Course à la Maison blanche: Pour ces américains, le moindre mal c'est Donald Trump
A ceux qui croient que le choix de la raison dicte de voter pour Hillary Clinton, la plus expérimentée des candidats à l'élection présidentielle américaine de novembre, un voyage le long des routes de l'Ohio et de la Pennsylvanie est urgemment prescrit.
"J'ai des doutes sur Trump", convient Alex Morton, 67 ans, avocat qui a voté deux fois pour Bill Clinton. Mais Hillary Clinton ? "J'aurais plus de respect pour elle si elle avait quitté son mari quand on a appris qu'il la trompait, donc pour moi, c'est une personne complètement malhonnête".
Nous sommes à Barberton, charmante bourgade de l'Ohio, l'un des Etats clés de l'élection de novembre. On y trouve certes des démocrates, comme Pamela Mignano, 61 ans, sans emploi, venue avec son compagnon Alan Buckley assister aux festivités de la fête du travail. "M. Trump est nul, comme ses cheveux", dit-elle. "Des deux mauvais candidats, elle est la moins pire".
"Hillary a géré le pays quand Bill était président et qu'il était trop occupé avec ses cigares et ses femmes", ajoute-t-elle.
"Je n'aime aucun des deux", l'interrompt Alan, artiste de 66 ans et armé.
"Moi non plus. On est foutu quoiqu'il arrive", convient Pamela.
Cette répudiation conjointe apparaît dans les sondages, qui montrent qu'une majorité des Américains a une image négative des deux candidats, autant que le long des routes qui traversent l'ancienne région industrielle de la "rust belt".
Quand on s'enfonce vers le sud, dans l'Ohio rural et conservateur, nombre de républicains rencontrés au hasard haussent les épaules quand on leur demande ce qu'ils pensent de leur candidat.
"Si mon mari parlait comme lui, je lui mettrais une tannée", dit Tracy Pierson, cuisinière de 61 ans dans un golf. Mais, tel une maxime: "nous n'avons rien à perdre à tenter quelque chose de nouveau".
- Déprime générale -
Dans ce paysage vallonné, la population est homogène: tout le monde est blanc; les pelouses sont constamment tondues; les drapeaux américains s'érigent sur les perrons des maisons, devant lesquelles plusieurs 4x4 ou pick-up sont garés sur une allée de gravier.
Quelques pancartes Trump apparaissent (jamais Clinton), comme devant chez Don Krepps. Il vit seul avec son chien à la patte folle et répète lui aussi cette expression de "moindre mal".
Cet ouvrier retraité n'a jamais voté à la présidentielle. Il aimait bien Ronald Reagan. "Mais cette année, à cause d'Hillary, j'ai décidé de voter pour Donald car je ne veux pas qu'elle gagne". En fond sonore, Fox News, la chaîne préférée des conservateurs.
Sa raison? Trop de criminalité, trop d'immigrés qui "tuent des innocents". La petite ville voisine de Carrollton subit une petite poignée de crimes par année. Peu importe. Charmant, Don offre aux visiteurs des piments, cultivés dans son jardin.
Il nous envoie chez sa soeur et son beau-frère, en haut de la colline. Mary Madison n'est pas bavarde mais Jim dit que c'est la première fois de sa vie qu'il ne sait pas pour qui voter. "C'est bien triste pour notre pays", dit-il. Il ne croit pas à l'illusion Trump mais dénonce la coûteuse réforme de la santé de Barack Obama, et par extension Hillary Clinton.
- 'Une garce' -
"Je trouve ça comique que les deux individus que personne ne voudrait inviter à une soirée soient nos candidats à la présidence", se lamente une cinquantaine de kilomètres au sud-est, sur un parking à Steubenville, Marc Barnes, 23 ans, enseignant de philosophie. Ce catholique aimait le socialiste Bernie Sanders pour ses idées économiques, mais il se refuse à voter pour Hillary Clinton car elle est pro-avortement. Il votera peut-être pour un candidat tiers.
Ville après ville, la parole se libère contre l'ancienne Première dame, sans la moindre retenue: crapule, menteuse, criminelle. Ce sont les mots qu'on entend dans les médias conservateurs, parfois plus vulgaires. "Une garce au gros derrière", répète avec délectation Milan Davich, 66 ans, dans le parc central de Johnstown, ancien bastion démocrate en Pennsylvanie.
"L'une est une crapule et l'autre est un vantard", dit ce retraité complètement désabusé qui votera quand même Trump. "Ce pays est plein d'imbéciles. Les Américains sont obnubilés par leur smartphone pour chercher des Pokémons et regarder ce que leurs amis ont mangé".
Toutes les affaires se mélangent dans un magma d'indignation: Benghazi, les emails de l'ancienne chef de la diplomatie, sa santé...
Même les démocrates sont blasés.
Ryan Arnold, mère au foyer de 29 ans, adore Barack Obama et allait voter pour Hillary Clinton mais... "avec tout ce qui est sorti dans les médias..."
Elle ne votera pas. Le père de sa fille, Raymond Garcia, conclut: "on est foutu dans les deux cas"
AFP
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