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Wal Fadjri : Nous sommes à quelques jours de la clôture du dépôt des candidatures pour la présidentielle de février 2012. Avez-vous déjà déposé la vôtre ou attendez-vous de rassembler la caution ?
Cheikh Tidiane GADIO : La caution est déjà disponible. La préparation d’une élection présidentielle n’est pas une petite affaire. Surtout que quand nous avons lancé notre mouvement politique au mois de mai 2010, nous avions l’intention, avec nos camarades, de nous présenter devant les Sénégalais en 2012. C’était déjà en discussion en notre sein et nous n’avons pas attendu la dernière minute pour chercher 65 millions de francs Cfa. Nous avons dit devant tous les Sénégalais notre désaccord profond par rapport à la décision unilatérale du gouvernement de fixer la caution à 65 millions avec l’intention manifeste de barrer la route à certaines candidatures. À l’époque, nous avions dit que nous avons suffisamment de soutiens au sein de la population. Et quand vous êtes protégé, soutenu et encouragé par votre peuple, même un milliard de francs ne saurait être un obstacle absolu. Peut-être, à la différence d’autres candidats nous n’avons pas de milliards, mais trouver 65 millions chez nos compatriotes n’a pas été une tâche impossible. Donc, nous sommes prêts.
Le deuxième point important est le jour du dépôt de notre candidature. Nous avons décidé d’en faire un moment solennel, parce qu’avoir la confiance de ses compatriotes qui vous encouragent pour, ensemble, se présenter devant la Nation n’est pas une petite affaire. Et nous comptons entourer cet acte solennel de toute la solennité nécessaire. Et nous allons le faire très prochainement. Nous ne voulons pas annoncer une date, mais nous serons accompagnés par l’équipe de campagne et nos partenaires de la coalition. Nous nous rendrons solennellement au Conseil constitutionnel pour déposer notre candidature.
Vous n’allez tout de même pas transformer ce jour en un Congrès d’investiture avec des foules de militants.
Ce n’est pas un Congrès d’investiture mais un moment solennel. Nous avons déjà fait notre Convention nationale le 11 juin dernier à Thiès et nous sommes pratiquement parmi les premières candidatures déclarées, encore une fois, après avoir mené une consultation citoyenne sur l’étendue du territoire national. Nous avons posé la question non seulement à nos camarades citoyens, mais aussi aux amis de notre mouvement, à tous les Sénégalais qui s’intéressent à ce débat et qui sont proches de nous. Nous leur avons posé la question suivante : Y a-t-il de la place pour une candidature citoyenne et de rupture dans l’élection présidentielle de 2012, de leadership de transformation dans ce pays ? Parce que les Sénégalais sont fatigués par les leaders que nous appelons des dealers.
C’est-à-dire qui sont prêts à tous les deals pour arriver au pouvoir. Nous ne sommes pas prêts à tous les deals pour arriver au pouvoir. Ce qui importe, c’est moins le pouvoir que prouver à notre peuple que nous sommes debout à ses côtés dans un moment critique de son histoire. Cette décision a été prise, nous l’avons matérialisée à Thiès et nous avons eu des échos favorables. Et depuis lors, nous sommes engagés dans un travail ardu, mais citoyen parce qu’encore une fois notre approche de la politique est une approche citoyenne. Nous avons effectivement déclaré cette candidature avec tous les Sénégalais et les indécis qui veulent savoir ce que Cheikh Tidiane Gadio leur propose.
Faire cette démarche envers le Conseil constitutionnel est un moment de communication politique. Ce n’est pas une nouvelle investiture parce que beaucoup de gens ont voulu nous désinvestir. Des gens ont passé leur temps dans les médias à dire que Cheikh Tidiane Gadio n’était pas candidat. Nous nous sommes déjà expliqués. Ce n’était pas du tout sympathique de leur part. C’est de la politique politicienne dans leur démarche et cela traduit pour nous une conscience de leur part que notre candidature allait jouer un rôle critique et essentiel dans l’élection de 2012. C’est pourquoi ils ont essayé d’enterrer l’ombre avec du sable. Mais ils ont perdu leur temps, parce que non seulement nous sommes présents, mais nous regardons droit devant le but. Nous ne regardons pas les autres concurrents. Notre seul objectif : L’arrivée à la ligne finale.
‘Pendant neuf ans et demi, j’étais au cœur du système… Je n’étais dans aucun parti politique, je ne m’occupais que de mon travail à 100 %. Je ne cherchais pas de base politique, je n’organisais aucun meeting et je n’entrais dans aucune combine. Je ne m’occupais que du Sénégal’.
Vous avez passé neuf ans dans le gouvernement, quel est votre atout qui peut pousser les Sénégalais à voter pour vous puisque vous êtes quelque part comptable du bilan de l’alternance ?
