’il n’a jamais fait les démarches pour régulariser : https://repertoire.sacem.fr/resultats?filters=titles,parties&query=femme%20d’affaire,Joseph%20Otayeck#searchBtn

Samba a effectué un travail remarquable à mes côtés. Il a permis à Marema de se faire une place dans les médias et sur les scènes au Sénégal. Il est parti 40 jours avec l’artiste et son groupe en tournée africaine sur base d’un contrat avec l’Institut Français en tant que tour manager. Au retour à Dakar, le producteur et Marema ont refusé de le payer sous prétexte de doubles facturations, dont nous n’avons jamais vu de preuves concrètes.

Lors de la tournée européenne, j’ai eu à vivre humiliation, mépris, manque de respect de mon travail. J’ai compris que je ne serai moi non plus jamais payée pour mon travail abattu durant 2 ans lorsque Marema m’a présenté une proposition de rupture de contrat stipulant que je devais renoncer à mes commissions qui me revenaient de droit. Le motif n’étant autre que les soi-disantes malversations de mon associé. J’ai refusé de signer, exigeant d’abord des preuves de leurs accusations.

C’est ainsi que la somme prévue pour Marema et son producteur a été retenue afin de rembourser une partie de la dette déjà importante de l’artiste vis à vis de la structure Scènégal Ethic. Les deux musiciens ont quant à eux été payés. Le lendemain de la fin de la tournée, j’ai consulté un avocat pour demander conseil.  Cette retenue est tout à fait légale : « La rétention du cachet de Marema est une application particulière de l’exception d’inexécution qui constitue un principe général de droit selon lequel chacune des parties a un contrat synallagmatique peut suspendre l’exécution de son obligation et retenir ses propres prestations sans qu’aucune autorisation judiciaire ne soit requise. »

Nous avons d’abord tenté une médiation afin d’aboutir à un accord à l’amiable avec Marema. Toutes nos propositions ont été rejetées à coup de menaces et d’intimidations. Nous avons donc fini par saisir la justice belge, comme prévu par le contrat. Le procès a abouti à la condamnation de l’artiste à payer la somme de 28.000€ à Scènégal Ethic.

Pour se défendre et sous l’impulsion de son producteur, Marema a intenté une procédure au Sénégal. Lors de la Biennale de Dak’Art en mai 2016, j’ai été agressée devant de nombreux témoins par l’artiste, son producteur et une horde de « protecteurs ». Ce jour-là, le producteur m’a signifié verbalement qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour m’empêcher de continuer à travailler avec le Sénégal et a laissé entendre qu’il avait des relations dans l’administration sénégalaise et qu’il n’hésiterait pas à s’en servir. Son beau-père n’est autre que Amath Dansokho, Ministre d’Etat.

Les conséquences du verdict du Tribunal de Dakar sont nombreuses et déplorables.

Cette condamnation remet en cause pleinement l’intégrité du métier que nous représentons ici, mais aussi et surtout pour le respect des artistes pour lesquels nous nous engageons pleinement. Plus grave encore, humainement parlant, je ne peux pas laisser Samba vivre pareille injustice. Samba, qui vit et travaille à Dakar et qui est condamné à payer une telle somme injustement, que va-t-il devenir ? Samba fait partie de cette nouvelle génération d’acteurs culturels qui prend la relève et qui a prouvé ses capacités professionnelles. Un tel scandale fera reculer tout jeune ayant envie de se lancer dans l’aventure du management artistique. De même pour les professionnels étrangers, qui envisageraient d’investir moyens et énergie au Sénégal.

Et pour la jeune artiste Marema, qui avait pourtant un bel avenir devant elle, quelles seront ses chances de se reconstruire une carrière après cela ?  Où en est sa carrière aujourd’hui ? Elle connaît un ralentissement important. Elle semble mal entourée et conseillée.

Vous comprenez donc qu’en tant que professionnelle active, je ne peux fermer les yeux sur ce qui se passe. Je m’interroge. Bien que cette histoire implique des individus, elle me  semble néanmoins refléter la possibilité de pratiques d’influences qui pourraient nuire au secteur culturel.

Jusqu’à hier, je n’avais pas souhaité entreprendre les démarches pour faire exécuter le jugement belge au Sénégal (procédure d’exequatur) mais aujourd’hui, je n’ai plus le choix. Ma démarche est uniquement fondée sur le besoin de rétablir la vérité et la justice afin que Samba et moi, puissions continuer à  travailler dans la dignité. Sinon, quel sens aurait le travail de  promotion et  diffusion des musiques actuelles sénégalaises ?

Parallèlement, je nourris l’espoir que cette affaire puisse susciter et ouvrir un espace de réflexion sur les freins, leviers et enjeux du développement culturel national et  international. Les filières, les ponts et les partenariats internationaux doivent pouvoir évoluer dans un environnement  sécurisant pour être efficaces et durables.

En vous remerciant pour votre lecture et en espérant trouver une solidarité auprès de vous pour rétablir la justice et peut-être espérer voir s’installer une pratique fédératrice dans le paysage culturel.

Je reste disponible pour toute information et éléments de preuves utiles pour clarifier et pouvoir agir au mieux. Vous trouverez déjà ci-joints copie du jugement belge et de sa signification auprès de l’artiste Marema.


Eclairage:Chers acteurs de la Culture au Sénégal

Eclairage:Chers acteurs de la Culture au Sénégal




1.Posté par katy le 09/02/2017 17:54
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