Cour d'Assises: Un boulanger écope de 10 ans de travaux forcés pour parricide
Malick Sow a été condamné mardi par la Cour d'assises de Ziguinchor (Sud) à 10 ans de travaux forcés, pour avoir mis fin aux jours de son père.
La Cour a aussi ordonné la confiscation de l'arme du crime, laquelle a été saisie. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Kolda ont été informés le 10 mai 2010 de la mort de Thioyri Sow. Ils présumaient que sa mort était occasionnée par les coups de machette qu'il avait reçus de son fils, Malick.
L'accusé a déclaré aux enquêteurs que dans la nuit du 9 au 10 mai 2010, vers 22h30, il a croisé dans la maison familiale une personne qui dirigea vers lui une torche allumée. Il administra deux coups de hache à son vis-à-vis, ne songeant pas du tout qu'il s'agissait de son père, selon ses dires. M. Sow dit avoir été ébloui par la torche.
L'accusé a dit à la Cour qu'il est ensuite retourné dans sa chambre, en croyant avoir réglé son compte à un agresseur. Ce boulanger âgé de 30 ans a dit qu'il regrettait avoir donné des coups de hache à son père, avec lequel il soutient avoir eu de bons rapports.
La mère et le frère de l'accusé ont estimé que Malick Sow n'a pas prémédité le traitement infligé à son père dans la nuit du 9 au 10 mai 2010. L'accusé ne jouissait pas non plus de ses facultés mentales, ont-ils dit à la Cour d'assises.
L'avocat général El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla a balayé d'un revers de main ces témoignages, qui sont à la décharge de Malick Sow. Le mis en cause jouissait de ses facultés mentales au moment du crime, a soutenu M. Sylla. Sur cette base, il a requis 10 ans de travaux forcés à l'encontre de Malick Sow.
Les avocats de la défense ont demandé à la Cour d'écarter l'accusation de parricide, en soutenant que leur client pensait bien avoir affaire à un agresseur. Ils ont demandé à la Cour de disqualifier les faits et d'acquitter leur client, qui est condamné à 10 ans de travaux forcés pour avoir tué son père.
APS