ans un passé récent, il était le neveu –ou le fils dans la terminologie locale- chargé de domestiquer l’Assemblée nationale, la tenir en coupe réglée pour le compte de l’oncle –ou le père- président, dont la vision autocratique et les ambitions dynastiques n’ont jamais pu s’accommoder d’une séparation effective des pouvoirs, principe sacro saint en République.
Tout a une fin, et la longue nuit de despotisme « wadocratique » n’échappa pas à cette règle, balayée, après plusieurs années de déclin et de décadence, par l’irrésistible ouragan démocratique du 25 mars 2012.
Doudou Wade qui n’avait pas de quoi être fier dans la déchéance politique, se terrait depuis lors dans cette pénombre crépusculaire préfigurant une nouvelle longue nuit, cette fois faite de désillusion, ouverte devant lui par l’expression souveraine du suffrage universel.
Il vient de bouger dans son abri, actionné par un ressort revanchard.
Le rêve fou de la restauration dynastique, par la force, contre la légitimité populaire et l’ordre constitutionnel, n’est pas fou à ses yeux. Il y croit.
Ainsi s’érige t-il en idéologue du soulèvement, en portant un discours fondateur publié sous forme de contribution dans la presse en ce début de semaine, sous le titre « Macky Sall va droit à l’échec ».
« Le singe qui se brûle la queue est toujours désireux de voir d’autres connaître le même sort ».
Doudou Wade et les siens sont le symbole le plus patent de l’échec, qui ne saurait se déterminer que par rapport à un objectif identifié au départ. Leur objectif crié sur tous les toits, c’était de faire trôner leur dynastie à la tête du Sénégal pendant 50 ans au moins. Et pour ce faire, le premier des objectifs stratégiques qu’ils s’étaient eux-mêmes identifiés consistait à décrocher un 3ème mandat indu pour le père qui pourrait ainsi organiser tranquillement la succession. Le peuple en décida autrement. Point de 3ème mandat ; le cinquantenaire rêvé est limité à 12 ans et les ambitions dynastiques s’écroulent comme le château de cartes qu’elles n’ont jamais cessé d’être. Ils ont échoué parce que leur objectif était impertinent, inopportun, et surtout irréaliste. Celui de Macky Sall c’est de faire avancer ce pays dans la voie du développement, comme l’indique son programme « Yoonu yokkute », une expression devenue le message d’espoir de tout un peuple en quête de mieux être. Au crépuscule du dernier jour de la 5ème année, on saura si Macky Sall est allé droit vers l’échec.
Evidemment, Doudou Wade et les siens ne sauraient s’inscrire dans cette perspective qui ne leur réserve rien. Disqualifiés par la démocratie, exclus par les valeurs républicaines, traqués par la justice d’Etat, ces adeptes du despotisme dynastique, gestionnaires indélicats des deniers publics, sont convaincus aujourd’hui que leur seule chance réside dans le chaos.
Ils sont audacieux parce qu’ils sont désespérés ; ils se disent que n’ayant rien à perdre ils ont tout à gagner. Alors, ils théorisent le chaos. Doudou Wade en assume l’idéologie dans cet insipide discours d’amalgame, désarticulé, non construit, sans substance ni consistance, qui dit tout sauf l’idée véhiculée par son titre. Du coq-à-l’âne malhabile, slalomant entre le bilan d’étape, l’apologie du père déchu, le (re)positionnement du Pds dans l’opposition, etc.
Il y a quand même en filigrane une idée forte, celle de la volonté manifeste de théoriser la déstabilisation du pays. La maladresse accentuée par la passion a favorisé le déshabillage de cette idée maitresse de son enveloppe d’oripeaux rhétoriques. Elle se manifeste dans le premier ¼ du texte qui prédit une « prochaine et imminente bombe sociale », et qui est aussi caractérisé par la récurrence de la notion de « soulèvement » qu’on y retrouve à deux reprises, à quelques lignes d’intervalles, dans une démarche crescendo évoluant du « soulèvement » tout court au « soulèvement populaire ».
Et pour légitimer ce projet insurrectionnel, l’idéologue n’a pas peur de tomber dans le ridicule. Comment percevoir autrement, que lui, Doudou Wade, parle de :
« Flambée des prix », lui qui, hier encore, était un des piliers d’un régime aujourd’hui déchu, vomi et banni par un peuple que 12 années de flambée sans répit des prix a mené à la révolte citoyenne. Doudou Wade pousserait il le ridicule jusqu’à oser se soumettre à l’épreuve de la vérité des chiffres du tableau d’évolution des prix de 2000 à aujourd’hui ?
« De l’impréparation de l’hivernage », lui dont le régime a déstructuré la société rurale sénégalaise par ses politiques agricoles erratiques toujours improvisée ?