Bien sûr. Tous les Sénégalais, quasiment sans exception, sont comptables de l’alternance. Ceux qui ont voté pour l’alternance en 2000 comme ceux qui ont accepté démocratiquement la victoire du changement. Hier, (avant-hier, dimanche: Ndlr) je faisais une conférence de presse en Casamance et je disais : ‘arrêtez de me demander si je cherche la fin de l’alternance’. J’ai leur ai dit qu’une démocratie normale qui a une certaine vitalité doit faire de l’alternance une sorte de norme. Régulièrement, on doit faire l’alternance, amener une nouvelle classe politique et des nouvelles idées au pouvoir. Donc l’alternance n’est pas une mauvaise chose, en plus elle appartient au peuple sénégalais dans son héritage historique et politique. Quand le président Diouf félicite son vainqueur Wade, c’est un grand qui a uni tous les Sénégalais. Donc, il n’y a pas à regretter parce qu’un peuple n’a pas à regretter un acte qu’il a posé. D’autant plus que c’est un acte qu’il a accompli sans aucune dictature. Maintenant, il peut avoir des divergences s’agissant du bilan. Certains vont le trouver négatif et d’autres le contraire. J’ai ma part du bilan et je suis très heureux de dire et de redire que dans la part qui m’était confiée j’ai fait mon travail aux côtés du président Wade pendant neuf ans et demi.
J’en suis sorti extrêmement satisfait d’avoir donné 100 % à mon peuple, je dirais même 200 %. Toute ma vie, toute mon énergie, mon temps. Je n’ai ménagé aucun effort pour que le Sénégal engrange tous les succès diplomatiques qu’il devait engranger liés à son statut de petite-grande puissance diplomatique mais aussi à son héritage et à sa tradition de pays leader en Afrique et dans le monde. J’ai fait ce que j’avais à faire, je suis fier d’avoir servi mon peuple aux côtés du président Abdoulaye Wade, et lorsque des divergences sont nées et se sont consolidées, la séparation a eu lieu et j’aimerais de plus en plus dans mon dialogue avec les Sénégalais leur parler de l’avenir. Leur parler de ce que nous pouvons faire ensemble pour notre pays. Ce que j’ai engrangé comme résultats positifs, les félicitations des Sénégalais, c’est pour déjà un acquis, c’est déposé dans le compte bancaire de l’histoire.
Je n’ai pas à tirer des traites, car si vous tirez des traites sans déposer quelque chose de nouveau, vous risquez d’être à découvert ou en faillite. Je veux déposer, dans mon compte bancaire avec l’histoire du Sénégal et de l’Afrique, quelque chose de nouveau, des contributions nouvelles. Nous avons une expérience de neuf ans et demi et qui a été une très salutaire. Nous avons une expérience de neuf ans au cœur de l’Etat. Le ministère des Affaires étrangères, est un ministère transversal, il m’est arrivé de faire des commissions mixtes où j’ai défendu par exemple le dossier du ministère de l’Environnement, du Tourisme, de la Santé. Donc j’ai travaillé sur tous les dossiers de tous les secteurs du gouvernement. Cela vous donne une expérience incomparable. Ensuite aller chercher des ressources pour votre pays avec la coopération, travailler à trouver nouveaux partenaires, cela m’a permis d’avoir une expérience unique dans la gestion d’un pays.
L’idée, c’est de dire que j’ai été un insider, quelqu’un qui a travaillé dans l’intérieur d’un système en gardant quelque par ma différence. Tout le monde a toujours dit dans la presse pendant neuf ans et demi que Cheikh Tidiane Gadio était un présentant de la société civile dans le gouvernement. Je n’étais dans aucun parti politique, je ne m’occupais que de mon travail à 100 %. Je ne cherchais pas de base politique, je n’organisais aucun meeting et je n’entrais dans aucune combine. Je ne m’occupais que du Sénégal. Aujourd’hui je demande au Sénégal de me faire encore une fois confiance pour que je puisse continuer ce que j’ai commencé et prouver que dans une position de président de la République, celui qui a la décision de la Nation, je ferais dix fois plus que ce que j’ai pu faire en tant que simple ministre de la République.
Pour revenir à votre candidature, qu’est-ce qui vous a réellement poussé à vous présenter à la présidentielle ?
Encore une fois, l’expérience que j’ai accumulée pendant près de dix ans m’a amené à une situation intéressante. En venant dans le gouvernement, ce n’était pas par intention.
‘Toute personne qui n’a exercé qu’une activité gouvernementale, de service public et qui se retrouve être milliardaire doit être mis au ban de la Nation et doit s’expliquer’.
Vous savez, il y a des hommes politiques qui se disent : ‘Je m’engage dans une activité politique pour en tirer les dividendes, donc je viens parce que je veux être ministre’. Ce n’est pas mon cas. C’est un peu par accident. C’est après avoir contribué au Forum des citoyens pour l’alternance, basé aux Etats-unis et qui avait des ramifications un peu partout dans la diaspora que j’ai été désigné à ce poste. J’avais expliqué aux Sénégalais toutes les réticences que j’avais pour occuper ce poste-là. Une fois dans le gouvernement, j’ai fait ce que j’avais à faire. Donc après mon passage dans le gouvernement, j’avais trois options : Devenir consultant international sur les questions de développement et faire de la mise en relation entre les pays qui cherchent des bailleurs de fonds et le secteurs privé qui cherche des partenariat. C’était possible et j’allais me faire beaucoup d’argent et devenir rapidement milliardaire. Mais un milliardaire légitime car je ne conçois de milliardaire que du secteur privé. Toute personne qui n’a exercé qu’une activité gouvernementale, de service publique et qui se retrouve être milliardaire doit être mis au ban de la Nation et doit s’expliquer.
Vous pensez à qui ?
