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Les accusations de Robert Bourgi dans les colonnes du JDD ne resteront pas sans suite. Jacques Chirac a décidé de déposer plainte en diffamation contre l'avocat français, a annoncé dimanche à l'AFP Me Jean Veil, conseil de l'ancien chef d'Etat.Celui qui est considéré comme l'un des piliers de la Françafrique accuse l'ancien locataire de l'Elysée et Dominique de Villepin d'avoir d'avoir reçu des fonds occultes africains. "Il est pour le moins suspect et pour tout dire scandaleux que M. Bourgi ait attendu que le Président Chirac ne soit plus en mesure de se défendre pour soulager son âme délicate du poids écrasant qui, semble-t-il, pesait sur sa conscience depuis tant d'années", a estimé Me Veil.
Sur le plateau du 20h de France 2, Dominique de Villepin a à son tour annoncé son intention de porter plainte. "Les accusations qu'ils portent sont graves, scandaleuses, détaillées comme tous les mauvais polars et c'est pour cela que comme Jacques Chirac, je porterai plainte contre lui", a déclaré l'ancien Premier ministre. La veille, il avait catégoriquement démenti ces allégations. "Tout cela n’est que fariboles et écrans de fumée. Je n’ai jamais cessé, depuis 1993, de me mobiliser contre les réseaux de quelque nature que ce soit, en vue d’une moralisation de la vie politique dans le cadre fixé par Jacques Chirac", avait-il réagi pour le JDD.
Bourgi "à disposition de la justice"
Robert Bourgi assure avoir vu de ses propres yeux l'ancien président recevoir de l'argent en liquide. "Moi-même, j’ai participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris", raconte-t-il dans le JDD. Un récit très détaillé : ""Il y a du lourd?" demandait Chirac quand j’entrais dans le bureau". Et de poursuivre : "Il prenait le sac et se dirigeait vers le meuble vitré au fond de son bureau et rangeait lui-même les liasses. Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions".
Un récit en partie confirmé par l'ex-numéro 2 du régime du président déchu Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire. Selon Mamadou Koulibaly, quelque trois millions d'euros avaient été transférés d'Abidjan à Paris pour financer la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002. "Robert Bourgi a parfaitement raison. Il y a eu un transfert d'argent entre Laurent Gbagbo et Jacques Chirac, en 2002" a-t-il déclaré à l'AFP, faisant état "d'environ deux milliards de FCFA (environ trois millions d'euros) transportés d'Abidjan vers Paris par valise". "J'ai dit au président (Laurent Gbagbo) que nous étions un pays pauvre et que nous n'avions pas d'argent à financer des élections d'hommes politiques de pays riches", a-t-il raconté. Il ajoute avoir "rencontré Robert Bourgi à la table de Gbagbo en 2002, venu solliciter de l'aide en vue d'un financement de la campagne présidentielle en France". "Monsieur, vous êtes jeune, quand on veut faire de la politique on est généreux", lui aurait répondu l’avocat français devant son opposition.
De son côté, le principal intéressé, Robet Bourgi a confirmé ses accusations dimanche sur RTL et se dit prêt à les justifier : "Si la justice veut m'interroger, je suis là. Je me tiens à la disposition de ceux qui voudront m'interroger."
C.V. - leJDD.fr