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Ce terrifiant "marché de l'enfant d'occasion" prend différentes formes, toutes inconcevables vues de France. Le reportage s'ouvre sur une sorte de "défilé de mode" organisé par une agence de "rehoming". Timides, de jeunes ados à la démarche un peu gauche, avancent en espérant se faire remarquer et retrouver un foyer. Dans la salle, de futurs parents potentiels consultent des enfants sur catalogue. La procédure coûte environ 5000 euros, soit deux fois moins cher que le processus. La nouvelle famille doit obtenir un agrément pour obtenir la garde provisoire de l'enfant, avant la validation de la réadoption par un juge.
Un "marché noir" sur Internet
Mais face à cette procédure longue et coûteuse, beaucoup se tournent vers un marché parallèle, via un système de petites annonces sur Internet. La famille transfère alors provisoirement la garde de l'enfant en signant un simple document. C'est ce qu'a vécu Nita, lorsqu'elle avait 14 ans. Sept mois à peine après son adoption en Haïti, ses parents, qui n'arrivent pas à faire face à cette ado perturbée et agitée, la confient à des inconnus. Au bout d'un mois, cette nouvelle famille procède à un vote pour déterminer si elle doit rester ou partir... Ici, la réadoption n'étant pas officielle, le douloureux processus peut se répéter à l'infini. En tout, Nita sera "donnée" cinq fois par sa famille. "J'avais peur, (...) je ne savais pas avec qui j'allais habiter, ni dans quelle ville, j'étais envoyée comme ça, à n'importe qui, comme on envoie un colis par la poste."
Une aubaine pour les prédateurs sexuels
La dernière fois, la jeune fille s'est retrouvée dans une famille qui avait déjà adopté plusieurs enfant, dont quatre filles. Toutes étaient abusées sexuellement par leur "père". L'homme a fini par être condamné à de la prison à vie pour viol. D'autres enfants ont ainsi été confiés à des pédophiles, aucune vérification n'étant effectuée sur le profil des "adoptants".
Aujourd'hui, le père adoptif de Nita regrette et tente de justifier l'injustifiable. Les autres enfants de la famille "ne se sentaient pas à l'aise avec elle, mon ex-femme était stressée et se bagarrait souvent avec elle (...). Il fallait que quelque chose change, ou toute la maison allait s'écrouler".
Faire le deuil des parents précédents
Certains parents ne mesurent pas les difficultés d'une adoption et encore moins les difficultés d'une réadoption. Faire le deuil des parents précédents est "crucial", souligne Debbie Riley, thérapeute et directrice d'un centre d'aide privé aux parents adoptifs, le seul dans le pays. "Comment faire confiance à votre nouvelle maman quand l'autre vous a mis de côté?". D'autant plus qu'aux Etats-Unis, les services sociaux n'assurent pas le suivi des enfants adoptés.
James Langevin, lui même adopté, milite pour interdire la réadoption. Ce député est l'auteur d'un projet de loi national pour interdire la réadoption et "donner les ressources nécessaires aux familles" en difficulté pour faire en sorte que la "première adoption soit la seule". Un projet qui nécessite 50 millions d'euros de budget et qui ne semble pas être la priorité du gouvernement, précise le documentaire.
Procéder à un transfert de garde sans passer par un juge est désormais interdit dans dix Etats. Dans tous les autres, les enfants peuvent toujours être donnés en toute impunité. Aujourd'hui, Nita a 19 ans et a pardonné à celle qu'elle appelle encore sa maman. "Je comprends qu'elle ait voulu me donner à quelqu'un d'autre mais elle n'a pas réalisé en mettant ce genre d'annonce j'étais un objet qu'elle vendait à des inconnus."
LEXPRESS