C’est à vous de penser à quelqu’un. Cheikh Tidiane Gadio est connu pour une particularité : Je ne m’occupe que de mes affaires. Mais les affaires du peuple, et toutes les questions de mal gouvernance m’intéressent. Je ne suis pas dans une logique d’accusation.
Mais il faut quand même dénoncer …
Dénoncer, c’est une posture politique. Mais je voudrais aller au-delà de l’acte de dénonciation et prouver qu’on peut servir son pays avec honneur et dignité, servir son pays avec courage et sacrifice. Ne pas servir son pays en cherchant à se mettre quelque chose dans la poche. C’est ce que nous avons appelé dans notre manifeste politique Luy Jot jotna, ‘servir et non se servir’. Pour en revenir aux autres options, il y a la mise en place d’un cabinet de consultation. Honnêtement, j’ai examiné toutes les alternatives, les options et les candidats potentiels et je n’ai pas trouvé une chaussure à la taille de mon pied.
Des gens sont en train de miser sur ma nationalité pour bloquer ma candidature
L’heure de la rupture va sonner en février 2012, il n’y a pas une autre alternative.
‘Il y a des ministres qui sont déprimés avoir quitté le gouvernement. Ils restent chez eux, ou ils se mettent à voyager. Et j’étais aussi curieux de savoir comment un ancien ministre qui a vécu sa fonction dans la dignité peut-il rester dans les vols première classe, habité des hôtels cinq étoiles sans pouvoir justifier des ressources nouvelles’
Je dois avouer que j’ai mis en place mon cabinet deux semaines après ma sortie du gouvernement, parce que j’étais très gêné par une certaine tradition politique que j’avais vu au Sénégal : C’est comme s’il n’y avait pas une vie après la fonction ministérielle. Il y a des ministres qui sont déprimés avoir quitté le gouvernement. Ils restent chez eux ou ils se mettent à voyager. Et j’étais aussi curieux de savoir comment un ancien ministre qui a vécu sa fonction dans la dignité peut-il rester dans les vols première classe, habiter des hôtels cinq étoiles sans pouvoir justifier des ressources nouvelles, parce que ses épargnes peuvent peut-être le faire vivre six à douze mois. Mais, avoir de telles ressources pendant cinq ou dix ans m’a toujours étonné et j’en ai fait un point d’honneur: Le jour où je sors du gouvernement, je me repose deux semaines parce que je veux travailler le temps qui me reste pour l’Afrique. Alors je m’étais donné comme objectif de créer mon cabinet deux semaines après ma sortie du gouvernement. Et j’ai créé mon cabinet: Sarata international.
C’est une option. Une autre, c’est de retourner à l’université. J’ai toujours rêvé de traduire dans des ouvrages, l’expérience que j’ai accumulée pendant ces neuf ans sur les problèmes du Sénégal et de l’Afrique. J’ai commencé deux et malheureusement la situation du pays s’est accélérée et vous savez très bien que nous avons été champion d’un combat stratégique pour l’avenir de notre pays : C’est la défense des Institutions contre ce que nous avons appelé le projet de dévolution dynastique. Mais à un moment, je me suis posé la question entre aller se faire de l’argent, travailler pour la gloire personnelle en étant un chercheur et choisir de se jeter dans la bataille politique. J’ai opté pour le second choix parce que le Sénégal en 2010 traverse un moment critique de son histoire. Et nous avons trouvé que ses fils qui pouvaient contribuer à la résolution de cette question, l’hypothèque sur l’avenir du pays, devaient se manifester. Je pouvais le faire en restant dans un mouvement citoyen sans forcément être candidat. Mais, honnêtement, j’ai examiné toutes les alternatives, les options et les candidats potentiels et je n’ai pas trouvé une chaussure à la taille de mon pied. J’ai pensé que j’ai une mission et que je devais me présenter devant les Sénégalais.
Pensez-vous que vous êtes plus valeureux que les autres candidats déclarés ?
Non
Qu’est-ce que vous êtes en train de nous dire alors ?
Je suis en train de vous dire qu’à un moment critique de l’histoire de mon pays, j’ai trouvé injuste de tourner le dos à mon pays et retourner dans la consultance gagner de l’argent. Il faut plonger et il y a deux façons de le faire : On plonge pour défendre les Institutions comme dans un mouvement citoyen. Mais, en évaluant l’offre politique existante, mes amis et moi avons estimé qu’il y avait de la place pour une candidature politique citoyenne portée par Cheikh Tidiane Gadio et que ce serait un plus pour le peuple sénégalais que de confier les rennes de ce pays à Cheikh Tidiane Gadio. Il y a effectivement un intérêt à le faire pour le pays.
La loi dit que pour être candidat, il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise et vous avez vécu longuement aux Etats unis. Etes-vous exclusivement de nationalité sénégalaise ?
Je suis exclusivement de nationalité sénégalaise. Si on me soupçonne de quelque chose, c’est peut-être d’être de nationalité africaine parce que je suis panafricaniste. Vous êtes en train de gâcher le plaisir de ceux qui attendent que je dépose mon dossier au Conseil constitutionnel pour poser la question à cette juridiction. Je voulais laisser faire pour qu’on arrive à ce point. S’ils ont misé sur ça pour empêcher ma candidature, j’ai fait la communication et il y a quelqu’un qui disait qu’en essayant d’empêcher les nouveaux écrits de naître qu’on empêche les bons écrits de naître.
