![[ ENTRETIEN ] BALLA GAYE 2, TOMBEUR DE TYSON « Je ne suis pas encore prêt pour Yékini»](https://www.senxibar.com/photo/art/default/3175228-4540323.jpg?v=1312336616 "[ ENTRETIEN ] BALLA GAYE 2, TOMBEUR DE TYSON « Je ne suis pas encore prêt pour Yékini»")
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Balla Gaye 2, qu'est-ce que cette victoire sur Tyson a de particulier pour vous ?
Je rends grâce à Dieu qui m'a accordé la victoire. Une victoire est toujours belle, mais battre Tyson est plus-que beau. Ce combat a tenu le Sénégal en haleine pendant 8 à 9 mois. Le combat a été programmé (le 3 avril 2011), puis déprogrammé. C'était difficile pour les lutteurs et pour les supporteurs. Tout le monde avait hâte d'en connaître l'issue. Dieu merci, mes efforts n'ont pas été vains. L'issue du combat a démontré que seul le travail paie. Quand le combat a été programmé pour le 3 avril, je me suis rendu aux Etats-Unis pour me préparer. Malheureusement, il a été reporté. Il fallait que je reparte aux Etats-Unis pour tout reprendre. C'était très difficile. Cette victoire est spéciale pour moi, en ce sens que je viens de battre quelqu'un qui a toujours été mon idole. J'ai toujours rêvé de devenir comme Tyson un jour. Ironie du sort, je l'ai battu. Ce combat était un challenge personnel. Je voulais ma revanche sur l'écurie Boul Falé dont l'un des pensionnaires (Eumeu Sène) m'a infligé une défaite. J'ai reculé pour mieux sauter. Aujourd'hui, la défaite face à Eumeu Sène n'est rien par rapport à ma victoire sur le chef de file de l'écurie (Boul Falé).
À la fin du combat, vous avez pleuré, et c'est la première fois que cela vous arrive. C'est la victoire qui vous a surpris à ce point ou quoi ?
C'est la première fois que je pleure après une victoire. Ce n'est pas que la victoire m'a surpris, au contraire, j'étais convaincu que j'allais battre Tyson. J'ai pleuré à cause de mon père et ma mère. Ils n'ont ménagé aucun effort pour que je gagne ce combat. Ils sont sur le terrain depuis 8 mois, rien que pour moi. Surtout mon père. Il s'est vraiment fatigué pour moi. Il a fait tous les coins du pays pour la préparation mystique du combat. Après le combat, quand je l'ai regardé, je ne pouvais pas contenir mes larmes. J'ai réalisé à quel point un père pouvait se démener pour son fils. J'ai demandé pardon à mon père et à ma mère pour tous les efforts fournis pour que je gagne ce combat. Je profite de l'occasion pour remercier mes supporteurs de tous les coins du Sénégal, mes parents de Sédhiou, Malifara, Bignona, toute la Casamance, la Gambie et la Guinée¬-Bissau.
Vous aviez déclaré que le combat serait de courte durée, ce qui s'est confirmé (il a duré 30 secondes, Ndlr). Ce sont les marabouts qui vous l'avaient prédit ?
Ce n'est pas une question de marabout. Je savais que le combat serait rapide, parce que je prenais en compte mes qualités, la préparation que j'ai faite... Bref, je savais que «Tyson» ne pouvait pas me résister pendant plus d'une minute. Je soulevais 600 kg à l'entraînement et lui ne pèse pas plus de 140 kg. Je lui ai imposé le combat rapproché, parce que je savais que si je le saisissais, j'allais l'envoyer à terre.
Quand vous êtes revenu des Etats-Unis, beaucoup d'observateurs craignaient que le surpoids vous joue de mauvais tours. À l'arrivée, vous, avez gardé la mobilité...
J'étais allé aux Etats-Unis pour augmenter mon poids. Vous n'êtes pas sans savoir que pour battre Tyson, il faut être un lourd comme lui. J'ai augmenté mon poids, puis j'ai travaillé ma rapidité. Je suis jeune, le poids n'enlève rien à ma vivacité. Le jour du combat, je n'ai pas montré ma rapidité, parce que la bâche pouvait me jouer un sale tour. D'ailleurs, j'ai trébuché à deux reprises. Si la bâche n'était pas glissante, j'allais abréger le combat en moins de 20 secondes.
