Diagnostic: La congestion, goulot d'étranglement du Port de Dakar(DG)
Mercredi 7 Février 2018
La situation de congestion du Port autonome de Dakar (PAD), qui s’explique notamment par "un retard d’investissement" dans l’outil de production dans un contexte de croissance "rapide et soutenue" de l’économie nationale, fait perdre du terrain à cette société, a indiqué son directeur général, Aboubacar Sédikh Bèye.
"La raison majeure pour laquelle nous perdons du terrain est liée à la situation de congestion du Port. De façon structurelle, cette situation s’explique par un retard d’investissement dans l’outil de production pendant que l’économie connaît une croissance rapide et soutenue", a souligné le DG du PAD.
Dans un entretien paru dans le numéro de février de Intelligences Magazine, M. Bèye laisse entendre que les "causes de cette congestion sont également à chercher dans la lenteur des cadences de manutention, la configuration de l’espace portuaire et l’absence de réserves foncières, la complexité de la relation ville-port, la multiplicité des acteurs et la complexité des procédures".
Il a ainsi souligné, pour étayer sa réflexion, que pour débarquer actuellement "un bateau de quarante mille tonnes de riz, il faut vingt jours’’, ce qui est selon lui "inadmissible".
"La congestion portuaire est un des goulots d’étranglement qui étouffe les performances dans les différents terminaux et place souvent la plateforme portuaire dans des zones de turbulences aux conséquences désastreuses pour l’économie nationale", a estimé Aboubacar Sédikh Bèye.
Il ajoute que "pour améliorer la compétitivité du port, il ne faut donc pas chercher loin. Il nous faut faire de gros investissements dans la logistique portuaire et de façon drastique, il faut accroître la productivité du travail".
A court terme, la stratégie adoptée pour faire du PAD un port de flux repose essentiellement sur la réhabilitation de sa voirie et de sa voie ferrée, ainsi que sur le désencombrement de l’intérieur et de l’extérieur de la barrière douanière, a-t-il détaillé.
Le DG a également cité la construction d’un port sec à Diamniadio et la gestion des flux de camions entrant et sortant du port de Dakar, jugeant primordiale la question de l’amélioration de sa compétitivité, d’autant qu’il fait face à une "concurrence très rude avec les ports de la sous-région qui ont tous manifesté leurs ambitions de devenir le hub de l’Afrique de l’Ouest".
M. Bèye fait le constat selon lequel "le Port de Dakar est proche de la saturation, du fait de l’augmentation du trafic, de sa configuration spatiale et de l’absence de réserve foncière. Il s’y ajoute des limites structurelles dans les profondeurs du port, la configuration des quais et terminaux".
Il note que "le port est conçu pour accueillir des navires d’au maximum 13 m de tirant d’eau’’, ajoutant que "seul un poste peut accommoder ces types de navires".
Il y a aussi que "pour accueillir des navires Panamax, il nous faut un port en eaux profondes, capable d’accueillir des navires de plus forts tirants d’eau, 18 m, capables par exemple de charger jusqu’à vingt mille conteneurs, au lieu de la limite actuelle de quatre mille cinq cents conteneurs par navire", a souligné le DG du PAD.
Aussi a-t-il annoncé "le démarrage prochain des travaux de construction du port de Ndayan, qui coûteraient pas moins de 1000 milliards de FCFA".
APS
Abdoul Aziz Diop
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