Regrets. «Il faut poser la question à Abdou Diouf qui était avant tout un homme d’Etat. Et l’Etat n’a pas d’amis, ni de parents. L’Etat applique la loi de façon équitable.»
Sensible et difficile. «J’ai suivi ces derniers jours le débat sur la possible radiation des enseignants. Chaque fois qu’on sanctionne, on a échoué. Il faut dialoguer, négocier, sans jamais se fatiguer. La radiation est une décision grave à ne pas prendre à la légère. Je suis solidaire avec le gouvernement sénégalais, au moins, en tant qu’ancien ministre de l’Education. J’ai repris l’Éducation, après deux années blanches, en 88 et 89 mais, je n’ai pas eu de grèves. Lorsque je fus muté aux Affaires étrangères, les gens ont manifesté contre mon départ. Cela m’a beaucoup marqué. L’Education est un ministère extrêmement sensible et difficile. Il ne faut jamais céder au chantage, mais il ne faut jamais se décourager dans la négociation. Mame Abdou Aziz Sy Dabakh m’avait beaucoup aidé, notamment avec le lycée Malick Sy de Thiès. Il m’a incité à parler avec les élèves, ce que je fis et ils ont fini par lever leur mot d’ordre, sans aucune menace de ma part. Je salue la décision des enseignants qui ont accepté d’écouter les guides religieux qui ont un grand rôle dans ce pays. A l’époque, c’était les Layennes qui jouaient ce rôle, mais maintenant, ce sont les Tidjanes et les Mourides. C’est pareil et il faut s’en féliciter.»