Vous avez étalé durant ce combat des talents de boxeur qu'on ne vous connaissait pas...
Depuis que j'ai signé le contrat, les gens n'arrêtaient pas de m'avertir sur la puissance de frappe de Tyson. J'ai alors décidé de travailler la mienne. Lors de mon premier séjour aux Etats-Unis, j'ai axé mon travail sur la boxe et la musculation. Avant de rentrer an Sénégal, un de mes entraineurs de boxe m'a dit que je suis capable de mettre Tyson KO. J'avais beaucoup d'entraîneurs de boxe. Ils sont tous des Américains, tous des professionnels dans ce qu'ils font. C'est pourquoi, à mon retour, j'ai rassuré mes supporteurs.
Aviez-vous pensé à la défaite après tout le show, jugé parfois excessif, que vous avez fait durant la promotion du combat?
Beaucoup de Sénégalais se trompent sur mon comportement. La lutte est un sport de combat. Il faut faire le show pour attirer les amateurs. Je m'efforce de faire le show, mais à chaque fois, les gens disent que je suis impoli. Par contre, il y en a qui ont compris l'esprit de show à l'américaine que je veux adopter. Car, malgré tout ce qui se dit, le stade est plein lors de mes combats. Pour ce combat, beaucoup de gens souhaitaient que je tombe, car pour eux je parle trop. D'autres ont souhaité que je gagne pour que je joigne l'acte à la parole. Je redouble d'efforts pour ne pas donner raison à mes ennemis. Après tout le bruit que j'ai fait, je savais qu'une défaite serait humiliante. Je n'y pensais même pas. Quand je pense que mon père n'a pas eu de repos depuis que le combat a été ficelé, j'effaçais systématiquement une défaite de mon esprit.
Quels ont été les derniers conseils de votre père ?
Il me demandait de faire des déplacements, parce que Tyson est plus géant que moi, Je lui ai dit de ne pas s'inquiéter car si Tyson ne se déplace pas, je vais le mettre KO. Il m'a demandé si je suis sûr de ce que je dis. Je l'ai rassuré, il est sorti l’esprit tranquille. J'étais décidé à en finir le plus rapidement possible avec Tyson. C'est pourquoi, quand il a déclenché un coup, j'ai immédiatement riposté. J'ai enchaîné les coups et il s'est rendu (sic). Dans le corps-à-corps, il enclenché un mouvement de rotation, j'ai fait un changement de pied et enchaîné la hanchée.
Eumeu Sène et vous avez beaucoup échangé dans l'enceinte. Qu'est-ce que vous vous êtes dit?
(Rire) Eumeu Sène, je l'ai sur nommé le porte-parole de Tyson. Il voulait me déstabiliser, mais ça n'a pas marché. Eumeu m'a dit : «Tu as goûté à la défaite à Boul Falé. Nous allons remettre ça. » Je lui ai dit qu'il m'a terrassé parce que c'est une défaite inévitable, mais que je suis plus fort que lui et s'il m'affronte 100 fois, il n'aura que sa seule victoire de 2009. Après, il m'a dit que Tyson va me boxer, parce que je suis un poltron. C'est à cause de ces propos d'Eumeu Sène que j'ai frappé Tyson. Je tenais à montrer à Eumeu Sène que moi aussi je suis méchant quand il le faut. Quand j'en ai eu marre, j'ai dit à Eumeu : «Va attendre sur la touche ! Je vais battre le grand rapidement, après tu le ramèneras à la maison. »
Ce combat était un règlement de comptes, alors ?
Bien sûr ! Eumeu Sène m'a terrassé en 2009, mais battre son mentor est encore plus important comme revanche. J'ai lavé l'affront que l'écurie Boul Falé m'avait fait subir, mais je n'ai pas fini avec Eumeu. Il n'a qu'à m'attendre. Je suis dans la phase aller. Au retour, je prendrai ma revanche.
Qui te reste-t-il à affronter dans cette phase aller ?
Celui que les amateurs et les promoteurs voudront pour moi.
Tout le monde parle de Yékini, du Roi des arènes ?
Quel roi ? Je suis mon propre roi. Je ne vois pas un lutteur plus fort que moi dans cette arène.
