Si j’étais Macky, je cesserai de m’adresser à la presse au salon d’honneur à mes retours de voyage à l’étranger. Pourquoi ? Parce que lorsqu’on revient de voyage, on est souvent fatigué. On est souvent pressé de rentrer à la maison pour retrouver sa famille et ses enfants .On est pressé de prendre un bain et de grignoter quelque chose ou se reposer jusqu’au lendemain. Alors pourquoi faire perdre du temps à tout ce beau qui m’accompagne.
Aussi pourquoi cesserai- je de m’adresser aux journalistes au salon d’honneur de l’aéroport ? Par ce que l’équipe de presse avec qui j’aurai voyagé aurait déjà fait le compte rendu de mon voyage. Les gens auraient été déjà au courant de l’objectif de mon voyage. Que dirait-on de nouveau et de plus en s’adressant à la presse à partir du salon d’honneur ? Rien de plus de ce qui aurait été déjà dit lors des différents comptes rendus des journalistes au moment des faits ! Par ailleurs, pourquoi devrai-je annoncer la couleur de mes décisions à partir du salon de l’aéroport. Comme c’est le cas quand Yaya DIAME a tué les deux sénégalais en Gambie. Je pense que c’est une perte de temps et une répétition inutile. Voila pourquoi, je mettrai une croix sur cette rencontre avec la presse au salon d’honneur de l’aéroport. Je la déplacerai au palais de la république où je recevrai la presse à l’américaine.
Si j’étais Macky, je mettrai en place un rendez vous semestriel avec la presse pour échanger sur la vie de la nation au palais de la république ou ailleurs où je répondrai volontiers aux questions des journalistes. Je n’aurai pas peur de ce qui est arrivé à ceux qui ont tenté avant moi cette expérience. Je n’aurai pas peur de ce qui est advenu à Me Abdoulaye WADE Président de la république quand il a reçu les journalistes au palais. Je me souviens de sa colère contre Babacar Justin NDIAYE journaliste politologue sénégalais Je veux innover. Je veux inscrire une tradition dans les mœurs de la république, je ne dois pas avoir peur des conséquences que toute nouvelle situation pourrait entrainer. Bref ! La patrie avant le parti, c’est aussi avoir le courage de faire face au peuple lorsque ça ne va pas pour lui dire que ça na pas et lui expliquer les solutions envisagés pour résoudre les problèmes qui ont été identifiés. Pour ce dialogue avec le peuple, la presse constitue une courroie de transmission fondamentale du message que portent les gouvernants en direction du peuple.
Si j’étais Macky, j’instituerai une journée où je ferai un discours sur l’Etat de la nation. Je saisirai de l’opportunité de cette journée pour m’expliquer sur l’Etat de la nation, sur toutes les questions qui touchent la vie des populations qui m’ont élue. C’est le lieu où j’expliquerai ce que j’ai réussi, ce que je n’ai pas réussi encore et comment je compte m’y prendre afin que les sénégalais puissent m’aider et accompagner dans ma quête quotidienne de recherche de solution aux problèmes que rencontre notre pays. C’est le lieu où je parlerai des avancées que nous aurons faites, des obstacles que nous aurons rencontrés, des perspectives et des défis que nous aurons à relever en tant que nation. Enfin, j’érigerai cette journée en pratique républicaine traditionnelle à la quelle je me plierai durant mon mandat.
Si j’étais Macky, je réserverai le 31 Décembre de chaque année à formuler uniquement mes meilleurs vœux à la nation. J’enlèverai de mon adresse à la nation toute connotation politique. Pour le 04 Avril date de notre indépendance, j’ajouterai à mes activités après le défilé militaire un dépôt de gerbe de fleur à la tombe de nos morts du Camp Thiaroye ou à la tombe d’El hadj Malik SY ou à celle de Serigne TOUBA ou à celle de Lat. DIOR, ou d’Alboury NDIAYE ou de Blaise de DIAGNE ou de Galandou DIOUF etc. pour leur sacrifice pour la patrie et pour lutter contre l’oubli.
Si j’étais Macky, je demanderai à chaque ministre de mon gouvernement de mettre sur pieds une cellule de communication dont la vocation sera de rendre visible les activités réalisées par son ministère. Car de la réussite de la communication gouvernementale dépende la réussite de la communication des ministères qui le composent. On a pu observer que dans les ministères, il y avait souvent un chargé de communication et un attaché de presse. Le premier est chargé de la communication du ministre, le second gère les relations avec la presse. Les activités du ministre sont si nombreuses qu’ils n’ont pas le temps de penser et de mettre sur pieds une stratégie de communication. Ce qui entraine une sous information des populations sur certaines réalisations au détriment du gouvernement.
Si j’étais Macky, j’éviterai de parler de politique au sortir de mes audiences avec les khalifes généraux. Je refuserai de répondrai aux questions d’ordre politique ou de faire des annonces politiques. Mon idée c’est de séparer en ce lieu et en cet instant le spirituel du politique. Ce n’est pas par ce que je ne voue de respect à la presse non au contraire c’est pour éviter la confusion du politique d’avec le spirituel là où elle ne doit pas avoir lieu. Je répondrai volontiers aux questions relatives à l’objet de ma visite au Khalife. Je dirai mes sentiments et mon attachement personnels à mon illustre hôte. Je n’oublierai pas de préciser en qualité quoi je serai venu rendre visite au Khalife. Car à travers ma personne, il y a le Président et le talibé. Ils font un. Alors dans ce cas, il serait important de préciser à chaque fois que de besoin lequel serait venu rendre visite au Khalife. Lequel parle à la presse.
Si j’étais Macky, je m’empêcherai de parler aux medias étrangers en premier de mes décisions. Le Président Abdou DIOUF le faisait, le Président Abdoulaye WADE l’a fait et vous aussi. On doit rompre avec cette habitude qui n’honore pas notre pays, qui ne renforce pas la capitale confiance entre le Président et le peuple. Pourquoi doit-on d’abord réserver la primeur d’une décision à la presse étrangère avant celle du Sénégal ? La question est hautement importante pour être prise à la légère. Alors, si j’aurai une information à donner ou une décision à annoncer je me ferai le devoir de la donner prioritairement à la presse sénégalaise. Mais pour cela, le gouvernement se doit d’instituer un calendrier de rencontre périodique avec la presse pour une meilleure information du citoyen.
Ce qui est certain le peuple ne soutiendra pas un président dont il ne comprend pas le sens des paroles et des actes. Je suis ce que je suis. Je ne suis pas Macky SALL Président de la République du Sénégal.
Baba Gallé DIALLO / SNEIPS / bbgd70@yahoo.fr / 774582609