DABA SEYE, ARTISTE CHANTEUSE : «Je n’ai pas encore demandé le divorce et on ne m’a pas non plus répudiée»

C’est chez elle, à Ouest foire, que Daba Sèye nous a reçu. En pagne et haut, nous l’avons trouvé en plein dans les tâches ménagères, histoire de remettre de l’ordre et de dépoussiérer et astiquer tous les coins et recoins de sa maison. Entre deux coups de balais et le passage de la serpillière, la chanteuse, très relaxe, de nous parle de ses activités musicales en confiant qu’elle revient des Etats-Unis où elle vient de faire une tournée.

«Je suis revenue des Etats-Unis, il y a un mois. Et là, je prépare le tournage du clip pour mon titre ‘Kal Yi’, qui fait partie de l’album « Dara wessouwoul’ ». Le thème de cette chanson porte sur le cousinage à plaisanterie. J’y taquine ceux qui portent les noms Mbaye, Samb, Cissé. Cet aspect de notre culture contribue à renforcer la paix dans notre pays, c’est pour cela que je dédie ce titre à mes « Kal » et à mes fans aussi».

«L’art ne nourrit vraiment pas l’artiste»

Étant dans le milieu de la chanson, depuis maintenant un moment, l’auteur de «5 ans déjà» dit se battre pour s’en sortir, car au Sénégal, l’art ne nourrit pas son homme. «On vit de la musique parce qu’on est artiste et que c’est cela notre destin puisque c’est Dieu qui l’a décidé. Mais de là à dire que l’art nourrit son homme, que l’on vive comme l’on voudrait grâce à notre musique, ce n’est pas le cas. Surtout pas au Sénégal. Notre espoir c’était le Bureau sénégalais du droit d’auteur. Mais ce que tu y trouves parfois quand tu y vas pour encaisser tes dividendes, c’est rien. Car si tu te payes le taxi avec, que tu achètes des chips ou des bonbons pour tes enfants, il n’en restera pas grand-chose», dit-t-elle dans un éclat de rires, aux aires de consolation.

Cependant, il y a quelque chose de positif dans cette situation difficile, selon elle. C’est l’appui des fans qui sont toujours aux petits soins. «On rend quand même grâce à Dieu parce que l’art est un métier noble. D’ailleurs, à part les Cd que l’on sort, ce sont les fans qui nous aident beaucoup et permettent de nous en sortir tant bien que mal. Parce que quand tu pars à l’étranger, les fans t’accueillent bien et prennent soin de toi. C’est cela pour moi qui est ’tané’ et nous soulage dans cet art que nous pratiquons. Mais sérieusement, l’art ne nourrit vraiment pas l’artiste au Sénégal», clame Daba Sèye.

Pour ce qui est des ragots sur sa vie privé, Daba Sèye affirme être au courant de ces rumeurs, notamment celles liées à son prétendu divorce, à son remariage, etc. «Dieu a fait que je n’ai pas encore demandé le divorce et on ne m’a pas non plus répudiée. La preuve, vous m’avez trouvé en train de faire des trucs de femmes, le grand ménage. Et je crois que si on divorce, on retourne chez soi normalement. On ne reste pas dans la maison matrimoniale», dit-elle pour couper court à la rumeur qui la donne comme divorcée et sur le point de se remarier avec un autre homme.

Certes, Daba Sèye concède que comme dans tout couple, il y a des hauts et des bas, mais elle se veut quand même catégorique pour ce qui est de son ménage et répète : «Je n’ai ni demandé le divorce, ni divorcé. Je suis toujours dans les liens du mariage. Mais le mariage, c’est la vie et je suis une femme. Cela veut dire que je me disputes, je me bats, je polémique avec mon mari. Parce que cela fait partie du ménage aussi. Parfois on est très bien ensemble, on rigole et tout. Parfois, on n’est pas bien, on se fâche, mais on reste marie et femme. Ce soi- disant divorce dont on parle partout, c’était juste des rumeurs. D’ailleurs, dans mon cas, je ne me suis même pas fâchée avec mon mari, je rends grâce à Dieu. Ce sont les gens qui sont partis, je ne sais sur quelle base, colporter cette rumeur sur moi».

