Coup de tête de Zidane à Matérazzi en 2006 : l'arbitre Horacio Elizondo avoue "n'avoir rien vu"
Vendredi 29 Novembre 2013
Horacio Elizondo, l’arbitre de la finale du Mondial 2006, explique dans la revue The Blizzard qu’il n’a pas vu de l’agression de « Zizou » contre Materrazzi. Il reconnaît aujourd’hui qu’il “n’a rien vu” du coup de boule de Zidane à Materrazzi. Mais il a quand même décidé de sortir le rouge. Comment ? Pourquoi ? L’Argentin lève le voile dans un entretien dont le site internet du Blizzard a révélé un extrait. A chaud, Raymond Domenech avait ironisé sur l’intrusion de l’arbitrage vidéo, pour la première fois de l’histoire du football, convaincu que le quatrième arbitre avait orienté la décision avec son écran de contrôle. Elizondo confirme que le quatrième arbitre a été l’homme qui l’a guidé vers l’expulsion alors que l'arbitre en chef regardait le jeu devant lui, mais il n'accorde pas de crédit à la thèse de la vidéo.
"J’ai vu Materazzi allongé par terre, se souvient Elizondo. J’ai voulu voir s’il se relevait. Il ne se relevait pas, il ne se relevait pas, donc j’ai arrêté le match. (…) J’ai demandé à mon assistant Dario Garcia. (…) Il m’a dit : ‘Je ne sais pas’. (…) ‘Moi non plus ’ m’a dit le second assistant Rodolfo (Otero).Là j’ai commence à réfléchir… (il se tape la joue). Je doutais énormément. Clairement, quelque chose s’était passé mais si personne n’avait rien vu... Et c’est là que la voix de Luis Medina Cantalejo, le quatrième arbitre, arrive dans mon oreillette et me dit : ‘Horacio, Horacio, je l’ai vu, un coup de tête très violent de Zidane sur Materazzi, droit sur la poitrine.'" Horacio Elizondo raconte ensuite que personne n’a su le renseigner sur l’origine du coup, et qu’il a réalisé combien la situation était confuse pour tout le monde, en dehors de Gianligi Buffon et Gennaro Gattuso.
"Les autres n’avaient quasiment rien vu. Et le public est devenu silencieux, comme s’il disait ‘que se passe-t-il ?’ Et moi au milieu de tout cela, pensant ‘Bien, comment prendre une décision claire' ? Zidane est là, debout et calme… "
Si cet entretien est manifestement pour Horacio Elizondo un moyen de tordre le coup à l’idée d’une utilisation illégale de l’écran de contrôle, c’est aussi, semble-t-il, un document sur l’acte d’arbitrage. L’Argentin explique notamment qu’il n’a pas mesuré à chaud l’impact de sa décision.
“Après le match, j’ai réalisé que c’était une énorme décision, avec son impact médiatique. Mais au moment où je montre le carton rouge (à Zidane), non… Un carton rouge à Zidane, à Rooney, à un Tchèque, ou à un joueur de mon pays… Pfff, c’est pareil. C’est juste un joueur dans une équipe.”
DAKARACTU.COM