Economie

DÉVELOPPEMENT DE L’INCLUSION FINANCIÈRE : Les recommandations de Christine Lagarde


Samedi 31 Janvier 2015

Le secteur financier a fait des progrès considérables en termes de développement et de services publics en Afrique, y compris dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). C’est l’avis de Mme Christine Lagarde qui animait hier une conférence sur le thème : «l’intégration financière au service de la croissance inclusive ».

La directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), Christine Lagarde, en visite au Sénégal depuis jeudi dernier, a été l’hôte de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) où elle a animé une conférence sur le thème : « l’intégration financière au service de la croissance inclusive ».

Une occasion, pour la patronne du Fmi, d’explorer, avec les acteurs financiers, les voies et moyens de mettre en valeur le développement financier au service de la croissance et de la réduction de la pauvreté.

Selon Mme Lagarde, le développement de l’inclusion financière consiste à augmenter la capacité d’intervention des Petites et moyennes entreprises (Pme) qui utilisent les services financiers. Elle est indispensable parce que bénéficiant aux entreprises et aux ménages pour leur permettre de participer à la croissance économique.

Une étude récente menée par son institution a montré que la stabilité financière est renforcée par une part accrue du financement des Pme. Et ces financements, poursuit-elle, sont importants pour la croissance inclusive et la transformation économique.

Renforcer la culture financière

De l’avis de Christine Lagarde, le secteur financier en Afrique, y compris dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa), a fait des progrès considérables en terme de développement et de services publics.

Et pour renforcer ces acquis en faveur du développement de l’inclusion financière, la patronne du Fmi a fait quatre recommandations qui, à son avis, pourraient favoriser le renforcement de l’inclusion financière et son impact sur la croissance.

« Il est indispensable, même si l’accès aux services financiers s’est amélioré dans les pays africains, de s’appuyer sur des réseaux bancaires prêts à innover et à avoir un cadre règlementaire susceptible de favoriser l’inclusion financière tout en préservant la stabilité », a suggéré Mme Lagarde.

Elle a également recommandé de veiller au développement d’institutions de micro finance et de favoriser le développement d’instruments financiers novateurs.

Partant de certaines expériences (au Kenya, 60 % de la population ont recours au service financier mobile et la valeur a atteint 49 % du produit intérieur brut avec une croissance de 29 % en 2014) pouvant servir de modèles aux pays africains, la patronne du Fmi a recommandé le renforcement de la culture financière.

Même si cela n’est pas le rôle de la Bceao de manière directe, estime Christine Lagarde, l’institution régionale d’émission monétaire doit tout de même jouer un rôle spécial. De la même manière, le rôle des gouvernements est tout aussi important ainsi que celui des autorités qui ont été exhortées à procéder à des réformes et à des améliorations de l’arsenal juridique.

Le gouverneur de la Bceao, Tiémoko Meyli et Koné, a affirmé qu’au titre de l’inclusion financière, la Banque centrale, en relation avec le fonds d’équipement des Nations unies, a initié des travaux d’élaboration d’une stratégie régionale dont la fin est prévue en fin 2015.

Cette stratégie vise le développement des activités de la micro finance et le paiement par la téléphonie mobile dans l’Union. Avec plus de 724 institutions de micro finance, l’Uemoa connaît une bonne pénétration de la micro finance, selon le gouverneur. Une croissance qui s’est toutefois accompagnée de difficultés liées à la fois à une croissance très rapide et à une détérioration de la gouvernance.

LESOLEIL



Abdoul Aziz Diop