Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement veut s’inscrire dans une logique de transparence. C’est pourquoi, le ministre Mansour Faye a fait face à la presse nationale ce mardi 21 février 2017, à Dakar, avec l’ensemble de ses Directeurs. Ce, pour partager et échanger sur le bilan des réalisations de son ministère en matière de politique hydraulique et d’assainissement de 2012 à 2016. Mais aussi pour annoncer les programmes qui seront réalisés de 2017 à 2022, afin de permettre aux populations d'avoir un accès universel à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement adéquats.
490 milliards de m3 de ressources souterraines
D'emblée, le Coordonnateur du Programme Eau Potable et Assainissement du Millénaire (PEPAM), Amadou Diallo, dans sa présentation des problématiques de l’ensemble du secteur, en partant de la ressource, de la gestion du service public de l’eau et de l’assainissement et de la Coopération régionale, a soutenu que le Sénégal a suffisamment de ressources en eau. Pour les ressources souterraines, il note que le pays est à près de 490 milliards de m3, avec des possibilités de renouvellement chaque année. Ces eaux souterraines sont complétées par le fleuve Sénégal, le Lac de Guiers et les cours d’eau intérieur, estimés à près de 24 milliards de m3.
Plus de 14 milliards de francs Cfa mobilisés pour alimenter Dakar en eau
Pour alimenter suffisamment la région de Dakar en eau, Amadou Diallo a fait savoir que plus de 14 milliards de francs Cfa ont été mobilisés pour doubler la capacité en l’espace de trois (3) ans. Elle est passée ainsi de 1,2 à 2,34 milliards de m3. Et cela a permis de rendre disponible le liquide précieux et pouvoir emblaver 57.000 hectares. Pour protéger les populations contre les inondations, dans le cadre de cet élargissement de l’eau de la réserve du Lac de Guiers pour l’agriculture, le Ministère a réhabilité 13 kilomètres de digue.
Toujours dans le cadre de cette alimentation en eau, Amadou Diallo ajoute qu’aujourd’hui, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement est en train de travailler sur un des plus grands programmes de transfert d’eau que le Sénégal n’a jamais connu. Il s’agit du programme “Préferlo’’ qui permettra de pouvoir réaliser des conduites d’eau et alimenter des zones jusqu’à Ranérou, en partant du Lac de Guiers.
4 milliards de francs Cfa pour protéger la langue de Barbarie
Dans le cadre de la lutte contre l’avancé de la mer, le coordonnateur du PEPAM a noté que le Gouvernement du Sénégal, à travers le ministère, a dégagé un montant de 4 milliards de francs Cfa. Ce, pour réaliser un ouvrage de protection au niveau de la langue de Barbarie, à Saint-Louis.
Sur les 20 dernières années, le pays a enregistré un investissement global pour des projets en eau de plus de 200 milliards de francs Cfa. Mais, avec l’accroissement de la population, il y a eu des déficits au niveau de la distribution d’eau dans la région de Dakar. Pour palier ces insuffisances, l’Etat a mis en place, à partir de 2012, le Programme d’urgence, dont la première phase a permis de mobiliser 70.000 m3 d’eau par jour. La seconde phase, qui est en cours, va permettre de mobiliser 7.000 m3. Ce qui fera 77.000 m3 par jour.
Le Sénégal a l’un des taux les plus élevés en matière d’accès à l’eau potable en milieu urbain
Au niveau de la nappe de Thiaroye (banlieue dakaroise), qui avait beaucoup de nitrate, Amadou Diallo a noté qu’un investissement important a été fait pour déconnecter ces forages et les amener vers les maraichers. Ce qui a permis d’avoir 13.000 m3 d’eau par jour.
Amadou Diallo a également fait savoir que de 2006 à 2015, dans le cadre du PEPAM urbain, d’importants investissements ont été fait. Il s’agit, entre autres, de 17 forages, 2 stations de traitement d’eau, 17 ouvrages de stockage, 742 kilomètres de réseaux et 53.600 branchements sociaux. Et en 2016, 700.000 personnes ont été touchées par l’ensemble de ces investissements. Ce qui lui a fait dire qu’aujourd’hui, le Sénégal affiche l’un des taux les plus élevés en matière d’accès à l’eau potable en milieu urbain, en Afrique de l’Ouest.
