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Lors d'un entretien exclusif accordé à FRANCE 24 et TV5 Monde, le président français a assuré que la France n'interviendrait pas au Nigeria. Selon ses renseignements, les lycéennes enlevées se trouveraient toujours dans le pays."Non, la France n’interviendra pas au Nigeria", a martelé François Hollande samedi 17 mai, lors d’un entretien exclusif accordé à FRANCE 24 et TV5 Monde, en marge du sommet extraordinaire consacré à la sécurité au Nigeria et dans les pays voisins. Revenant sur le "plan d’action global" décidé par les cinq pays africains participant (Nigeria, Cameroun, Tchad, Bénin et Niger), le chef de l’État français a assuré que le rôle de la France se limiterait au "renseignement, à l’information et à la coordination" dans la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram.
"Le Nigeria a les forces armées disponibles et efficaces", a-t-il déclaré. Jeudi, pourtant, les États-Unis avaient pointé du doigt, "l’incompétence de l’armée nigériane et l’échec du gouvernement nigérian à donner une ligne de conduite aux soldats pour changer de tactique". Des critiques que François Hollande a balayées, estimant que l’armée nigériane avait "sans doute du mal à intervenir dans la région très particulière qu’est le nord du Nigeria", mais qu’elle était "entraînée et importante". "La France pourra donner des informations [à l’armée nigériane] et pourra l’accompagner en terme de formation", a poursuivi le président.
Les lycéennes seraient toujours au Nigeria
François Hollande a également réaffirmé sa détermination à retrouver les lycéennes enlevées mi-avril par Boko Haram qui affirme vouloir les "réduire à l’esclavage ". La France, affirme-t-il, a rapidement mobilisé ses services de renseignement pour les retrouver. Pour l’heure, poursuit-il, les informations dont les autorités françaises et nigérianes disposent sont "contradictoires". "Nous pensons que les jeunes filles ont été séparées. Nous pensons qu’elles sont restées au Nigeria, mais nous n’en avons pas la preuve formelle. Si nous en avions la preuve, nous aurions déjà pu intervenir". "Pour l’instant, a-t-il ajouté, nous recherchons le plus d’informations possibles et c’est le sens de la réunion d’aujourd’hui : coopérer en matière d’informations et de renseignements, centraliser les données et à un moment, engager une action et retrouver ces jeunes filles".
>> À lire sur FRANCE 24 : Abubakar Shekau, l'"imam fanatique" à la tête de Boko Haram<<
Pour François Hollande, une coopération entre le Cameroun et le Nigeria, les deux pays voisins, est indispensable pour agir efficacement contre Boko Haram. Un dialogue jusque là compliqué. Le président camerounais n’a jamais voulu accorder à l’armée nigériane un droit de poursuite transfrontalier pour traquer des suspects en territoire camerounais. Ce refus a été perçu, par les autorités nigérianes, comme de la complaisance à l’égard de Boko Haram.
"Le rôle de la France, c’est aussi de permettre une bonne entente entre les pays voisins. S’il n’y a pas une action commune, le groupe Boko Haram peut se disperser, franchir les frontières et s’abriter […], a déclaré François Hollande. Le nord du Cameroun, on sait que c’est une zone particulièrement instable où Boko Haram peut s’introduire. Il est très important – c’est le but de cette journée - que le Cameroun et le Nigeria coopèrent vraiment et se rapprochent autant que possible."