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Le général Pathé Seck n'avait pas peut-être tort de parler d'un " duel fratricide entre responsables de la police " et, un brin machiavélique, avait promis de ne pas " intervenir ", laissant la boîte de pandores s'ouvrir d'elle même au sortir de ce duel à fleurets mouchetés de pontes de la police nationale. Les faits semblent, en effet, lui donner raison. Hier, dans leur livraison quotidienne,nos confrères de L'observateur confiaient avoir reçu un enregistrement du commissionnaire Keïta dans lequel celui-ci se vantait de maîtriser à perfection l'art de la manipulation. L'élément audio a été mis en ligne dès minuit et ce serait un haut gradé de la police qui l'aurait remis à nos confrères. Dans ledit élément, le commissionnaire Keïta explique son modus operandi manipulatoire. " En mentant gratuitement et en créant une histoire rocambolesque, (...) je crée la pression " , se vante-t-il. Il explique faire remonter son histoire cousue de fil blanc au boss de la police, lequel se chargera de faire remonter l'histoire au niveau du ministre de l'Intérieur...
Le commissaire Keîta de donner un exemple d'école. " Par exemple, je peux dire au boss de la police nationale que le fils d'Aliou Sow (N.d.r. : grand magnat du Btp) " est dans la drogue dure " et " passe tout son temps à jeter l'argent à la fenêtre " (en français dans l'audio bilingue, wolof et français). " Je l'ai trouvé dans une situation de consommation, j'ai préféré prévenir. C'est de la pression que je crée ". Il explique alors que, ce faisant, il manipule (il arme ce dernier, selon ses propres termes) le boss de la police pour, justement, entraîner la réaction apeurée du ministre en raison du statut social de sa victime. Les autorités finiront par le convoquer et il leur expliquera avoir confondu le mis en cause en le faisant suivre depuis des mois lors d'une enquête sur des " éléments non identifiés ". " Ça fait deux ou trois mois qu'on le (N.d.r. : son pigeon) suit, le gosse s'accompagne avec untel et untel, c'est un gosse est dégueulasse, et, malgré les gros moyens dont dispose son père, le jour où ça va casser, ça va être mauvais, le jour où la presse le saura, ça va être mauvais ". Et de faire cet aveu de taille : " ça, pour un inspecteur de police, on peut te donner tout de suite beaucoup d'argent, tu peux gagner 20 millions de francs en un jour " (sic !). Ce qui est la preuve, selon lui, de l'intense trafic de drogue qui a lieu dans la police. A relerver simplement que dans ce cas d'école que relate le commissaire Keîta, le boss de la police est lui-même manipulé par les éléments opérationnels...
Keïta auditionné ce vendredi
Pour rappel, c'est au lendemain de sa nomination à la tête de l'Ocrtis, en remplacement du commisaire Abdoulaye Niang, nommé Dgpn après dix (10) ans à la tête de l'Office de lutte contre les stupéfiants, que le commissaire Keïta avait avisé la tutelle des liaisons dangereuses de son prédécesseur avec les milieux mafieux des narcotrafiquants auxquels il refourguait les saisies de drogue, tout en les couvrant, avec la complicité d'un lieutenant, chef d'équipe opérationnelle de l'Ocrtis, du nom de Babacar Mbengue. Or, un Nigérian, prévenu pour trafic de cocaïne, aurait confié, dans ses Pv d'audition, travailler main dans la main avec le commissaire Cheikh Saadbou Keïta, du temps où ce dernier a été l'éphémère chef de l'Ocrtis, tout comme il aurait travaillé avec le prédécesseur de celui-ci, le commissaire Abdoulaye Niang, actuel Dgpn. Toujours est-il qu'après ces fracassantes révélations et la publication de l'enregistrement audio des fameuses confidences du commissaire Keïta, la Direction de l'Inspection des Services de Sécurité (Diss) a entamé les auditions, hier, vendredi, selon nos confrères de L'enquête.
Ainsi ont été entendus le commissaire Keïta, le dealer nigerian, Austin, le Dgpn, Abdoulaye Niang, de même que le commissaire Code Mbengue, ci-devant Dgpn (qui toucherait aussi des pots de vin dans cette foire mafieuse, selon Keïta) et quelques agents de l'Ocrtis. Le président de la République, Macky Sall, aurait exigé un rapport détaillé sur cette affaire lors du dernier Conseil des ministres de ce jeudi et a promis de sévir. Des mesures conservatoires devraient être prises dès aujourd'hui, si on en croit nos confrères du Quotidien. Il y va, sans exagérer, de la stabilité nationale quand on sait que le trafic international de stupéfiants a fini d'investir nombre de pays riverains qui sont tombés sous la coupe réglée des narcotrafiquants. Toujours est-il qu'en ouvrant la boîte de pandores, le commissionnaire divisionnaire Cheikh Saadbou Diallo (soit dit en passant, papa des membres du groupe de folk, Takeifa) risque de ne pas sortit indemne de ce déballage. Le boss de la police nationale, qui ne voulait pas de la nomination de Keïta à la tête de l'Orctis, selon ce dernier, non plus,lui qui aurait été confondu une fois dans une nébuleuse affaire de trafic de stupéfiants, du temps où il était chef d'équipe opérationnelle, avant d'être blanchi en 2000...