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Cheikhou Kouyaté, capitaine des lions: "La défaite en Afrique du Sud nous a réveillés"


Mercredi 30 Novembre 2016

À deux mois de la CAN-2017, Cheikhou Kouyaté estime que les Lions doivent, plus que jamais, rester motivés pour aller le plus loin possible dans ces joutes continentales. Le sociétaire de West Ham est d’avis que la défaite concédée en Afrique du Sud les a bien réveillés.


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Cheikhou, le match nul ramené de Manchester United, dimanche, peut-il être perçu comme un nouveau départ pour West Ham ?

De toutes les façons, l’équipe avait déjà bien joué contre Tottenham lors de la précédente journée. Depuis qu’on est revenu de la trêve et qu’on a récupéré quelques joueurs blessés, l’équipe commence à bien jouer. Contre Tottenham c’était un match qu’il fallait gagner, malheureusement on l’a perdu à la fin. Face à  Manchester United, l’équipe a bien défendu parce qu’on était tous avertis que le match serait difficile. on a vu le West ham qu’on connaissait auparavant : cette équipe qui se battait jusqu’au bout. Ce match nous a permis de récupérer un joueur comme Diafra Sakho.

Justement, parlant de Diafra Sakho, comment avez vous apprécié son retour après de longs mois de blessure ?

On sait tous que Diafra Sakho apporte beaucoup à l’équipe. Il rend notre football plus facile et plus fluide devant. Contre Tottenham, même s’il n’était pas à 100% de ses moyens, on a vu qu’il a pesé de tout son poids. Même à 50% de ses moyens, c’est un attaquant qui nous met à l’aise. Il est utile à l’équipe. Cela s’est vérifié contre Manchester United.

On vous a vu très content quand il a ouvert le score face à Manchester united…

Bien sûr. Parce que Diafra Sakho a beaucoup souffert pendant les cinq derniers mois de sa blessure au dos. Il revient vraiment de loin. Avant le match, il m’a dit qu’il allait marquer. Et grâce à Dieu il l’a fait. C’est ce qui a fait que j’étais super content pour lui. 

Qu’est-ce qui est à l’origine de ce début de saison poussif de West Ham ?

N’oubliez pas que le sort ne nous pas épargnés en début de saison, notamment avec la blessure de nos attaquants Diafra Sakho et Andi Caroll. Cela s’est répercuté sur nos résultats. Mais, petit à petit, on essaie de rectifier le tir.

Parlez-nous de votre repositionnement dans une configuration à trois défenseurs…

On joue à trois derrière. Le coach m’a mis là pour ma vitesse parce que l’on encaissait beaucoup de buts depuis le début de la saison. C’est pourquoi il a changé de schéma tactique et m’a demandé de reculer d’un cran. Pour gérer l’équilibre à ce niveau. Et depuis que je suis à ce poste, on a commencé à retrouver l’équilibre de toute l’équipe. Personnellement, je ne suis pas prêt à quitter ce poste-là. Le coach est super content de mon rendement et si je continue à réitérer les mêmes performances, je vais atteindre mes objectifs. on est 16ème au classement et je pense qu’il faut bouger de là parce que, quand on voit la position de West Ham au classement, avec les joueurs que nous avons dans notre effectif, on se dit qu’on n’est pas à notre vraie place. Il faut  vraiment se battre pour se hisser parmi les dix premiers. 

Pourtant la saison dernière vous étiez l’un des meilleurs au milieu de terrain dans le box to box…

C’est sûr que je suis un peu freiné dans mes remontées. Le coach attend que l’équipe gagne parce que nous encaissons beaucoup de buts. on a fait de bons matchs et je pense que le coach attend que ça bouge pour qu’il revienne au système classique. Mais tant que les choses ne changent pas, on restera avec un milieu de terrain à cinq. 

Avez-vous digéré la défaite face à l’Afrique du Sud, pour le compte de la 2ème journée des éliminatoires de la coupe du monde 2018 ?

(Éclats de rires). Pas plus tard qu’hier, après notre match contre Manchester (l’entretien a lieu lundi soir), Dimitri Payet me reparlait de ce match-là. Je sais qu’il voulait se moquer de moi, comme la plupart de mes coéquipiers. Ils me disent tous que la décision arbitrale était ahurissante et qu’en Afrique c’était n’importe quoi. on va essayer d’oublier parce que ce n’est pas cette décision de l’arbitre qui va nous empêcher de nous battre pour nous qualifier au prochain Mondial. Il nous reste quatre matchs à jouer. Ce sont des matchs à gagner. Ce ne sera pas avec des paroles mais sur le terrain. Ce qui s’est passé en Afrique du Sud est une vraie leçon pour nous. on a une idée de ce que seront les prochains matchs qui nous restent à jouer. 