Alors, où est-ce que vous allez chercher un roi à mettre au-dessus de moi ?
Yékini n'est-il pas au-dessus de tous les athlètes de la lutte avec frappe ?
Il n'est pas au-dessus de moi. Il n'est pas plus technique que moi. Il faut savoir faire la part des choses. Je ne vois pas un poids lourd capable de faire ce je que je fais. Yékini est un lutteur qui attend toujours son adversaire pour pouvoir le terrasser. Ce n'est pas mon cas. J'attaque et j'impose ma technique. Yékini ne peut pas faire ça. Son seul point fort, c'est sa tactique défensive. Et encore, s'il ne saisit pas le «nguimb» (pagne) de son adversaire, il ne peut rien faire. Comment pouvez-vous dire que ce dernier est le lutteur le plus technique ? Yékini ne m'a pas encore affronté, il ne peut pas prétendre être le meilleur de l'arène.
Alors, que dites-vous d'un combat contre Yékini ?
Je ne suis pas prêt à affronter Yékini. C'est lui qui choisit ses adversaires. J'attends qu'il me choisisse. Yékini attend toujours le temps de prendre le dessus mystiquement sur son adversaire avant d'accepter de l'affronter. (Il éclate de rire, Ndlr) Je ne suis pas encore,
prêt pour l'affronter.
À part Yékini, qui d'autre pouvez-vous ou devez-vous affronter ?
Les adversaires potentiels ne manquent pas. Pourquoi les gens se focalisent sur Yékini ? Je ne fais pas de fixation sur lui. Je sais que Yékini prépare mon combat contre lui depuis belle lurette.
Qui vous l’a dit?
C'est un secret de polichinelle. Pour la première fois, je livre un seul combat durant toute une saison. Pendant tout ce temps, Yékini se préparait à m'affronter. Mais il n'a qu'à prendre son mal en patience. Je ne suis pas encore prêt. Il partait faire ses pratiques mystiques chez mes parents en Casamance. J'attends le feu vert de mes parents de la Casamance qui mijotent quelque chose pour moi.
Tapha Tine a réclamé Balla Gaye 2 ou Tyson. Qu’en dites-vous ?
Tapha Tine sait personnellement que je peux lui enseigner la lutte. C'est un grand champion. Je l'ai félicité pour sa victoire sur Elton, mais pour l'instant je ne vais pas l'affronter. Il lui reste un peu de chemin pour m'atteindre. Il me connaît très bien. Je l'ai battu dans les tournois de lutte simple.
Bombardier ne figure pas dans vos plans. On dirait que vous l'évitez ?
(Il éclate de lire) Jamais ! Personne ne m'a jamais parlé de lui. Bombardier, pourquoi pas ? C'est un combat alléchant.
Attention, son surnom lui colle bien à la peau. C'est un lourd et un puncheur ?
(Rire) Pourtant Tyson était très lourd et c'est un puncheur. Qu'avez-vous vu ? Je ne l'ai pas plié en 30 secondes ?
Comment allez-vous passer vos vacances ?
Pour le moment, je vais me dévouer à la religion. Je vais profiter du mois de ramadan pour implorer le pardon de Dieu et prier pour un avenir radieux. Après la Korité, je vais reprendre le vol pour New York. Je vais continuer le travail pour préparer la saison prochaine. Entre-temps, je vais voir comment faire une tournée pour remercier mes supporters et aller me ressourcer chez mes parents en Casamance.
Avez-vous prévu d'aller rendre visite à Tyson ?
Bien sûr. Il est mon idole. Aujourd'hui, il traverse une période sombre, mais il reste un grand champion. Je lui dois beaucoup de respect. Après cette défaite, j'ai entendu les gens dire qu'il doit aller à la retraite et laisser la place à Eumeu Sène. Je ne partage pas cet avis. Quoi qu'il en soit, Tyson reste un champion. C'est lui qui a révolutionné l'arène. Je suis désolé de le dire, mais Eumeu Sène n'a pas fait mieux que Tyson. Les Sénégalais ont l'habitude d'oublier les héros d'hier. Quand Tyson faisait des ravages, tout le monde était avec lui. Pourquoi on veut dire du mal de lui maintenant ? Le sport est fait de victoires et de défaites. Je fais partie des gens que Tyson faisait vibrer de joie. Si j'ai un conseil à lui donner, c'est qu'il reste dans l'arène.
