Crédit hôtelier et Micro tourisme;26 MILLIARDS POUR LES ENTREPRISES
Le Sénégal veut être un leader dans le secteur du tourisme en Afrique. Pour ce faire, l’Etat table sur 2 projets : une ligne de crédit dénommée Crédit hôtelier et le Micro tourisme. Ces projets d’une valeur combinée de 26 milliards de francs Cfa vont créer pas moins de 17 mille emplois et permettront à long terme de redynamiser le secteur qui a tant souffert d’un manque d’investissement.
Promouvoir un tourisme éthique, responsable, compétitif et contribuant durablement à l’émergence économique avec un objectif de 3 millions de touristes à l’horizon 2023 et un objectif intermédiaire de 2 millions de touristes en 2018 : tel est l’ambition du gouvernement du Sénégal.
Pour l’atteindre, l’Etat a mis en place 2 projets. Une ligne de crédit dénommée «Crédit hôtelier» destinée à relancer le secteur touristique et la création d’une offre capable de créer les conditions de relance de la destination Sénégal appelée «Micro tourisme». C’est du moins ce qu’a expliqué hier Maïmouna Ndoye Seck, ministre du Tourisme et des transports aériens, lors d’une rencontre avec les acteurs du secteur.
Crédit hôtelier de 5 milliards
Le crédit hôtelier d’un montant de 5 milliards de francs Cfa sera réparti en 3 guichets. La Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs), avec 4 milliards, va adosser le financement. Le Fongip, avec une dotation de 500 millions, sera chargé de bonifier les projets proposés et le Fonsis, pour sa part, va gérer les apports avec une enveloppe de 500 millions.
La mise en œuvre de ce projet prévue pour avril sera assurée par un dispositif composé d’un comité technique, sous la tutelle du ministère du Tourisme qui assurera la conformité des demandes de financement aux critères d’éligibilité avant de transmettre les dossiers au comité de crédit.
Ce dernier sera constitué de 3 représentants de la tutelle, 3 représentants du secteur privé et la direction des Investissements (le secrétariat) va statuer sur les demandes de financement des entreprises hôtelières et touristiques.
Les partenaires financiers vont décaisser l’argent. Les prêts accordés seront plafonnés à 100 millions sur un taux de 3,5%. La durée du prêt pourra être étalée sur 5 ans. Cependant, avant le démarrage effectif, l’Etat devra finaliser les conventions entre la Bhs et le Fongip. Et par la suite, le Comité de crédit devra de son côté adopter son règlement intérieur pour une gestion efficiente.
Pour les acteurs du secteur, à l’heure où le Maroc, un concurrent sérieux, table sur une ligne de crédit de 75 milliards, le Sénégal doit revoir son enveloppe, afin de booster le tourisme, même s’ils se disent convaincus de la volonté du ministre du Touriste et des transports aériens de faire du Sénégal la première destination de l’Afrique.
21 milliards pour le Microtourisme
Si le Crédit hôtelier est un instrument de financement des investissements, le Micro tourisme est, pour sa part, une politique touristique pour la création d’une offre capable de produire les conditions de relance de la destination Sénégal.
D’un coût global de 21 milliards de francs Cfa, dont 1 milliard émanant des pouvoirs publics, le Micro tourisme se veut être un instrument de développement social, car 17 mille emplois seront créés à terme. L’objectif de ce projet, lancé en 2015, est de servir de levier pour un repositionnement de la destination Sénégal dans un contexte de territorialisation des politiques publiques sur 5 ans.
Cela se fera par une meilleure articulation du tourisme à l’économie locale en termes d’hébergement, de découverte..., la valorisation des ressources naturelles des terroirs, l’amélioration de la qualité de l’offre d’accueil, d’hébergement et de la restauration, et la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés. Ainsi, ce projet va mettre en place des incubateurs pour permettre aux porteurs de projets de réaliser leurs entreprises.
Un fonds de dotation de 300 millions sera mis à la disposition des micro-entrepreneurs disposant de 10 employés pour financer leurs projets. Ce financement sera plafonné à 50 millions. Le projet ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. 750 personnes seront formées cette année afin d’optimiser leurs performances dans le secteur.
lequotidien