Êtes-vous satisfait du jeu que vous avez produit en Afrique du Sud ?

En première période, non, on est passé à côté de notre sujet. Mais en seconde période, on est revenu avec des arguments beaucoup plus solides. Si on avait commencé ce match comme on l’avait terminé, je pense qu’on ne l’aurait pas perdu, franchement. on a beaucoup attendu l’adversaire en première période.

D’aucuns ont flétri l’attitude attentiste de l’équipe face à l’Afrique du Sud…

Tout le monde sait qu’il n’est jamais facile de jouer à l’extérieur, quel que soit l’adversaire qui est en face. On  ne peut pas se découvrir dès l’entame de la partie. On doit respecter l’adversaire. Il ne faut jamais sous-estimer  une équipe. on doit observer l’adversaire pendant cinq minutes. Mais, c’est vrai, nous avons attendu longtemps. C’est ce qui a faussé nos plans de départ. Toutes ces erreurs nous serviront de leçons pour la suite, surtout pendant la prochaine Coupe d’Afrique. 

Les observateurs estiment que cette défaite est venue au bon moment ?

Une défaite ne vient jamais au bon moment. Mais celle-ci nous permettra de nous regarder dans le miroir et de bien préparer la CAN-2017. Le Sénégal est dans le «groupe de la mort» mais l’objectif est d’aller le plus loin possible.

Justement en tant que capitaine, quel a été votre discours à l’endroit de vos coéquipiers ?

J’ai dit aux gars qu’on ne doit pas oublier ce match-là mais qu’il était bien passé. Ça doit être un repère pour nous parce que quelqu’un venait de nous frapper dans notre amour-propre. on est une équipe, on gagne ensemble et on perd ensemble. on a eu la chance d’en gagner beaucoup. Ce n’est pas parce qu’on a perdu une rencontre qu’on doit baisser les bras. Non, loin de là. Cette défaite ne veut pas dire qu’on est éliminé de la  course. Il y a une erreur d’arbitrage, mais cette défaite doit nous réveiller surtout en direction de la Coupe d’Afrique des Nations. on doit être mentalement présent. Franchement avec cet arbitre, on ne pouvait pas  gagner ce match contre l’Afrique du Sud. 

Ah bon ?

Non, ce n’était pas possible. D’ailleurs, c’est ce que Kara Mbodj me disait quand il pleurait. Il m’a dit que s’il a pleuré, c’est parce qu’il savait qu’on n’allait jamais gagner ce match avec cet arbitre-là.

Des techniciens estiment que votre duo avec Gana Guèye dans l’entrejeu n’est pas complémentaire…

On ne peut pas interdire aux gens de donner leur avis. Ceux qui ne sont pas satisfaits sont libres de parler. Depuis qu’on est là, on apporte un plus à l’équipe, que ce soit Idrissa Gana, quelqu’un d’autre ou moi-même. Le seul juge reste le coach. S’il mettait d’autres joueurs aussi, le débat serait là, il y aura des gens qui vont apprécier et d’autres non. C’est ça le charme du football. Ce genre de débat restera éternel au Sénégal. La seule personne qui va le trancher reste le coach. 

Quel sera l’objectif du Sénégal à la prochaine Can ?

On est ambitieux. on veut aller jusqu’au bout de la compétition. Mais, pour y arriver, il faut d’abord s’imposer en matchs de poule. on est fatigué de se mordre les doigts après chaque compétition internationale. Lors de ses deux dernières participations, l’équipe du Sénégal est rentrée plus tôt que prévu. C’est pour cela que notre objectif cette fois-ci reste clair : faire plaisir au peuple sénégalais.

Surtout que depuis 2006, le Sénégal n’a jamais franchi le cap du premier tour…

on a des objectifs et des engagements. on doit vraiment se faire pardonner la désillusion de la CAN-2015. Nous devrons montrer à tout le monde que le Sénégal est présent. Qu’il a de la valeur à tous les niveaux. Pour y arriver, on travaillera en équipe et on restera concentré jusqu’au bout.

Le Sénégal partage sa poule avec deux adversaires qui ne lui réussissent pas, l’algérie et la Tunisie…

C’est vrai que nos derniers résultats contre la Tunisie et l’Algérie n’ont pas été positifs. Mais, les statistiques sont là pour être démenties. on a conscience que ça ne sera pas facile pour nous mais ça ne le sera pas non plus pour eux. L’équipe qui montrera plus d’envie passera et je souhaite que ça soit nous. Le premier match (contre Tunisie, le 15 janvier) est absolument à gagner. Cela nous permettra de commencer en force. Notre objectif est de terminer 1er de cette poule

STADES


Abdoul Aziz Diop