SOURCE : L’OBS IDRISSA SANÉ
Je rends grâce à Dieu qui m'a accordé la victoire. Une victoire est toujours belle, mais battre Tyson est plus-que beau. Ce combat a tenu le Sénégal en haleine pendant 8 à 9 mois. Le combat a été programmé (le 3 avril 2011), puis déprogrammé. C'était difficile pour les lutteurs et pour les supporteurs. Tout le monde avait hâte d'en connaître l'issue. Dieu merci, mes efforts n'ont pas été vains. L'issue du combat a démontré que seul le travail paie. Quand le combat a été programmé pour le 3 avril, je me suis rendu aux Etats-Unis pour me préparer. Malheureusement, il a été reporté. Il fallait que je reparte aux Etats-Unis pour tout reprendre. C'était très difficile. Cette victoire est spéciale pour moi, en ce sens que je viens de battre quelqu'un qui a toujours été mon idole. J'ai toujours rêvé de devenir comme Tyson un jour. Ironie du sort, je l'ai battu. Ce combat était un challenge personnel. Je voulais ma revanche sur l'écurie Boul Falé dont l'un des pensionnaires (Eumeu Sène) m'a infligé une défaite. J'ai reculé pour mieux sauter. Aujourd'hui, la défaite face à Eumeu Sène n'est rien par rapport à ma victoire sur le chef de file de l'écurie (Boul Falé).
À la fin du combat, vous avez pleuré, et c'est la première fois que cela vous arrive. C'est la victoire qui vous a surpris à ce point ou quoi ?
C'est la première fois que je pleure après une victoire. Ce n'est pas que la victoire m'a surpris, au contraire, j'étais convaincu que j'allais battre Tyson. J'ai pleuré à cause de mon père et ma mère. Ils n'ont ménagé aucun effort pour que je gagne ce combat. Ils sont sur le terrain depuis 8 mois, rien que pour moi. Surtout mon père. Il s'est vraiment fatigué pour moi. Il a fait tous les coins du pays pour la préparation mystique du combat. Après le combat, quand je l'ai regardé, je ne pouvais pas contenir mes larmes. J'ai réalisé à quel point un père pouvait se démener pour son fils. J'ai demandé pardon à mon père et à ma mère pour tous les efforts fournis pour que je gagne ce combat. Je profite de l'occasion pour remercier mes supporteurs de tous les coins du Sénégal, mes parents de Sédhiou, Malifara, Bignona, toute la Casamance, la Gambie et la Guinée¬-Bissau.
Vous aviez déclaré que le combat serait de courte durée, ce qui s'est confirmé (il a duré 30 secondes, Ndlr). Ce sont les marabouts qui vous l'avaient prédit ?
Ce n'est pas une question de marabout. Je savais que le combat serait rapide, parce que je prenais en compte mes qualités, la préparation que j'ai faite... Bref, je savais que «Tyson» ne pouvait pas me résister pendant plus d'une minute. Je soulevais 600 kg à l'entraînement et lui ne pèse pas plus de 140 kg. Je lui ai imposé le combat rapproché, parce que je savais que si je le saisissais, j'allais l'envoyer à terre.
Quand vous êtes revenu des Etats-Unis, beaucoup d'observateurs craignaient que le surpoids vous joue de mauvais tours. À l'arrivée, vous, avez gardé la mobilité...
J'étais allé aux Etats-Unis pour augmenter mon poids. Vous n'êtes pas sans savoir que pour battre Tyson, il faut être un lourd comme lui. J'ai augmenté mon poids, puis j'ai travaillé ma rapidité. Je suis jeune, le poids n'enlève rien à ma vivacité. Le jour du combat, je n'ai pas montré ma rapidité, parce que la bâche pouvait me jouer un sale tour. D'ailleurs, j'ai trébuché à deux reprises. Si la bâche n'était pas glissante, j'allais abréger le combat en moins de 20 secondes.
Vous avez étalé durant ce combat des talents de boxeur qu'on ne vous connaissait pas...