‘J’ai eu des échos selon lesquels il y a au moins un candidat important, comme ils disent, qu’ils attendent au tournant pour prouver qu’il a deux nationalités’
C’est en essayant d’empêcher certains candidats qui les dérangent ou qu’ils considèrent comme des mauvais candidats d’émerger qu’ils veulent bloquer la route à des bons candidats. Je suis un excellent candidat et en 2012 même si il y a certains qui disent que Gadio est l’avenir du pays mais en 2019. S’il vous plaît, Gadio est l’avenir du pays en 2012 pour plusieurs raisons : Le Sénégal n’a pas le temps de se donner encore une marge de sept ans de politique politicienne. L’heure de la rupture va sonner en février 2012, il n’y a pas une autre alternative. C’est en 2012 que nous allons jouer le destin de notre pays, prendre un nouveau tournant radical ou continuer à faire ce qu’on sait faire le mieux : La politique politicienne depuis 1960. Répéter les mêmes vieilles politiques qui ont handicapé le pays, qui ont fait qu’en cinquante deux ans d’indépendance, notre pays n’a multiplié son Pib que treize fois quand la Corée du Sud a multiplié le sien par quatre cent fois, alors qu’on était au même niveau en 1960. C’est pour dire qu’il est urgent d’agir pour le peuple en 2012.
Pensez-vous que le pouvoir est dans une logique de bloquer votre candidature ?
J’ai eu des échos selon lesquels il y a au moins un candidat important, comme ils disent, qu’ils attendent au tournant pour prouver qu’il a deux nationalités. Quand vous avez posé la question, j’ai souri en peu, car comme les hommes politiques et les journalistes parfois puisent aux mêmes sources, peut-être savez-vous ce que nos amis préparent. Mais je suis serein et confiant. J’ai eu la chance et plusieurs fois la possibilité, ayant fait sept ans en France près d’un an au Canada et douze ans aux Etats unis, d’obtenir la nationalité d’un autre pays. Je vous jure que j’ai des témoins dans ma famille à qui je disais qu’il est hors de question de le faire pour deux raisons. Parce que je suis un nationaliste africain et Sénégalais sans aucun compris possible, ensuite, je veux conserver la viabilité politique si demain je suis intéressé à servir mon pays à un autre échelon : c’était très clair dans mon esprit. Maintenant, laissons le Conseil constitutionnel faire son travail, on verra bien.
Quels sont les différents axes de votre programme concernant la lutte contre la pauvreté ?
L’angle que vous prenez le même que le nôtre. Certains pensent qu’une candidature à l’élection présidentielle c’est commander un programme chez des consultants et venir noyer les Sénégalais dans une rivière pour qu’ils se perdent et ne retiennent absolument rien. Le mouvement politique citoyen Luy Jot Jotna a des experts. Ce sont nos propres experts qui ont travaillé avec le candidat sous sa vision et ce dernier a dit exactement ce qu’il voulait faire. Bien entendu il faut s’appuyer sur l’expertise nationale et nous sommes arrivés à des conclusions. Le Sénégal a raté le départ pour son développement, le décollage depuis 1960 quasiment quand nous sommes entrés dans une crise politique grave celle de 1962 qui a vu les efforts de Mamadou Dia qui étaient orientés vers le développement. Nous avons eu la chance de lire le plan quadriennal du Sénégal entre 1961 et 1965. C’est ahurissant de voir que tous les problèmes que nous posons pour le développement du Sénégal étaient déjà posés en 1960 et 1961.
Mamadou Dia avait une claire conscience qu’il y avait des fondamentaux pour développer un pays. Alors, nous avons travaillé sur cette expérience et nous sommes arrivés à la conclusion qu’aujourd’hui, il faut reprendre les choses quasiment au point de départ. L’agriculture qui était un potentiel immense pour le Sénégal n’a pas été exploitée correctement. Or, dans ce secteur, il y a ce qu’on appelle la stratégie pour libérer du temps, faire en sorte qu’aucun Sénégalais ne se réveille le matin en ayant comme seule préoccupation la recherche de nourriture pour lui et sa famille. Nous voulons que les Sénégalais soient nourris correctement par une agriculture non seulement abondante mais qui soit une vraie stratégie économique. Notre credo : ‘Nourrir d’abord, éduquer et soigner les Sénégalais’. Notre vision n’est pas trop compliquée, on va l’expliquer aux Sénégalais et je vous garantis qu’en moins d’une semaine, ils vont le comprendre.
Il faut libérer l’énergie des citoyens qui développent le pays. C’est ce qu’on appelle investir dans le capital humain. C’est le plus grand capital pour développer un pays. Investir dans le capital humain ce n’est pas jeter de l’argent dans le social. Même les pays développés reviennent à ces fondamentaux. L’éducation n’est pas une dépense sociale où l’on jette l’argent par la fenêtre. C’est un investissement extrêmement rentable. Tous les pays émergents ont les taux de scolarisation et de formation des cadres ont atteint un niveau extraordinairement élevé. Tous les Sénégalais vous posent la même question sauf peut-être une poignée de gens qui peuvent se soigner en Europe. 95% des Sénégalais ne peuvent pas se le permettre. On doit trouver dans le système que nous avons mis en place une sorte de couverture universelle. Même dans les pays développés.
