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Côte d'Ivoire : nouvelles attaques contre les forces de sécurité à Abidjan


Vendredi 21 Septembre 2012

Des hommes armés ont attaqué, jeudi 20 septembre au soir, deux commissariats de police et un poste de gendarmerie dans la commune de Port-Bouët, au sud d'Abidjan. Aucun bilan n'a été communiqué.


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Depuis les attaques à la chaîne contre les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) au début du mois d'août, la tension était quelque peu retombée. Jeudi, en début de soirée, les forces de sécurité ivoiriennes ont pourtant de nouveau été victimes d'attaques à Abidjan. Deux commissariats de police et un poste de gendarmerie ont été pris d'assaut par des hommes armés, dans la commune de Port-Bouët, dans le sud de la capitale économique ivoirienne.
Ces attaques ont été confirmées par des sources de sécurité, qui n'étaient pas en mesure de donner immédiatement un premier bilan. « J'étais chez mon oncle quand nous avons entendu une série de détonations, qui visaient la gendarmerie de Vridi. Nous nous sommes terrés dans les maisons », a témoigné un jeune de Port-Bouët. « Nous avons peur, personne ne sort plus dans la rue. Il y a encore des tirs de temps en temps. On voit des patrouilles de l'armée », a témoigné une femme du même quartier.
Les trois sites visés, la gendarmerie de Vridi et deux commissariats, dont celui de Gonzague-ville, sont distants de quelques kilomètres. Selon les témoins, les tirs ont commencé avant 21 heures locales et GMT. D'après des habitants, le calme était revenu vers 23 heures et on n'entendait plus de détonations.
Une personne arrêtée
Au moins une personne soupçonnée d'avoir participé aux fusillades a été arrêtée. Ces attaques, survenant après un mois d'accalmie, se sont produites le jour même où une cérémonie militaire a rendu hommage, en présence du président Alassane Ouattara, à seize militaires victimes de précédents assauts contre les forces de sécurité.
« Je veux exprimer l'indignation et la ferme condamnation du gouvernement ivoirien face à ces attaques qui n'ont aucun fondement, qui ne peuvent prospérer. C'est inacceptable et aucun Ivoirien ne l'acceptera », a déclaré jeudi à cette occasion le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko.
Une vague d'attaques avait déjà visé en août les FRCI, à Abidjan, dans ses environs et dans l'ouest du pays, marquant le plus grave regain de tension en Côte d'Ivoire depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011.
Ces attaques avaient été attribuées par les autorités à des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo - des civils et des militaires, policiers ou gendarmes -, ce que dément le parti de l'ex-chef de l'État, le Front populaire ivoirien (FPI).
Réconciliation en panne
Ces violences ont été suivies de l'arrestation de plusieurs hauts responsables du camp Gbagbo, dont le secrétaire général du FPI, Laurent Akoun, condamné à six mois de prison ferme pour « trouble de l'ordre public ». Cinquante-quatre civils et 19 militaires ont aussi été arrêtés et sont inculpés, notamment pour « attentat contre la sûreté de l'État ».
Les attaques de jeudi soir ont également eu lieu au lendemain de la commémoration du dixième anniversaire du déclenchement de la rébellion contre l'ancien président Laurent Gbagbo. Le processus de réconciliation paraît en panne en Côte d'Ivoire. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Bert Koenders, a appelé cette semaine à « relancer un véritable dialogue politique dans le pays ».
Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny, avait aussi exhorté fin août le président Alassane Ouattara à prendre des « initiatives » pour relancer le dialogue.
Avec jeuneAfrique.com

Raymond Adrien Adam SAGNA