Depuis que j'ai signé le contrat, les gens n'arrêtaient pas de m'avertir sur la puissance de frappe de Tyson. J'ai alors décidé de travailler la mienne. Lors de mon premier séjour aux Etats-Unis, j'ai axé mon travail sur la boxe et la musculation. Avant de rentrer an Sénégal, un de mes entraineurs de boxe m'a dit que je suis capable de mettre Tyson KO. J'avais beaucoup d'entraîneurs de boxe. Ils sont tous des Américains, tous des professionnels dans ce qu'ils font. C'est pourquoi, à mon retour, j'ai rassuré mes supporteurs.
Aviez-vous pensé à la défaite après tout le show, jugé parfois excessif, que vous avez fait durant la promotion du combat?
Beaucoup de Sénégalais se trompent sur mon comportement. La lutte est un sport de combat. Il faut faire le show pour attirer les amateurs. Je m'efforce de faire le show, mais à chaque fois, les gens disent que je suis impoli. Par contre, il y en a qui ont compris l'esprit de show à l'américaine que je veux adopter. Car, malgré tout ce qui se dit, le stade est plein lors de mes combats. Pour ce combat, beaucoup de gens souhaitaient que je tombe, car pour eux je parle trop. D'autres ont souhaité que je gagne pour que je joigne l'acte à la parole. Je redouble d'efforts pour ne pas donner raison à mes ennemis. Après tout le bruit que j'ai fait, je savais qu'une défaite serait humiliante. Je n'y pensais même pas. Quand je pense que mon père n'a pas eu de repos depuis que le combat a été ficelé, j'effaçais systématiquement une défaite de mon esprit.
Quels ont été les derniers conseils de votre père ?
Il me demandait de faire des déplacements, parce que Tyson est plus géant que moi, Je lui ai dit de ne pas s'inquiéter car si Tyson ne se déplace pas, je vais le mettre KO. Il m'a demandé si je suis sûr de ce que je dis. Je l'ai rassuré, il est sorti l’esprit tranquille. J'étais décidé à en finir le plus rapidement possible avec Tyson. C'est pourquoi, quand il a déclenché un coup, j'ai immédiatement riposté. J'ai enchaîné les coups et il s'est rendu (sic). Dans le corps-à-corps, il enclenché un mouvement de rotation, j'ai fait un changement de pied et enchaîné la hanchée.
Eumeu Sène et vous avez beaucoup échangé dans l'enceinte. Qu'est-ce que vous vous êtes dit?
(Rire) Eumeu Sène, je l'ai sur nommé le porte-parole de Tyson. Il voulait me déstabiliser, mais ça n'a pas marché. Eumeu m'a dit : «Tu as goûté à la défaite à Boul Falé. Nous allons remettre ça. » Je lui ai dit qu'il m'a terrassé parce que c'est une défaite inévitable, mais que je suis plus fort que lui et s'il m'affronte 100 fois, il n'aura que sa seule victoire de 2009. Après, il m'a dit que Tyson va me boxer, parce que je suis un poltron. C'est à cause de ces propos d'Eumeu Sène que j'ai frappé Tyson. Je tenais à montrer à Eumeu Sène que moi aussi je suis méchant quand il le faut. Quand j'en ai eu marre, j'ai dit à Eumeu : «Va attendre sur la touche ! Je vais battre le grand rapidement, après tu le ramèneras à la maison. »
Ce combat était un règlement de comptes, alors ?
Bien sûr ! Eumeu Sène m'a terrassé en 2009, mais battre son mentor est encore plus important comme revanche. J'ai lavé l'affront que l'écurie Boul Falé m'avait fait subir, mais je n'ai pas fini avec Eumeu. Il n'a qu'à m'attendre. Je suis dans la phase aller. Au retour, je prendrai ma revanche.
Qui te reste-t-il à affronter dans cette phase aller ?
Celui que les amateurs et les promoteurs voudront pour moi.
Tout le monde parle de Yékini, du Roi des arènes ?
Quel roi ? Je suis mon propre roi. Je ne vois pas un lutteur plus fort que moi dans cette arène.
Alors, où est-ce que vous allez chercher un roi à mettre au-dessus de moi ?
Yékini n'est-il pas au-dessus de tous les athlètes de la lutte avec frappe ?