A suivre
Cheikh Tidiane GADIO : La caution est déjà disponible. La préparation d’une élection présidentielle n’est pas une petite affaire. Surtout que quand nous avons lancé notre mouvement politique au mois de mai 2010, nous avions l’intention, avec nos camarades, de nous présenter devant les Sénégalais en 2012. C’était déjà en discussion en notre sein et nous n’avons pas attendu la dernière minute pour chercher 65 millions de francs Cfa. Nous avons dit devant tous les Sénégalais notre désaccord profond par rapport à la décision unilatérale du gouvernement de fixer la caution à 65 millions avec l’intention manifeste de barrer la route à certaines candidatures. À l’époque, nous avions dit que nous avons suffisamment de soutiens au sein de la population. Et quand vous êtes protégé, soutenu et encouragé par votre peuple, même un milliard de francs ne saurait être un obstacle absolu. Peut-être, à la différence d’autres candidats nous n’avons pas de milliards, mais trouver 65 millions chez nos compatriotes n’a pas été une tâche impossible. Donc, nous sommes prêts.
Le deuxième point important est le jour du dépôt de notre candidature. Nous avons décidé d’en faire un moment solennel, parce qu’avoir la confiance de ses compatriotes qui vous encouragent pour, ensemble, se présenter devant la Nation n’est pas une petite affaire. Et nous comptons entourer cet acte solennel de toute la solennité nécessaire. Et nous allons le faire très prochainement. Nous ne voulons pas annoncer une date, mais nous serons accompagnés par l’équipe de campagne et nos partenaires de la coalition. Nous nous rendrons solennellement au Conseil constitutionnel pour déposer notre candidature.
Vous n’allez tout de même pas transformer ce jour en un Congrès d’investiture avec des foules de militants.
Ce n’est pas un Congrès d’investiture mais un moment solennel. Nous avons déjà fait notre Convention nationale le 11 juin dernier à Thiès et nous sommes pratiquement parmi les premières candidatures déclarées, encore une fois, après avoir mené une consultation citoyenne sur l’étendue du territoire national. Nous avons posé la question non seulement à nos camarades citoyens, mais aussi aux amis de notre mouvement, à tous les Sénégalais qui s’intéressent à ce débat et qui sont proches de nous. Nous leur avons posé la question suivante : Y a-t-il de la place pour une candidature citoyenne et de rupture dans l’élection présidentielle de 2012, de leadership de transformation dans ce pays ? Parce que les Sénégalais sont fatigués par les leaders que nous appelons des dealers.
C’est-à-dire qui sont prêts à tous les deals pour arriver au pouvoir. Nous ne sommes pas prêts à tous les deals pour arriver au pouvoir. Ce qui importe, c’est moins le pouvoir que prouver à notre peuple que nous sommes debout à ses côtés dans un moment critique de son histoire. Cette décision a été prise, nous l’avons matérialisée à Thiès et nous avons eu des échos favorables. Et depuis lors, nous sommes engagés dans un travail ardu, mais citoyen parce qu’encore une fois notre approche de la politique est une approche citoyenne. Nous avons effectivement déclaré cette candidature avec tous les Sénégalais et les indécis qui veulent savoir ce que Cheikh Tidiane Gadio leur propose.
Faire cette démarche envers le Conseil constitutionnel est un moment de communication politique. Ce n’est pas une nouvelle investiture parce que beaucoup de gens ont voulu nous désinvestir. Des gens ont passé leur temps dans les médias à dire que Cheikh Tidiane Gadio n’était pas candidat. Nous nous sommes déjà expliqués. Ce n’était pas du tout sympathique de leur part. C’est de la politique politicienne dans leur démarche et cela traduit pour nous une conscience de leur part que notre candidature allait jouer un rôle critique et essentiel dans l’élection de 2012. C’est pourquoi ils ont essayé d’enterrer l’ombre avec du sable. Mais ils ont perdu leur temps, parce que non seulement nous sommes présents, mais nous regardons droit devant le but. Nous ne regardons pas les autres concurrents. Notre seul objectif : L’arrivée à la ligne finale.
‘Pendant neuf ans et demi, j’étais au cœur du système… Je n’étais dans aucun parti politique, je ne m’occupais que de mon travail à 100 %. Je ne cherchais pas de base politique, je n’organisais aucun meeting et je n’entrais dans aucune combine. Je ne m’occupais que du Sénégal’.
Vous avez passé neuf ans dans le gouvernement, quel est votre atout qui peut pousser les Sénégalais à voter pour vous puisque vous êtes quelque part comptable du bilan de l’alternance ?
