Claude Le Roy, entraineur de football: «A cause du comportement de certains, l’Afrique est la risée de tout le monde»
L’ancien sélectionneur du Sénégal, du Cameroun et de la Rdc, actuellement en charge de la sélection du Congo, commente les matches au Brésil pour Radio France. Claude Leroy livre ses notes à L’Observateur.
Claude, globalement qu’avez-vous retenu du mondial brésilien en termes de qualité de jeu ?
C’est un très bon mondial en termes de qualité de jeu. On a vu des attaquants de grand talent dans toutes les équipes. Il y a eu des révélations : Valencia avec l’Equateur, est un super joueur. Cuadrado (Juan Guillermo, Ndlr) avec la Colombie, a un immense talent. Ce sont des joueurs qui n’étaient pas connus au niveau mondial. En plus de ceux qui ont confirmé leurs qualités : Thomas Muller, Neymar, hélas blessé, ou Messi, à des moments importants du match. Benzema, même si on lui reprochait d’avoir raté son quart de finale, a été très influent dans le jeu. A part les Espagnols et les Portugais, lessivés par une compétition : Europa Ligue ou la Ligue des Champions… C’est pourquoi je ne voyais pas l’Espagne aller très loin ni l’Uruguay, parce que ces équipes étaient déjà arrivées avec une immense fatigue. Autrement, c’est un mondial de grande qualité technique. En termes de buts, c’était 2,85 au premier tour, 2,22 dans les huitièmes de finale, on est (en quart de finale) pour le moment à 2 buts de moyenne. Ce qui est normal, parce que les écarts se rétrécissent entre la valeur des équipes et bien évidemment, les scores sont plus serrés.
Contrairement aux Latino-américains, les Africains et les Asiatiques ne semblent pas trop suivre la marche du football…
On a vu des équipes sud américaines de qualité, mais aussi les équipes de l’Amérique centrale : Mexique, Costa Rica et même le Honduras en Amérique du Nord. Les Usa ont été également plus qu’intéressants. Cela veut dire que le football progresse partout. On a vu l’Asie catastrophique, pas une seule victoire, et une Afrique mi-figue mi-raisin, avec du bon et du moins bon. En termes d’image, cela a été désastreux. Ça m’attriste de voir que le continent africain, à cause du comportement de certains, est la risée de tout le monde ici (au Brésil). Le football en Afrique, c’est bien autre chose que ce qui a été montré. Mais il y a eu des choses dommageables. J’ai la chance de travailler en Afrique et de faire en sorte que tout soit fait en amont. Si tout n’est pas décidé en amont, c’est la porte ouverte à toutes les incompréhensions, les frustrations, les vexations, les comportements à la limite de la violence. Tout cela n’est pas bon. On est dans un monde de passion et quand il y a des disputes dans la passion, ça devient un drame. Il faut essayer de régler les problèmes en amont. On a été tout près, à la fin du troisième tour, de se retrouver avec quatre pays africains qualifiés en huitièmes de finale. A une minute près pour la Côte d’Ivoire, un but près pour le Ghana. Finalement, malgré tout ce désordre, on n’était pas loin d’avoir quatre qualifiés en huitièmes de finale. On n’en a eu que deux. Le Cameroun, il y a très longtemps qu’ils n’ont pas eu un groupe aussi fort. Mais à l’arrivée, cela n’a absolument rien donné. Confusion totale. Ça ne sert à rien de revenir là-dessus. Je suis très attaché à ce pays. Mais ma grosse déception, c’est la Côte d’Ivoire. Ils ont mal négocié ce transfert de générations. L’Algérie a donné une bonne image, le Nigéria relativement, pour le Ghana, les péripéties internes ont complètement abîmé cette équipe.
Le Brésil rencontre l’Allemagne mardi en demi-finale, mais sera amputé de Neymar, blessé et Thiago Silva, suspendu pour cumul de cartons. Que vaut cette équipe sans ces deux éléments clés du dispositif ?
Le Brésil sans Neymar, ce n’est pas le Brésil. Beaucoup plus que Thiago Silva. Le quart de finale contre la Colombie a montré qu’ils s’en sortaient sans un grand Neymar avant sa blessure, il avait perdu beaucoup de ballons, avait du mal à sortir vainqueur de ses dribbles. Peut-être que la Neymar dépendance est moins forte que ce que je pensais. Peut-être que chacun faisant un effort supplémentaire sur le terrain pour compenser l’absence de Neymar, psychologiquement, ils vont être plus forts. Lors du dernier match, des joueurs ont montré de bonnes choses. Hulk a été nettement meilleur, Oscar et David Luiz aussi. Pour l’Allemagne, ça dépend de Neuer. Ce n’est pas une très grande équipe, mais ils ont Muller devant et Neuer derrière
GFM
Senxibar
|
SenArchive
|
Sen Tv
|
Flash actualité - Dernière minute
|
Politique
|
Société
|
Economie
|
Culture
|
Sport
|
Chronique
|
Faits Divers
|
Opinion
|
International
|
Sciences et Santé
|
Médias
|
Ils l'avaient dit
|
Emploi
|
Ramadan
|
Perdu de vue
|
Echos du tribunal
|
A la une
|
Achaud
|
resultats2012
|
JOB
|
Theatre