Une troisième usine d’eau sera construite à Keur Momar Sarr
Mais, pour anticiper sur les besoins futurs, l’Etat a décidé de construire une troisième usine d’eau à Keur Momar Sarr. Selon le ministre Mansour Faye, les études pour cette usine sont très avancées. Elle va permettre d’avoir 200.000 m3 d’eau supplémentaires par jour. A cela s’ajoute la réalisation d’une unité de dessalement de l’eau de mer au niveau des Mamelles.
En 2021, Dakar va abriter le 9e forum mondial de l’eau
Grâce à l’ensemble de ces efforts, le Sénégal a été retenu par le conseil mondial de l’eau pour abriter le 9e forum mondial de l’eau, prévu en 2021. Ce choix, selon le ministre Mansour Faye, s’explique par le fait que le pays joue une place importante dans le domaine de l’hydro-diplomatie. En ce qui concerne les perspectives, le Sénégal a prévu d’importants investissements dans le secteur, afin d’atteindre les Objectifs de développement durable (Odd), c’est-à-dire un accès universel à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement adéquats d’ici 2030.
Par ailleurs, pour permettre aux Sénégalais d’avoir des informations sur l’eau, Amadou Diallo a annoncé que le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a créé un Centre national de documentation sur l’eau et l’assainissement à Dakar, qui sera prêt dans quelques mois. Amadou Diallo a enfin rappelé que le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a un cadre programmatique articulé au niveau du Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) qui fait suite à l’application des directives de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en matière de gestion des finances publiques.
Le Sénégal compte atteindre le taux universel, d’ici 3 ans
A la suite de cette présentation, le ministre Mansour Faye a soutenu qu’au niveau de l’hydraulique urbaine, le Sénégal est à plus de 92% de taux d’accès. Ce, grâce à des financements très importants.
Par rapport aux perspectives, Mansour Faye a annoncé que plus de 427 milliards de francs Cfa sont mobilisés. Un niveau d’investissement qui, selon lui, va permettre d’atteindre le taux d’accès universel aussi bien en matière d’hydraulique urbaine que rurale.
Sur le premier, il note que les projets en cours vont permettre de mobiliser 300 m3 d’eau par jour. Sur l’hydraulique rurale, dont le taux d’accès est à plus de 90%, il ajoute que le Sénégal est à peu près à un parc de 1.600 forages. Et au terme de la phase 3 du Programme d’urgence, qui va être démarrée à partir du 5 mars prochain, le pays sera à plus de 800 systèmes d’adduction d’eau.
Des usines de défluoruration de l’eau seront construites à Kaolack, à Fatick et à Koungheul
Toutefois, le ministre estime qu’en faisant une évaluation sur ce taux d’accès rural, des efforts restent à faire en ce qui concerne le taux de déserte. Mais, vu ces nombreux programmes en cours, le Sénégal compte atteindre le taux universel en terme de taux d’accès et de déserte en milieu rural, d’ici 2 à 3 ans.
Pour la gestion de la qualité de l’eau en milieu urbain, Mansour Faye a annoncé la construction d'usines de défluoruration de l’eau à Kaolack, à Fatick et à Koungheul, dont les travaux vont démarrer incessamment.
Le défi de l’assainissement sera atteint
Toujours dans le cadre des perspectives, le ministre a soutenu qu’au moins 508 milliards de francs Cfa sont mobilisés pour le sous-secteur de l’assainissement, contre 145 milliards de 1996 à 2012. Et la mobilisation de ces financements a démarré depuis 2012 et ira jusqu’à 2022. Sous ce rapport, il note que le défi de l’assainissement sera atteint.
Sur l’assainissement rural, il annonce que sur la période 2017-2021, un projet de plus de 120.000 systèmes d’assainissement individuels au niveau des ménages sera réalisé.