« De la gestion des inondations », lui dont le régime a reporté des élections législatives, mobilisé 50 milliards des deniers publics au nom de la lutte contre les inondations, sans résultat perceptible par nos compatriotes victimes de ce fléau ?
« Des délestages intempestifs d’électricité », lui dont le régime a eu, pendant des années, à s’accommoder des violences populaires dans les rues, agrémentées de casses et destruction de biens publics et parfois même privés, phénomène né du ras-le-bol des populations des espaces les plus urbanisés du Sénégal, refusant de retourner à l’ère de la bougie comme le suggérait le chef de ce régime
« De l’effectif du gouvernement », lui dont le régime est tombé le 25 mars dernier avec un gouvernement de 40 ministre dont plus du tiers avec le titre de ministre d’Etat et les privilèges y afférents
« De la nomination de ministres de nationalité étrangère », lui qui a dévoyé son mandat parlementaire pour servir les intérêts d’un ministre de famille ne parlant aucune langue nationale sénégalaise (je ne parlerai pas de tous les ministres qu’il a servis et défendus depuis l’Assemblée nationale et qui étaient titulaires d’autres nationalités).
« De nominations partisanes et claniques », « de gestion patrimoniale », lui, le neveu ou le fils, dont les cousins, cousines, neveux et alliés quadrillaient naguère l’espace institutionnel par la seule force du décret et de l’arrêté
« De l’impunité… », théorisée sur la base d’une inédite « présomption de culpabilité », lui dont le régime laisse dans son legs scabreux l’affaire Talla Sylla, l’affaire Balla Gaye, l’affaire Mamadou Diop, l’affaire Malick Bâ, la grâce immorale accordée aux assassins de Me Babacar SEYE… et ultimement à une trafiquante de drogue étrangère arrêtée, jugée, condamnée et incarcérée au Sénégal. C’est vrai que Doudou Wade et les siens, en lieu de place du principe juridique universel de « présomption d’innocence », connaissent plutôt l’anti principe politicien de « présomption de culpabilité » qui était leur instrument juridique de neutralisation de leurs adversaires.
Le texte de Doudou Wade est à la fois rassurant et inquiétant. Rassurant parce que son indigence substantielle est la preuve implacable que le président Macky SALL n’offre à ses adversaires le moindre motif de critique fondée. Inquiétant parce qu’il révèle le degré d’égarement et de désespoir d’un groupe de compatriotes qui fonce tête baissée vers le bloc de béton des remparts de la République.
Oui, Doudou Wade et les siens préparent un soulèvement suicidaire. Et l’Etat fera face pour maintenir l’ordre républicain et la légitimité démocratique. Ils sont prévenus.
L’honorable député Pape Biram Toure
Vice président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar
Tout a une fin, et la longue nuit de despotisme « wadocratique » n’échappa pas à cette règle, balayée, après plusieurs années de déclin et de décadence, par l’irrésistible ouragan démocratique du 25 mars 2012.
Doudou Wade qui n’avait pas de quoi être fier dans la déchéance politique, se terrait depuis lors dans cette pénombre crépusculaire préfigurant une nouvelle longue nuit, cette fois faite de désillusion, ouverte devant lui par l’expression souveraine du suffrage universel.
Il vient de bouger dans son abri, actionné par un ressort revanchard.
Le rêve fou de la restauration dynastique, par la force, contre la légitimité populaire et l’ordre constitutionnel, n’est pas fou à ses yeux. Il y croit.
Ainsi s’érige t-il en idéologue du soulèvement, en portant un discours fondateur publié sous forme de contribution dans la presse en ce début de semaine, sous le titre « Macky Sall va droit à l’échec ».
« Le singe qui se brûle la queue est toujours désireux de voir d’autres connaître le même sort ».
Doudou Wade et les siens sont le symbole le plus patent de l’échec, qui ne saurait se déterminer que par rapport à un objectif identifié au départ. Leur objectif crié sur tous les toits, c’était de faire trôner leur dynastie à la tête du Sénégal pendant 50 ans au moins. Et pour ce faire, le premier des objectifs stratégiques qu’ils s’étaient eux-mêmes identifiés consistait à décrocher un 3ème mandat indu pour le père qui pourrait ainsi organiser tranquillement la succession. Le peuple en décida autrement. Point de 3ème mandat ; le cinquantenaire rêvé est limité à 12 ans et les ambitions dynastiques s’écroulent comme le château de cartes qu’elles n’ont jamais cessé d’être. Ils ont échoué parce que leur objectif était impertinent, inopportun, et surtout irréaliste. Celui de Macky Sall c’est de faire avancer ce pays dans la voie du développement, comme l’indique son programme « Yoonu yokkute », une expression devenue le message d’espoir de tout un peuple en quête de mieux être. Au crépuscule du dernier jour de la 5ème année, on saura si Macky Sall est allé droit vers l’échec.
