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Les électeurs sud-africains sont appelés mercredi à élire les 400 députés qui choisiront le 21 mai le président de la République. Malgré les tensions sociales, l'ANC, au pouvoir depuis 1994, part favori.
Selon les sondages, l'Afrique du Sud s'achemine vers une réélection de Jacob Zuma. Plus de 25,3 millions d’électeurs sud-africains sont appelés à voter, le 7 mai, pour élire leurs 400 députés, qui eux-mêmes désigneront, le 21 mai, le chef de l’État. L'actuel président devrait ainsi être reconduit pour un second mandat de cinq ans malgré le climat social très tendu dans le pays, avec des scènes de violence urbaine quasi quotidiennes dans les townships les plus pauvres. Son parti, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994, demeure le grand favori de ces scrutins, même si sa popularité est entamée par la crise économique et les affaires de corruption.
"L’élection du 7 mai est l’une des plus disputées de ces 20 dernières années", note la politologue Lizette Lancaster, de l’ISS (Institute for Security Studies), "et l’on s’attend à ce que l’ANC perde du terrain". Les sondages prédisent un recul de l’ANC autour de 60 %, contre 65,9 % en 2009, au profit notamment du parti d’opposition libérale DA (Alliance démocratique), crédité d’environ 20 % des intentions de vote.
Devant un bureau de vote à Soweto, situé à 300 mètres à peine de l’ancienne maison de Nelson Mandela, une vingtaine de personnes ont fait la queue dès 6 heures du matin pour pouvoir voter à l’ouverture des bureaux. "Je vais voter pour l’ANC malgré leurs erreurs. Je suis fier de l’ANC, ils ont fait beaucoup pour nous et il faut leur donner une chance d’avancer, de créer des emplois", disait fièrement Benedict Molefe Tuge, un employé de restaurant de 48 ans, père célibataire de deux enfants.
Appel au calme
Jusqu’à la dernière minute, les responsables de la sécurité ont multiplié les appels au calme. Car les manifestations violentes dans les bidonvilles et les quartiers pauvres se succèdent jour après jour dans le pays, généralement pour protester contre la mauvaise qualité des services publics, dont la distribution d’eau et d’électricité.
>> Lire aussi Afrique du Sud : quand les jeunes désapprouvent Jacob Zuma
Dans la nuit de mardi à mercredi, c’est le quartier pauvre de Bekkersdal, près de Johannesburg, qui a été le théâtre d’émeutes. Trois bureaux de vote ont été incendiés, selon la radio d’information 702. Au lever du jour, une douzaine de femmes chantaient et dansaient sur les ruines de l’un de ces bureaux, brandissant leurs cartes d’identité pour exiger de voter. "Je suis ici pour voter pour mon avenir. Je m’en fiche, de ce qui s’est passé ici hier (mardi soir). Je ne vais pas les laisser m’empêcher" de voter, a déclaré Nosihle Zikalala, devant une tente érigée à la hâte pour abriter un bureau de vote.
Le coup d'essai de Julius Malema
Outre le score de l'ANC, qui compte sur l'anniversaire des 20 ans de la démocratie et sur le souvenir de Mandela pour se maintenir, tous les regards seront tournés aussi vers les résultats du parti populiste de Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF), nouveau venu dans le paysage politique. L'ancien leader de la jeunesse de l'ANC, exclu du parti pour son opposition radicale à Zuma, prône la nationalisation des banques et des mines, l’expropriation sans indemnisation des grands propriétaires terriens blancs, et une redistribution large des richesses.
Beaucoup de progrès ont été pourtant accomplis ces vingt dernières années en Afrique du Sud : 96% des ménages ont maintenant accès à l’eau potable contre 62% en 1994 et 87% à l’électricité contre 58% à la même époque ; le taux de criminalité effrayant a baissé ; il y a moins de bidonvilles ; une classe moyenne noire a émergé.
Mais après l'apartheid, le pays est restée profondément inégalitaire. Les Blancs y gagnent en moyenne six fois plus que les Noirs, ils sont moins sujets au chômage (moins de 7% contre plus de 28%), et ils ont toujours un meilleur accès à l'éducation, qui reste de mauvaise qualité pour la majorité.
(Avec AFP)