«Je suis awo, niarel, niétel et nientel»

Quant à une éventuelle coépouse, comme colportée également par la rumeur publique, l’interprète de «Sa Xarit» affirme qu’elle n’en n’a pas. «Je suis awo, niarel, niétel et nientél. Point barre», lâche Daba Sèye sur un ton ferme, tout en priant que la série sans fin de divorce qui fait l’actualité du monde des stars de la musique Sénégalaise, depuis quelque temps, se tasse. Faisant remarquer que l’artiste chanteuse est d’abord une femme que les hommes doivent comprendre, elle demande à ces derniers d’être plus souples et compréhensifs.
«Les gens oublient tout le temps que l’artiste c’est d’abord une personne, une femme. Mais le mariage faisant partie de la vie, il s’arrête lorsque Dieu le décide. Aussi, se marier avec une artiste est un peu difficile pour les hommes parce que parfois, la femme peut être plus aisée que l’homme. Mais dans ce cas, la femme doit avoir la tête sur les épaules pour préserver son ménage. Car un jour, l’art sera en stand-by et il faudra retourner pour être juste cette femme, cette mère de famille qui chérit son homme. Car alors, les capacités ne seront plus les mêmes et le ménage reste, toujours le plus important», soutient-elle.

«Coumba Gawlo n’est plus mon idole»

Réputée, jusqu’il y a pas longtemps, comme étant très attachée à la chanteuse Coumba Gawlo Seck, du moins de ses débuts jusqu’à naguère, Daba Sèye qui disait que l’auteur de «Seytane» était son idole affirme aujourd’hui que cette époque est révolue.
«Je ne peux pas vous dire qu’on s’est disputé pour telle ou telle autre chose. On n’a pas échangé de propos. Il ne s’est rien passé entre nous, Dieu m’est témoin. À vrai dire, ce que je clamais à mes débuts, à savoir que Coumba Gawlo était mon idole, c’est cela que j’ai mis de côté maintenant. Coumba Gawlo n’est plus mon idole parce que je connais le chemin par lequel passer. C’est clair pour moi. Et comme je l’ai dit tantôt, je sais que pour qu’une artiste aime Daba Sèye, ce ne sera pas du tout facile. Mais Alhamdoulilah, je sais chanter», lâche-t-elle.
Il faut rappeler que Daba Sèye en sera, avec son prochain album, à sa troisième production après «Yeurmendé» en 2005 et «Dara wessouwoul» en 2010.

«Ndogou» spécial chez Daba Sèye

Les stars sénégalaises, plus particulièrement les musiciens, qui font une pause durant le mois de Ramadan profitent des «Ndogou» pour inviter les amis et les fans à l’heure de la rupture, histoire de se retrouver et de partager des idées. C’est dans ce cadre que la chanteuse, Daba Sèye, profitant d'une émission qu'elle tournait avec la 2Stv, a invité ses amis à venir couper le jeûne chez elle, hier. C’est dans une ambiance très festive qu’elle a reçu ses hôtes du jour.

Quelques minutes avant la coupure du jeûne, les invités uniquement constitués de femmes, bien habillées comme si elles allaient à un mariage ou un baptême, ont débarqué dans la maison de la chanteuse qui était toujours au salon de coiffure pour se faire belle. À son arrivée, accueilli comme une reine, Daba Sèye reçoit ses amies dans la salle de séjour. Et c'est un «Ndogou» spécial, avec tous les ingrédients que l'on peut imaginer, qui a été servi à l’assistance. La salle de séjour faisait office de salle à manger à cette occasion, et des plats bien garnis et bien ornés étaient disposés un peu partout. Tout qui pouvait faire plaisir le palais était servi :jambon, saucisson, fromage gruyère, beurre, lait, café, thé, dattes, jus de fruit, pain, croissants, etc, rien a été laissé au hasard.

Affamés à cause du jeûne, les invités ne se souciaient plus des caméras braquées sur eux. Ils tartinaient les pains avec du beurre et faisaient défiler les fromages, les jambons et autres, qui disparaissant dans les bouches. Entre les éclats de rires, les taquineries et les discussions, insignifiantes parfois, ces jeunes dames et leur star prenaient tranquillement le «Ndogou».
En attendant que le dîner soit servi, la chanteuse abandonna quelque instant ses invités pour aller changer d'habits comme pour un baptême. Daba Sèye réapparaîtra quelques instants plus tard plus belle que jamais pour poursuivre la soirée aux côtés de ses hôtes.

Oumou Sidya DRAME & Marianne NDIAYE
source Le Populaire