Il n'est pas au-dessus de moi. Il n'est pas plus technique que moi. Il faut savoir faire la part des choses. Je ne vois pas un poids lourd capable de faire ce je que je fais. Yékini est un lutteur qui attend toujours son adversaire pour pouvoir le terrasser. Ce n'est pas mon cas. J'attaque et j'impose ma technique. Yékini ne peut pas faire ça. Son seul point fort, c'est sa tactique défensive. Et encore, s'il ne saisit pas le «nguimb» (pagne) de son adversaire, il ne peut rien faire. Comment pouvez-vous dire que ce dernier est le lutteur le plus technique ? Yékini ne m'a pas encore affronté, il ne peut pas prétendre être le meilleur de l'arène.
Alors, que dites-vous d'un combat contre Yékini ?
Je ne suis pas prêt à affronter Yékini. C'est lui qui choisit ses adversaires. J'attends qu'il me choisisse. Yékini attend toujours le temps de prendre le dessus mystiquement sur son adversaire avant d'accepter de l'affronter. (Il éclate de rire, Ndlr) Je ne suis pas encore,
prêt pour l'affronter.
À part Yékini, qui d'autre pouvez-vous ou devez-vous affronter ?
Les adversaires potentiels ne manquent pas. Pourquoi les gens se focalisent sur Yékini ? Je ne fais pas de fixation sur lui. Je sais que Yékini prépare mon combat contre lui depuis belle lurette.
Qui vous l’a dit?
C'est un secret de polichinelle. Pour la première fois, je livre un seul combat durant toute une saison. Pendant tout ce temps, Yékini se préparait à m'affronter. Mais il n'a qu'à prendre son mal en patience. Je ne suis pas encore prêt. Il partait faire ses pratiques mystiques chez mes parents en Casamance. J'attends le feu vert de mes parents de la Casamance qui mijotent quelque chose pour moi.
Tapha Tine a réclamé Balla Gaye 2 ou Tyson. Qu’en dites-vous ?
Tapha Tine sait personnellement que je peux lui enseigner la lutte. C'est un grand champion. Je l'ai félicité pour sa victoire sur Elton, mais pour l'instant je ne vais pas l'affronter. Il lui reste un peu de chemin pour m'atteindre. Il me connaît très bien. Je l'ai battu dans les tournois de lutte simple.
Bombardier ne figure pas dans vos plans. On dirait que vous l'évitez ?
(Il éclate de lire) Jamais ! Personne ne m'a jamais parlé de lui. Bombardier, pourquoi pas ? C'est un combat alléchant.
Attention, son surnom lui colle bien à la peau. C'est un lourd et un puncheur ?
(Rire) Pourtant Tyson était très lourd et c'est un puncheur. Qu'avez-vous vu ? Je ne l'ai pas plié en 30 secondes ?
Comment allez-vous passer vos vacances ?
Pour le moment, je vais me dévouer à la religion. Je vais profiter du mois de ramadan pour implorer le pardon de Dieu et prier pour un avenir radieux. Après la Korité, je vais reprendre le vol pour New York. Je vais continuer le travail pour préparer la saison prochaine. Entre-temps, je vais voir comment faire une tournée pour remercier mes supporters et aller me ressourcer chez mes parents en Casamance.
Avez-vous prévu d'aller rendre visite à Tyson ?
Bien sûr. Il est mon idole. Aujourd'hui, il traverse une période sombre, mais il reste un grand champion. Je lui dois beaucoup de respect. Après cette défaite, j'ai entendu les gens dire qu'il doit aller à la retraite et laisser la place à Eumeu Sène. Je ne partage pas cet avis. Quoi qu'il en soit, Tyson reste un champion. C'est lui qui a révolutionné l'arène. Je suis désolé de le dire, mais Eumeu Sène n'a pas fait mieux que Tyson. Les Sénégalais ont l'habitude d'oublier les héros d'hier. Quand Tyson faisait des ravages, tout le monde était avec lui. Pourquoi on veut dire du mal de lui maintenant ? Le sport est fait de victoires et de défaites. Je fais partie des gens que Tyson faisait vibrer de joie. Si j'ai un conseil à lui donner, c'est qu'il reste dans l'arène.
SOURCE : L’OBS IDRISSA SANÉ