Bien sûr. Tous les Sénégalais, quasiment sans exception, sont comptables de l’alternance. Ceux qui ont voté pour l’alternance en 2000 comme ceux qui ont accepté démocratiquement la victoire du changement. Hier, (avant-hier, dimanche: Ndlr) je faisais une conférence de presse en Casamance et je disais : ‘arrêtez de me demander si je cherche la fin de l’alternance’. J’ai leur ai dit qu’une démocratie normale qui a une certaine vitalité doit faire de l’alternance une sorte de norme. Régulièrement, on doit faire l’alternance, amener une nouvelle classe politique et des nouvelles idées au pouvoir. Donc l’alternance n’est pas une mauvaise chose, en plus elle appartient au peuple sénégalais dans son héritage historique et politique. Quand le président Diouf félicite son vainqueur Wade, c’est un grand qui a uni tous les Sénégalais. Donc, il n’y a pas à regretter parce qu’un peuple n’a pas à regretter un acte qu’il a posé. D’autant plus que c’est un acte qu’il a accompli sans aucune dictature. Maintenant, il peut avoir des divergences s’agissant du bilan. Certains vont le trouver négatif et d’autres le contraire. J’ai ma part du bilan et je suis très heureux de dire et de redire que dans la part qui m’était confiée j’ai fait mon travail aux côtés du président Wade pendant neuf ans et demi.
J’en suis sorti extrêmement satisfait d’avoir donné 100 % à mon peuple, je dirais même 200 %. Toute ma vie, toute mon énergie, mon temps. Je n’ai ménagé aucun effort pour que le Sénégal engrange tous les succès diplomatiques qu’il devait engranger liés à son statut de petite-grande puissance diplomatique mais aussi à son héritage et à sa tradition de pays leader en Afrique et dans le monde. J’ai fait ce que j’avais à faire, je suis fier d’avoir servi mon peuple aux côtés du président Abdoulaye Wade, et lorsque des divergences sont nées et se sont consolidées, la séparation a eu lieu et j’aimerais de plus en plus dans mon dialogue avec les Sénégalais leur parler de l’avenir. Leur parler de ce que nous pouvons faire ensemble pour notre pays. Ce que j’ai engrangé comme résultats positifs, les félicitations des Sénégalais, c’est pour déjà un acquis, c’est déposé dans le compte bancaire de l’histoire.
Je n’ai pas à tirer des traites, car si vous tirez des traites sans déposer quelque chose de nouveau, vous risquez d’être à découvert ou en faillite. Je veux déposer, dans mon compte bancaire avec l’histoire du Sénégal et de l’Afrique, quelque chose de nouveau, des contributions nouvelles. Nous avons une expérience de neuf ans et demi et qui a été une très salutaire. Nous avons une expérience de neuf ans au cœur de l’Etat. Le ministère des Affaires étrangères, est un ministère transversal, il m’est arrivé de faire des commissions mixtes où j’ai défendu par exemple le dossier du ministère de l’Environnement, du Tourisme, de la Santé. Donc j’ai travaillé sur tous les dossiers de tous les secteurs du gouvernement. Cela vous donne une expérience incomparable. Ensuite aller chercher des ressources pour votre pays avec la coopération, travailler à trouver nouveaux partenaires, cela m’a permis d’avoir une expérience unique dans la gestion d’un pays.
L’idée, c’est de dire que j’ai été un insider, quelqu’un qui a travaillé dans l’intérieur d’un système en gardant quelque par ma différence. Tout le monde a toujours dit dans la presse pendant neuf ans et demi que Cheikh Tidiane Gadio était un présentant de la société civile dans le gouvernement. Je n’étais dans aucun parti politique, je ne m’occupais que de mon travail à 100 %. Je ne cherchais pas de base politique, je n’organisais aucun meeting et je n’entrais dans aucune combine. Je ne m’occupais que du Sénégal. Aujourd’hui je demande au Sénégal de me faire encore une fois confiance pour que je puisse continuer ce que j’ai commencé et prouver que dans une position de président de la République, celui qui a la décision de la Nation, je ferais dix fois plus que ce que j’ai pu faire en tant que simple ministre de la République.
Pour revenir à votre candidature, qu’est-ce qui vous a réellement poussé à vous présenter à la présidentielle ?
Encore une fois, l’expérience que j’ai accumulée pendant près de dix ans m’a amené à une situation intéressante. En venant dans le gouvernement, ce n’était pas par intention.
‘Toute personne qui n’a exercé qu’une activité gouvernementale, de service public et qui se retrouve être milliardaire doit être mis au ban de la Nation et doit s’expliquer’.
Vous savez, il y a des hommes politiques qui se disent : ‘Je m’engage dans une activité politique pour en tirer les dividendes, donc je viens parce que je veux être ministre’. Ce n’est pas mon cas. C’est un peu par accident. C’est après avoir contribué au Forum des citoyens pour l’alternance, basé aux Etats-unis et qui avait des ramifications un peu partout dans la diaspora que j’ai été désigné à ce poste. J’avais expliqué aux Sénégalais toutes les réticences que j’avais pour occuper ce poste-là. Une fois dans le gouvernement, j’ai fait ce que j’avais à faire. Donc après mon passage dans le gouvernement, j’avais trois options : Devenir consultant international sur les questions de développement et faire de la mise en relation entre les pays qui cherchent des bailleurs de fonds et le secteurs privé qui cherche des partenariat. C’était possible et j’allais me faire beaucoup d’argent et devenir rapidement milliardaire. Mais un milliardaire légitime car je ne conçois de milliardaire que du secteur privé. Toute personne qui n’a exercé qu’une activité gouvernementale, de service publique et qui se retrouve être milliardaire doit être mis au ban de la Nation et doit s’expliquer.
Vous pensez à qui ?
C’est à vous de penser à quelqu’un. Cheikh Tidiane Gadio est connu pour une particularité : Je ne m’occupe que de mes affaires. Mais les affaires du peuple, et toutes les questions de mal gouvernance m’intéressent. Je ne suis pas dans une logique d’accusation.
Mais il faut quand même dénoncer …
Dénoncer, c’est une posture politique. Mais je voudrais aller au-delà de l’acte de dénonciation et prouver qu’on peut servir son pays avec honneur et dignité, servir son pays avec courage et sacrifice. Ne pas servir son pays en cherchant à se mettre quelque chose dans la poche. C’est ce que nous avons appelé dans notre manifeste politique Luy Jot jotna, ‘servir et non se servir’. Pour en revenir aux autres options, il y a la mise en place d’un cabinet de consultation. Honnêtement, j’ai examiné toutes les alternatives, les options et les candidats potentiels et je n’ai pas trouvé une chaussure à la taille de mon pied.
Des gens sont en train de miser sur ma nationalité pour bloquer ma candidature
L’heure de la rupture va sonner en février 2012, il n’y a pas une autre alternative.
‘Il y a des ministres qui sont déprimés avoir quitté le gouvernement. Ils restent chez eux, ou ils se mettent à voyager. Et j’étais aussi curieux de savoir comment un ancien ministre qui a vécu sa fonction dans la dignité peut-il rester dans les vols première classe, habité des hôtels cinq étoiles sans pouvoir justifier des ressources nouvelles’
Je dois avouer que j’ai mis en place mon cabinet deux semaines après ma sortie du gouvernement, parce que j’étais très gêné par une certaine tradition politique que j’avais vu au Sénégal : C’est comme s’il n’y avait pas une vie après la fonction ministérielle. Il y a des ministres qui sont déprimés avoir quitté le gouvernement. Ils restent chez eux ou ils se mettent à voyager. Et j’étais aussi curieux de savoir comment un ancien ministre qui a vécu sa fonction dans la dignité peut-il rester dans les vols première classe, habiter des hôtels cinq étoiles sans pouvoir justifier des ressources nouvelles, parce que ses épargnes peuvent peut-être le faire vivre six à douze mois. Mais, avoir de telles ressources pendant cinq ou dix ans m’a toujours étonné et j’en ai fait un point d’honneur: Le jour où je sors du gouvernement, je me repose deux semaines parce que je veux travailler le temps qui me reste pour l’Afrique. Alors je m’étais donné comme objectif de créer mon cabinet deux semaines après ma sortie du gouvernement. Et j’ai créé mon cabinet: Sarata international.
C’est une option. Une autre, c’est de retourner à l’université. J’ai toujours rêvé de traduire dans des ouvrages, l’expérience que j’ai accumulée pendant ces neuf ans sur les problèmes du Sénégal et de l’Afrique. J’ai commencé deux et malheureusement la situation du pays s’est accélérée et vous savez très bien que nous avons été champion d’un combat stratégique pour l’avenir de notre pays : C’est la défense des Institutions contre ce que nous avons appelé le projet de dévolution dynastique. Mais à un moment, je me suis posé la question entre aller se faire de l’argent, travailler pour la gloire personnelle en étant un chercheur et choisir de se jeter dans la bataille politique. J’ai opté pour le second choix parce que le Sénégal en 2010 traverse un moment critique de son histoire. Et nous avons trouvé que ses fils qui pouvaient contribuer à la résolution de cette question, l’hypothèque sur l’avenir du pays, devaient se manifester. Je pouvais le faire en restant dans un mouvement citoyen sans forcément être candidat. Mais, honnêtement, j’ai examiné toutes les alternatives, les options et les candidats potentiels et je n’ai pas trouvé une chaussure à la taille de mon pied. J’ai pensé que j’ai une mission et que je devais me présenter devant les Sénégalais.
Pensez-vous que vous êtes plus valeureux que les autres candidats déclarés ?
Non
Qu’est-ce que vous êtes en train de nous dire alors ?
Je suis en train de vous dire qu’à un moment critique de l’histoire de mon pays, j’ai trouvé injuste de tourner le dos à mon pays et retourner dans la consultance gagner de l’argent. Il faut plonger et il y a deux façons de le faire : On plonge pour défendre les Institutions comme dans un mouvement citoyen. Mais, en évaluant l’offre politique existante, mes amis et moi avons estimé qu’il y avait de la place pour une candidature politique citoyenne portée par Cheikh Tidiane Gadio et que ce serait un plus pour le peuple sénégalais que de confier les rennes de ce pays à Cheikh Tidiane Gadio. Il y a effectivement un intérêt à le faire pour le pays.
La loi dit que pour être candidat, il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise et vous avez vécu longuement aux Etats unis. Etes-vous exclusivement de nationalité sénégalaise ?
Je suis exclusivement de nationalité sénégalaise. Si on me soupçonne de quelque chose, c’est peut-être d’être de nationalité africaine parce que je suis panafricaniste. Vous êtes en train de gâcher le plaisir de ceux qui attendent que je dépose mon dossier au Conseil constitutionnel pour poser la question à cette juridiction. Je voulais laisser faire pour qu’on arrive à ce point. S’ils ont misé sur ça pour empêcher ma candidature, j’ai fait la communication et il y a quelqu’un qui disait qu’en essayant d’empêcher les nouveaux écrits de naître qu’on empêche les bons écrits de naître.
