Dédouanement au Port de Dakar : Un scandale de fausses quittances évalué à plusieurs milliards de FCFA

Vendredi 20 Novembre 2015

L’Union Sénégalaise des Entreprises de Transit et de Transport Agréées (USETTA) et Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (UNACOIS) a alerté l’Etat sur une « situation alarmante qui prévaut au Port autonome de Dakar. »


Délivrance de fausses quittances 
 Selon les deux entités, qui étaient en conférence de presse cet après-midi, depuis 05 ans une fraude à grande échelle s'opère et le manque à gagner dépasse plusieurs milliards. « Aujourd'hui, les administrations sénégalaises veulent tout mettre sur le dos des transitaires tout en sachant que les quittances sont hors de leur champ de compétence. Ils ne peuvent ni les générer, ni les valider. De surcroît, de tels actes ne peuvent être faits sans la responsabilité directe de la Douane et/ou du Trésor public. » 
 L’inter profession de révéler que l'un des cerveaux de cette fraude est un individu qui travaillait au Trésor public, au cœur du centre de recouvrement des droits et taxes « mais, paradoxalement, il n'était lié par aucun contrat avec cette administration. » 
Le ridicule ajoute-t-elle est que cet  « agent du Trésor »actuellement en fuite, a été auparavant arrêté par l'Administration des Douanes et libéré. Pourquoi? Et maintenant les transitaires font l'objet de divers contrôles et harcèlements sur ces mêmes quittances par l'Inspection Générale des Finances (IGF), les enquêtes douanières, les bureaux des douanes et enfin la gendarmerie. Trop c'est trop. Ensuite, le traitement discriminatoire des déclarations en douane dans les bureaux et la forte intrusion de certaines autorités dans la gestion des dossiers ont fini de déstabiliser fortement le secteur. » 
  
Main mise des multinationales au port  de  Dakar 
  
Le périmètre portuaire est dans sa quasi-totalité entre les mains des multinationales a aussi dénoncé l’Interprofession. « Les différentes concessions opérées au niveau de l'espace portuaire se sont toutes faites à l'avantage des sociétés étrangères. Et l'ouverture du capital aux sociétés locales est renvoyée aux calendes grecques », note Etienne Sarr, Secrétaire Général de l’Inter profession. 
Ces multinationales ajoutent-ils, appliquent leurs propres lois et imposent leurs propres tarifs. 
« Les rubriques de facturation qu'elles appliquent ne figurent dans aucun barème homologué; nous pouvons citer les frais de chargement électronique du manifeste, les frais bad, frais release, merchant hullage fee, label removal  ......etc. D’autres rubriques présentes sur leurs factures sont des signes manifestes de doublon, notamment l’application sur la même facture des «frais d’avis d’arrivée » et «frais de communication.» 
 Tous ces «faux frais » appliqués à la marchandise,  sans aucun contrôle ou arbitrage des autorités, grèvent le prix des denrées et impactent la compétitivité du Port de Dakar fera-t-il savoir. « Il est extrêmement urgent de rétablir l’autorité du ministère en charge du commerce au risque de remettre en cause la compétitivité du port de Dakar et par ricochet la qualité de l’environnement des affaires. Lequel environnement est soumis à  de rudes épreuves au regard de la concurrence sous régionale. » 
 Des paiements exorbitants sur les procédures du commerce extérieur et le refus de l’informatisation totale a été aussi dénoncés par l’Interprofession ainsi que anomalies relevées dans la gestion du crédit d'enlèvement

dakaractu
Abdoul Aziz Diop