Evidemment, Doudou Wade et les siens ne sauraient s’inscrire dans cette perspective qui ne leur réserve rien. Disqualifiés par la démocratie, exclus par les valeurs républicaines, traqués par la justice d’Etat, ces adeptes du despotisme dynastique, gestionnaires indélicats des deniers publics, sont convaincus aujourd’hui que leur seule chance réside dans le chaos.
Ils sont audacieux parce qu’ils sont désespérés ; ils se disent que n’ayant rien à perdre ils ont tout à gagner. Alors, ils théorisent le chaos. Doudou Wade en assume l’idéologie dans cet insipide discours d’amalgame, désarticulé, non construit, sans substance ni consistance, qui dit tout sauf l’idée véhiculée par son titre. Du coq-à-l’âne malhabile, slalomant entre le bilan d’étape, l’apologie du père déchu, le (re)positionnement du Pds dans l’opposition, etc.
Il y a quand même en filigrane une idée forte, celle de la volonté manifeste de théoriser la déstabilisation du pays. La maladresse accentuée par la passion a favorisé le déshabillage de cette idée maitresse de son enveloppe d’oripeaux rhétoriques. Elle se manifeste dans le premier ¼ du texte qui prédit une « prochaine et imminente bombe sociale », et qui est aussi caractérisé par la récurrence de la notion de « soulèvement » qu’on y retrouve à deux reprises, à quelques lignes d’intervalles, dans une démarche crescendo évoluant du « soulèvement » tout court au « soulèvement populaire ».
Et pour légitimer ce projet insurrectionnel, l’idéologue n’a pas peur de tomber dans le ridicule. Comment percevoir autrement, que lui, Doudou Wade, parle de :
« Flambée des prix », lui qui, hier encore, était un des piliers d’un régime aujourd’hui déchu, vomi et banni par un peuple que 12 années de flambée sans répit des prix a mené à la révolte citoyenne. Doudou Wade pousserait il le ridicule jusqu’à oser se soumettre à l’épreuve de la vérité des chiffres du tableau d’évolution des prix de 2000 à aujourd’hui ?
« De l’impréparation de l’hivernage », lui dont le régime a déstructuré la société rurale sénégalaise par ses politiques agricoles erratiques toujours improvisée ?
« De la gestion des inondations », lui dont le régime a reporté des élections législatives, mobilisé 50 milliards des deniers publics au nom de la lutte contre les inondations, sans résultat perceptible par nos compatriotes victimes de ce fléau ?
« Des délestages intempestifs d’électricité », lui dont le régime a eu, pendant des années, à s’accommoder des violences populaires dans les rues, agrémentées de casses et destruction de biens publics et parfois même privés, phénomène né du ras-le-bol des populations des espaces les plus urbanisés du Sénégal, refusant de retourner à l’ère de la bougie comme le suggérait le chef de ce régime
« De l’effectif du gouvernement », lui dont le régime est tombé le 25 mars dernier avec un gouvernement de 40 ministre dont plus du tiers avec le titre de ministre d’Etat et les privilèges y afférents
« De la nomination de ministres de nationalité étrangère », lui qui a dévoyé son mandat parlementaire pour servir les intérêts d’un ministre de famille ne parlant aucune langue nationale sénégalaise (je ne parlerai pas de tous les ministres qu’il a servis et défendus depuis l’Assemblée nationale et qui étaient titulaires d’autres nationalités).
« De nominations partisanes et claniques », « de gestion patrimoniale », lui, le neveu ou le fils, dont les cousins, cousines, neveux et alliés quadrillaient naguère l’espace institutionnel par la seule force du décret et de l’arrêté
« De l’impunité… », théorisée sur la base d’une inédite « présomption de culpabilité », lui dont le régime laisse dans son legs scabreux l’affaire Talla Sylla, l’affaire Balla Gaye, l’affaire Mamadou Diop, l’affaire Malick Bâ, la grâce immorale accordée aux assassins de Me Babacar SEYE… et ultimement à une trafiquante de drogue étrangère arrêtée, jugée, condamnée et incarcérée au Sénégal. C’est vrai que Doudou Wade et les siens, en lieu de place du principe juridique universel de « présomption d’innocence », connaissent plutôt l’anti principe politicien de « présomption de culpabilité » qui était leur instrument juridique de neutralisation de leurs adversaires.
Le texte de Doudou Wade est à la fois rassurant et inquiétant. Rassurant parce que son indigence substantielle est la preuve implacable que le président Macky SALL n’offre à ses adversaires le moindre motif de critique fondée. Inquiétant parce qu’il révèle le degré d’égarement et de désespoir d’un groupe de compatriotes qui fonce tête baissée vers le bloc de béton des remparts de la République.
Oui, Doudou Wade et les siens préparent un soulèvement suicidaire. Et l’Etat fera face pour maintenir l’ordre républicain et la légitimité démocratique. Ils sont prévenus.
L’honorable député Pape Biram Toure
Vice président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar