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Le président des Etats-Unis s’est d’abord employé à faire le bilan de ses huit années passés à la Maison Blanche. Il a notamment évoqué la crise financière, la couverture sociale, lestueries de masse, le mariage gay, la reprise des relations avec Cuba, et l’accord sur le nucléaire iranien. Un cours magistral de démocratie et de l’esprit pionnier des Américains, rapporte notre envoyée spéciale à Philadelphie, Anne-Marie Capomaccio.
Ce discours reconnaît à la fois que la magie n’existe pas en politique, et que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes après les deux mandats du premier président noir, arrivé au pouvoir en janvier 2009. Mais aussi que la vision apocalyptique des républicains est loin de la réalité.
« Vous ne pouvez pas vous permettre de rester chez vous au prétexte que vous n'êtes pas d'accord à 100% avec elle », a déclaré Barack Obama dans son discours de trois quarts d'heure. « L'Amérique, ce n'est pas : il pourra. C'est : oui, nous le pouvons, et nous conduirons Hillary à la victoire cet automne, car c'est ce que ce moment exige ! »
Tonnerre d'applaudissements pour Clinton
Dans une ovation assourdissante, Hillary Clinton est entrée sur scène à la fin de l'intervention de Barack Obama, les deux alliés tombant bras dessus, bras dessous et multipliant les gestes de complicité, savourant l'acclamation des délégués démocrates. Le président américain a affirmé que la seule personne capable de reprendre le flambeau s'appelait Hillary Clinton, insistant sur l'expérience et la ténacité de son ancienne secrétaire d'Etat.
« Je peux dire en toute confiance que jamais un homme ou une femme n'a été aussi qualifié qu'Hillary Clinton pour la présidence des Etats-Unis d'Amérique », a déclaré Barack Obama. « Je sais qu'Hillary n'arrêtera pas tant que l'EI ne sera pas détruit. Elle ira jusqu'au bout de la mission, et elle le fera sans recourir à la torture et sans interdire à des religions entières d'entrer sur notre territoire. Elle est prête pour le poste de commandante en chef », a-t-il aussi ajouté, saluant le fait qu'Hillary Clinton était « respectée dans le monde entier ».
Obama enfonce Trump
Mais Barack Obama est allé plus loin que le terrain des compétences. Il a brossé le portrait d'un Donald Trump peu intéressé par les faits et à l'éthique douteuse, soulignant les procès qui ont émaillé la carrière de l'homme d'affaires. Surtout, il a dénoncé la vision pessimiste du républicain, déplorant que la convention de son parti de la semaine dernière n'ait exprimé que « ressentiment, colère et haine ».
« L'Amérique est déjà grande. L'Amérique est déjà forte. Et je vous promets, notre force, notre grandeur ne dépendent pas de Donald Trump », a-t-il dit. « Nous ne sommes pas un peuple fragile ou craintif. Notre pouvoir ne vient pas de tel ou tel sauveur autoproclamé promettant que lui seul peut obtenir un retour à l'ordre. Nous ne voulons pas d'un souverain », a déclaré Barack Obama.
Le discours d'Hillary Clinton très attendu
Aujourd'hui, ce sera au tour d'Hillary Clinton de s’exprimer. La candidate doit s’employer à gagner ou regagner la confiance de certains délégués favorables à Bernie Sanders. Elle doit convaincre ceux qui hésitent encore entre une candidate démocrate raisonnable et un Donald Trump populiste.
Hillary Clinton doit montrer qu’elle sera, et c’est très important aux Etats-Unis, un commandant en chef lucide et efficace. Barack Obama, l’adversaire d’hier et l’allié d’aujourd’hui, a plaisanté sur ce sujet « être femme en politique à ce niveau », dit-il, « c’est danser comme Ginger Rogers, à reculons et sur des talons hauts ». Le plafond de verre est peut-être brisé, mais le chemin ressemble encore à un parcours du combattant.
RFI