‘J’ai eu des échos selon lesquels il y a au moins un candidat important, comme ils disent, qu’ils attendent au tournant pour prouver qu’il a deux nationalités’
C’est en essayant d’empêcher certains candidats qui les dérangent ou qu’ils considèrent comme des mauvais candidats d’émerger qu’ils veulent bloquer la route à des bons candidats. Je suis un excellent candidat et en 2012 même si il y a certains qui disent que Gadio est l’avenir du pays mais en 2019. S’il vous plaît, Gadio est l’avenir du pays en 2012 pour plusieurs raisons : Le Sénégal n’a pas le temps de se donner encore une marge de sept ans de politique politicienne. L’heure de la rupture va sonner en février 2012, il n’y a pas une autre alternative. C’est en 2012 que nous allons jouer le destin de notre pays, prendre un nouveau tournant radical ou continuer à faire ce qu’on sait faire le mieux : La politique politicienne depuis 1960. Répéter les mêmes vieilles politiques qui ont handicapé le pays, qui ont fait qu’en cinquante deux ans d’indépendance, notre pays n’a multiplié son Pib que treize fois quand la Corée du Sud a multiplié le sien par quatre cent fois, alors qu’on était au même niveau en 1960. C’est pour dire qu’il est urgent d’agir pour le peuple en 2012.
Pensez-vous que le pouvoir est dans une logique de bloquer votre candidature ?
J’ai eu des échos selon lesquels il y a au moins un candidat important, comme ils disent, qu’ils attendent au tournant pour prouver qu’il a deux nationalités. Quand vous avez posé la question, j’ai souri en peu, car comme les hommes politiques et les journalistes parfois puisent aux mêmes sources, peut-être savez-vous ce que nos amis préparent. Mais je suis serein et confiant. J’ai eu la chance et plusieurs fois la possibilité, ayant fait sept ans en France près d’un an au Canada et douze ans aux Etats unis, d’obtenir la nationalité d’un autre pays. Je vous jure que j’ai des témoins dans ma famille à qui je disais qu’il est hors de question de le faire pour deux raisons. Parce que je suis un nationaliste africain et Sénégalais sans aucun compris possible, ensuite, je veux conserver la viabilité politique si demain je suis intéressé à servir mon pays à un autre échelon : c’était très clair dans mon esprit. Maintenant, laissons le Conseil constitutionnel faire son travail, on verra bien.
Quels sont les différents axes de votre programme concernant la lutte contre la pauvreté ?
L’angle que vous prenez le même que le nôtre. Certains pensent qu’une candidature à l’élection présidentielle c’est commander un programme chez des consultants et venir noyer les Sénégalais dans une rivière pour qu’ils se perdent et ne retiennent absolument rien. Le mouvement politique citoyen Luy Jot Jotna a des experts. Ce sont nos propres experts qui ont travaillé avec le candidat sous sa vision et ce dernier a dit exactement ce qu’il voulait faire. Bien entendu il faut s’appuyer sur l’expertise nationale et nous sommes arrivés à des conclusions. Le Sénégal a raté le départ pour son développement, le décollage depuis 1960 quasiment quand nous sommes entrés dans une crise politique grave celle de 1962 qui a vu les efforts de Mamadou Dia qui étaient orientés vers le développement. Nous avons eu la chance de lire le plan quadriennal du Sénégal entre 1961 et 1965. C’est ahurissant de voir que tous les problèmes que nous posons pour le développement du Sénégal étaient déjà posés en 1960 et 1961.
Mamadou Dia avait une claire conscience qu’il y avait des fondamentaux pour développer un pays. Alors, nous avons travaillé sur cette expérience et nous sommes arrivés à la conclusion qu’aujourd’hui, il faut reprendre les choses quasiment au point de départ. L’agriculture qui était un potentiel immense pour le Sénégal n’a pas été exploitée correctement. Or, dans ce secteur, il y a ce qu’on appelle la stratégie pour libérer du temps, faire en sorte qu’aucun Sénégalais ne se réveille le matin en ayant comme seule préoccupation la recherche de nourriture pour lui et sa famille. Nous voulons que les Sénégalais soient nourris correctement par une agriculture non seulement abondante mais qui soit une vraie stratégie économique. Notre credo : ‘Nourrir d’abord, éduquer et soigner les Sénégalais’. Notre vision n’est pas trop compliquée, on va l’expliquer aux Sénégalais et je vous garantis qu’en moins d’une semaine, ils vont le comprendre.
Il faut libérer l’énergie des citoyens qui développent le pays. C’est ce qu’on appelle investir dans le capital humain. C’est le plus grand capital pour développer un pays. Investir dans le capital humain ce n’est pas jeter de l’argent dans le social. Même les pays développés reviennent à ces fondamentaux. L’éducation n’est pas une dépense sociale où l’on jette l’argent par la fenêtre. C’est un investissement extrêmement rentable. Tous les pays émergents ont les taux de scolarisation et de formation des cadres ont atteint un niveau extraordinairement élevé. Tous les Sénégalais vous posent la même question sauf peut-être une poignée de gens qui peuvent se soigner en Europe. 95% des Sénégalais ne peuvent pas se le permettre. On doit trouver dans le système que nous avons mis en place une sorte de couverture universelle. Même dans les pays développés.
A suivre