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Lorsque la dame Ndèye Khady Konté s’était présentée à lui, en 2011, l’accusant d’avoir engrossé sa fille Khady Niang, Alioune Badara Ndao avoir affaire à des maîtres chanteurs. L’agent des douanes accepta d’entrer dans ce qu’il a considéré, selon ses dires, comme ''un jeu''. Il accepta même de débourser la somme de 90.000 francs CFA, pour les examens médicaux de la jeune fille. Seulement, ce ''jeu'' l’a conduit hier devant le Tribunal départemental de Dakar statuant en matière correctionnelle. Après délibéré, le gabelou est sorti perdant, car le polygame marié à deux épouses et âgé de 55 ans a été reconnu coupable de détournement de mineure. Le prévenu serait le père du garçon âgé d’un 1 an et 5 mois de Khady Niang, aujourd'hui âgée de 18 ans. Seulement au moment de la conception de l’enfant, la mère célibataire n'avait que 16 ans.
La jeune mère est revenue sur les circonstances de la grossesse. ‘’Il m’a violée’’, a-t-elle lâché d’emblée. Faisant une incursion dans le passé, elle a révélé que cela s'est passé ''en avril 2011 et un jour de samedi''. Elle revenait du village de Wayébam, dans la zone de Niague. ''J’étais partie voir Ngor Sarr, sur la demande de ma mère qui n’avait pas de quoi m’acheter des cahiers’’, raconte-t-elle. Ngor Sarr, employé au verger du prévenu, a demandé à son employeur de la déposer. Seulement, en cours de route, poursuit la jeune fille, ‘’au lieu de me déposer comme la première fois, il a emprunté un autre chemin, sous le prétexte qu’il devait aller dîner dans un restaurant’’. La jeune fille soutient qu’elle n’avait aucune arrière-pensée, parce qu’en chemin, Alioune Ndao s’est comporté comme un père, en lui donnant des conseils, tout en lui faisant croire qu’il était âgé de 60 ans. ''Lorsque j’ai voulu l’attendre dans la voiture, il m’a dit que je risquais d’être dévorée par les chiens. Alors, je l’ai suivi dans une auberge que je prenais pour une maison’’. Selon ses dires, le quinquagénaire a profité de la nuit pour abuser d’elle.
Les sms salaces de la victime
Pourtant, il résulte des éléments de la procédure qu’elle a envoyé à son présumé violeur des messages très intimes, du genre : ‘’Papa chéri do nieuw souba mane ak bébé nio fi nek, niou defar bamou bax (Papa chéri vient à la maison demain, pour qu’on passe du bon temps)''. Néanmoins, la jeune fille a affirmé avoir été abusée par Alioune Badara Ndao qui, dit-elle, n’a jamais été son amant. Et d’ajouter qu’elle ne serait pas tombée enceinte, si le prévenu n’avait pas abusé d’elle. Quoi qu’il en soit, c’est au moment de passer les épreuves physiques pour le Bfem, que la grossesse a été découverte, suite à un malaise. Selon le témoignage de la mère de la victime, le prévenu a voulu faire avorter sa fille, une fois informé de la grossesse. Une allégation battue en brèche par Alioune Badara Ndao.
Le douanier a reconnu avoir conduit la jeune fille à l’auberge, mais précise que c’était pour l’aider. ''Lorsque je l’ai déposée à Niague, en lui remettant un billet de 2000 F, elle est revenue vers moi, en me disant qu’elle n’avait pas de véhicule, à cause de l’heure tardive''. Le prévenu a soutenu qu’ils ont dormi dans des chambres séparées. ''J’ai 55 ans et deux épouses. Qu’est-ce que je fais avec une fille de son âge ?’’, s’est interrogé le douanier. Alors qu’il cherchait une réponse à son interrogation, le délégué du procureur, Yoro Moussa Diallo, lui a balancé une autre question : ‘’Pourquoi vous vous êtes engagé à prendre en charge les frais médicaux et envoyé de l’argent pour le baptême, si vous n’avez rien fait ?'' Le gabelou de rétorquer qu’il était déboussolé et qu'il avait porté plainte pour chantage et extorsion de fonds.
200.000 francs à la victime
Malgré ses justifications, Me Mame Gningue a estimé que si le prévenu n’avait rien à se reprocher, il n’aurait pas proposé une prise en charge. Pour lui, le douanier a voulu profité de la faiblesse de la victime. Il a réclamé 15 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. À son tour, le délégué du procureur a estimé qu'il y a certes eu des contradictions dans les déclarations des parties, mais que le détournement de mineure était établi. Pour la répression, il a requis six mois assortis du sursis. La défense a contesté la minorité de la victime pour demander la relaxe du prévenu. Car, de l’avis de Mes Youssoupha Camara et Mbaye Sène, l’acte d’état civil versé dans le dossier est un faux, d’autant plus qu’il s’agit d’une déclaration tardive. Ils ont affirmé que leur client est victime d’une cabale. Ils ont fondé leur conviction sur les allégations du prévenu et des témoins qui ont soutenu que la jeune fille sortait avec Ngor Sarr. Mieux, l’un des témoins a soutenu avoir surpris ce dernier comploter avec la victime pour faire chanter le douanier. Une déclaration qui n’a pas convaincu la juge qui a reconnu Alioune Badara Ndao coupable. Aussi le douanier qui comparaissait libre devra allouer la somme de 200.000 francs à la victime.