Opinion
Contribution : Madame Courage.
Jeudi 3 Juillet 2014
Le Premier Ministre Aminata Touré est allée au combat contre Khalifa Sall et a perdu sa bataille dont l’issue était au départ même improbable et là, réside au contraire son sens de la bravoure qui consiste à justement affronter l’adversité. Et celle-là était rude. Mimi Touré a en fait participé à un référendum dont la seule question posée à Dakar, était : Pour ou contre Khalifa. Elle seule s’y est risquée de l’affronter, lui et ses pavés de façade, ses réalisations en trompe-l’œil, sa gestion participative et « partageuse », à l’opposé du « tout pour nous » savamment entretenu par les républicains et leur cheval dont elle admet dans une belle métaphore être tombée. Pire, elle a subi le feu des avanies et des injures distillées par un homme de son camp, du moins celui de l’épouse du président, à savoir Adama Faye.
N’importe quel homme de son camp, fût-il le chef d’état en personne aurait été défait par ce candidat au profil trop parfait pour être honnête, auquel se sont raccrochés d’insignifiants candidats élus sur leur seule appartenance à la liste Takhawu Dakar. Une chèvre parée de ses couleurs aurait été élue dans n’importe quelle commune. C’est dire….
Pourquoi démissionner ? Elle aurait été maire sortant, cela se comprendrait. On ne peut punir d’indignité quelqu‘un qui va au combat et qui le perd. Mimi Touré a fait une digne et courageuse campagne, et elle a vécu sa défaite avec panache, sans aucune honte. Ceux qui veulent la faire passer pour responsable de la défaite de son camp sont atteints de myopie certaine. Elle avait toute la latitude d’aller se planquer dans une circonscription tranquille et aller vaincre sans péril et triompher sans gloire. Le Président Macky Sall a plus que jamais besoin de son courage, de sa loyauté, de son abnégation et surtout de son désintéressement. Tous dans son entourage ne peuvent en dire autant, loin de là. Elle seule pourrait conduire un nouveau gouvernement, d’ouverture ou pas, mais fait d’hommes et de femmes neufs. Il lui faut enfourcher le cheval de la nation en péril et non celui d’un parti auquel personne, en fait, ne l’assimile et c’est justement sa force. Le Soldat Mimi n’a pas besoin d’être sauvée. Elle doit être encouragée parce qu’elle est admirable de bravoure, et susceptible de panache.
DAKARACTU
Abdoul Aziz Diop
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